Algérie : selon le candidat Benflis, « La République de la fraude est appelée à disparaître »!

Chahid Bendriss
Chahid Bendriss

Par Chahid BENDRISS 

Ali Benflis, qui a animé des meetings à l’ouest du pays, a réagi au communiqué publié quelques heures auparavant par la direction de campagne de Bouteflika, qui l’accuse de «comportements violents» et de «menaces» contre «les familles des walis et chefs de daïra».

A Oran, le candidat a affirmé, lors d’un meeting tenu au Palais des sports, n’avoir jamais voulu porter atteinte à la stabilité du pays.  «Le

Le candidat Benflis
Le candidat Benflis

chantage à la stabilité est devenu le seul argument des tenants de l’immobilisme et du maintien du statu quo. N’ayant aucun argument à opposer à l’ambitieux projet de renouveau national et pris de panique par le succès éclatant enregistré lors de mes différents meetings et par le calme et la sérénité qui ont caractérisé ces rencontres avec les citoyens, ceux qui veulent s’opposer à la volonté de changement des Algériens se lancent dans l’invective et les accusations infondées.»

A Mostaganem, il a martelé que la République des passe-droits et du non-droit, celle de la fraude et des mandats sans fin est appelée à disparaître ; il prévoit d’ajouter, s’il est élu, une clause à la prestation de serment qui consacrera définitivement les deux mandats. L’orateur s’en est pris, sans jamais le nommer, au président-candidat, soulignant que «dans le cas où je suis élu, jamais je ne ferai appel dans mon gouvernement à mes frères ni à mes amis, ni à des gens de ma région». «Si je suis élu, je m’attacherai à faire en sorte que toutes les régions soient représentées à travers leurs compétences», lance-t-il.

Pour le candidat Benflis, l’Algérie a vécu « trois mandats de dépravation et de corruption ». Parlant des 15 années passées, il dira qu’elles furent «des années de dépravation, de corruption et de pots-de-vin», ajoutant que «les bilans qui sont présentés ne reflètent aucune réalité, notamment en ce qui concerne la construction de logements dont les chiffres annoncés sont très loin de la réalité puisque le pays ne dispose pas des capacités pour construire un million de logements». Poursuivant sur ce volet, il affiche sa détermination à réduire la durée d’incessibilité des logements AADL et promotionnels, tout en veillant à augmenter le revenu (23 000 DA) ouvrant droit au logement social, ceci, dit-il, afin de permettre à d’autres catégories d’être éligibles à ce type de logement. Rappelant le potentiel agricole de la région, Ali Benflis dira sa résolution à changer de fond en comble les textes régissant les terres de l’Etat en proposant le retour à la formule de concession pour 99 ans et à la possibilité, pour les enfants des bénéficiaires, d’hériter des titres de leurs parents.  Il a fustigé le Conseil constitutionnel pour avoir fermé les yeux sur le dossier médical et sur la validité des 4 millions de signatures récoltées en 48 heures par «l’autre partie».

Ainsi, 12 ans après avoir été empêché de tenir un meeting, Ali Benflis, qui s’est retrouvé avec plus de 800 élus dans la grande salle bleue de la maison de la culture, a pris une belle revanche sur l’histoire. A Oran, le candidat a développé les grands axes de son programme. «Je veux mettre l’Algérie sur les rails», a-t-il indiqué en prônant une «démocratie avancée» où le rapport pouvoir/opposition sera exemplaire. Partisan d’un dialogue politique large et sans exclusion, il promet d’œuvrer pour trouver des solutions aux problèmes les plus épineux qui touchent le pays. Qualifiant le peuple algérien de «grandiose», il ambitionne, en outre, de redorer le blason de la diplomatie nationale. Selon lui, quoi que l’on dise, la politique étrangère telle qu’elle est menée actuellement n’est pas très efficace.

Il estime, pour le cas du Mali, que l’Algérie aurait pu être partie prenante pour le règlement de la crise au lieu de laisser l’initiative aux seules  puissances étrangères.

La politique étrangère est en quelque sorte le miroir de la politique intérieure, a-t-il laissé entendre en disant : «Je veux faire de l’Algérie une voix qui porte à l’échelle mondiale.»

S’il venait à être élu, Benflis garantit l’indépendance de la justice, luttera efficacement contre la corruption et, sous son règne, le pouvoir s’exercera par alternance.  L’orateur a critiqué les amendements apportés à la Constitution qui, selon lui, préparent le terrain à une alternance par héritage. Ayant déjà animé deux meetings dans la même journée, Ali Benflis n’a entamé son discours à Oran qu’en fin d’après-midi. C’est sans doute ce qui explique que beaucoup de gens aient quitté la salle bien avant la fin. Son message politique en direction de l’opposition a néanmoins été bien reçu.

A Relizane où il a animé un meeting, Ali Benflis s’est engagé, s’il est élu, d’associer l’opposition à la gouvernance du pays et de bannir «la politique du règlement de compte». Il a réitéré son engagement de mettre en place une Constitution consensuelle avec la participation de tous les acteurs, y compris «les marginalisés de la politique», mais tout en excluant les «tenants de la violence».

Chahid Bendriss

 

 

 

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