L’Algérie n’est plus un pays attractif pour les compagnies pétrolières internationales à cause notamment de la situation sécuritaire, rapporte, ce vendredi 4 octobre, l’agence Reuters qui cite plusieurs experts et acteurs du secteur. Les grandes compagnies se posent même la question du maintien ou non de leur présence en Afrique du Nord au regard de la situation dans la région, selon la même source.
Même si l’Algérie est l’un des quatre plus gros producteurs de pétrole du continent africain et l’un des principaux fournisseurs de gaz à l’Europe, elle fait désormais partie de ces États qui ne se sont pas « transformés en pays de cocagne », contrairement à ce qu’espéraient certaines sociétés occidentales, selon la même source. Ainsi, pas moins de sept entreprises, dont cinq américaines, ont « abandonné leurs projets », « gelé leurs activités » ou « vendu pour plusieurs milliards d’avoirs en Libye, Algérie et Égypte au cours des 18 derniers mois », affirme Reuters.
Ces sociétés préfèrent se tourner vers des pays plus stables politiquement, comme la Tanzanie, vu le ratio peu favorable entre le coût de l’investissement et les bénéfices envisageables. «La situation politique a rendu les choses plus difficiles au Proche-Orient et en Afrique du Nord pour toutes les entreprises et les compagnies américaines qui n’ont pas d’attaches avec l’Afrique du Nord », explique John Hamilton, spécialiste de la région chez Cross-border Information, cabinet de consultants, cité par Reuters.
L’attaque terroriste menée, en janvier dernier, contre le site gazier de Tiguintourine à In Amenas ayant fait plusieurs victimes dont des employés étrangers s’est traduite par « un exode des expatriés et un renforcement des mesures de sécurité », rappelle Reuters. Mais avant cet incident, les conditions étaient déjà peu favorables, ajoute-t-elle. L’américain ConocoPhillips avait annoncé l’an passé qu’il entendait vendre son exploitation algérienne à l’indonésien Pertamina pour 1,75 milliard de dollars.
Hess cède l’un de ses deux sites en Algérie à Cepsa et le britannique BG Group envisage de quitter le pays. Les coûts liés à un renforcement de la sécurité n’ont pas été compensés par un assouplissement de la législation sur les hydrocarbures. Une législation modifiée à deux reprises en moins de dix ans.
Ces craintes des compagnies occidentales exprimées par des spécialistes du domaine interviennent trois jours après les déclarations optimistes du ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, qui estimait que l’Algérie va « doubler » sa production d’hydrocarbures d’ici 7 à 10 ans. « L’Algérie continue à découvrir des gisements de gaz et de pétrole dans des régions (Illizi et Hassi Berkine) faiblement explorées », avait-il précisé.
D’après Alterinfo