Par Sami SHERIF
La visite officielle que le Roi d’Espagne effectue à partir d’aujourd’hui au Maroc est considérée par nombre d’observateurs avertis comme historique. Bien qu’elle soit la deuxième depuis l’accession au trône marocain du Roi Mohamed VI, cette visite est tout à fait particulière, car c’est la première fois que le monarque espagnole, atterrisse au pays de l’Arganier accompagné d’une délégation de haut niveau comprenant nombre de ministres, les plus influents dans le gouvernement espagnole. C’est aussi la première fois que le monarque espagnol fasse une visite dans ce pays avec une délégation comprenant les neuf anciens ministres des Affaires Etrangères ayant exercé successivement depuis 1975, date de la démocratisation du régime espagnol.
Le nombre important d’hommes d’affaires espagnoles accompagnant également le Roi Juan Carlos pendant cette visite atteste de l’importance qu’imprime les responsables espagnoles aux relations avec le Maroc, accroît l’intérêt que les pourparlers maroco-espagnols recouvreront et augure de l’ampleur des résultats auxquels ils aboutiront.
De l’avis d’un certains nombre d’analystes, le fait qu’une telle visite intervienne au cours du mois de Ramadan, lui donne une signification symbolique en la présentant comme un gage du profond amour que le Roi espagnol éprouve pour le voisin du sud; ainsi que pour son souverain et comme l’expression de son respect et de sa sympathie pour les musulmans et leurs croyances. Il faudrait aussi se rappeler un fait marquant à propos de cette visite, c’est qu’il s’agit là de la première visite effectuée par le Roi Juan Carlos à l’étranger après la convalescence que les médecins lui avaient imposée suite à l’opération chirurgicale qu’il avait du subir au mois de mars dernier.
Un autre point mérite d’être mentionné à propos de cette visite, c’est que le monarque espagnole; maintenant qu’il se sente affaibli par l’âge et la maladie, tient personnellement à renforcer encore plus les liens entre les deux pays dans un objectif lointain, celui de les voir résister aux aléas de la transition qu’imposera son éventuelle disparition et de garantir ainsi pour la période post-Juan Carlos la durabilité et la continuité des relations amicales qui unissent les deux voisins.
Sami Shérif