Autrefois média de référence, le journal français Le Monde s’est gravement décrédibilisé en publiant une étrange mise en scène sur de prétendus témoignages sur l’utilisation de gaz toxiques par l’armée syrienne presque en plein cœur de …la capitale Damas. C’est énorme.
Cela aurait été vraisemblable si une telle information aurait concerné un des champs de bataille près d’Alep, aux environs d’Idlib, à Harasta ou surtout à Al-Qussayr. Non, c’est bien le centre-ville de Damas. A moins que nos journalistes (inutile de revenir sur leurs qualités véritables) aient confondu des tirs de gaz CS (lacrymogène) lors d’une émeute contre les coupures d’électricité, ou pis, la fumée dégagée par des pneus en flammes avec une attaque d’obus de mortier au gaz Sarin…La publication de ce « témoignage poignant » intervient à la veille de la tenue d’une Conférence internationale à Genève visant une solution politique en Syrie co-parrainée par les Etats-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie, dans laquelle le gouvernement français actuel n’a pas grande place, s’étant discrédité dans cette crise dès le début en soutenant mordicus les factions les plus radicales au sein de la rébellion syrienne et en rompant abruptement les relations diplomatiques avec la Syrie.Un excès de zèle en relation avec les promesses d’investissement des fonds souverains Qatari dans l’ensemble des segments de
l’économie française. D’emblée, un problème se pose: il n’existe absolument aucun « front » à Jobar, le quartier dans lequel le reportage des « envoyés spéciaux » du Monde ont opéré. Mais ce quartier « difficile » sis au Nord-ouest de la Mamounya et au Sud de la place centrale Techrine est connu depuis les années 80 pour être un des fiefs des islamistes les plus radicaux de la planète. Il y a eu des accrochages sporadiques dans cette zone lors de la tentative d’encerclement de Damas en juillet 2012.
Rien de plus depuis. Naturellement, les arrestations s’y poursuivent à un rythme soutenu. Non sans heurts. Mais y évoquer une éventuelle utilisation d’armes chimiques, en plein centre d’une capitale de presque quatre millions d’habitants et ce, presque sous le nez des diplomates étrangers accrédités sur place, ne relève pas de l’information proprement dite, mais de la propagande de guerre au profit d’un groupe qui n’est pas affilié à l’ASL (armée syrienne libre) mais à Jobhet Ennosra (Front des Partisans), organisation classée comme terroriste par Washington et Moscou et qui serait responsable, entre autres méfaits, des attentats sanglants ayant frappé la ville de Ryhanli en Turquie.
Ce n’est pas en montrant des mises en scène assez flagrantes à l’aide de figurants et avec en premier plan des masques à gaz qu’on vient de sortir de leur emballage que l’on pourrait faire basculer ce conflit extrêmement complexe dont les enjeux dépassent de loin ceux de la Syrie stricto sensu mais menacent la paix régionale et mondiale.On savait l’engagement résolument pro-israélien de la ligne éditoriale du quotidien Le Monde depuis un certain temps. Ce que l’on ignorait jusqu’ici, c’est sa descente aux enfers: – il a fini par utiliser les mêmes méthodes utilisées par les régimes les plus autocratiques. « Plus le mensonge est gros, plus il passe. Plus souvent il est répété, plus le peuple le croit … ». Entre temps, Yara Abbas, journaliste à la chaîne syrienne d’information en continu, Al-Ikhbarya, a fini par être assassinée aujourd’hui à Al-Qussayr. la jeune femme faisait l’objet d’une condamnation à mort par fatwa émise par les gourous des groupes terroristes se battant contre l’Etat « impie » en Syrie.
Sur le plan stratégique, le Hezbollah libanais vient de confirmer encore une fois son choix d’intervenir en Syrie pour dégager le front centre et permettre à l’armée syrienne de se concentrer sur le front du plateau du Golan, occupé et annexé par Israël et dont la libération est devenue la priorité des priorités aussi bien pour Damas que pour Téhéran.
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