Par Sami SHERIF
La région de Qatif dans l’Est de l’Arabie Saoudite connait depuis mars 2011, des troubles récurrentes qui interviennent simultanément après chaque sortie de l’opposition chiite pour manifester contre les wahabites au pouvoir dans ce pays. Ces manifestations ont commencé dès le déclenchement de la révolution au Bahrain. Les Chiites de cette région pétrolifère se sont révolté au départ par solidarité avec le peuple de ce petit pays tenu par une main de fer par les Al Khalifa et pour dénoncer l’aide militaire apportée par leur pays dans la répression des chiites de cet état voisin régi par le wahhabisme alors que la population y est majoritairement chiite.
Depuis plus de deux ans, les manifestants n’ont cessé de rehausser le ton et de braver l’autorité du pouvoir en dénonçant également leurs conditions de vie dans leur propre pays et la discrimination dont ils sont victimes à cause de leur appartenance religieuse.
En juillet 2012, des manifestations monstres se sont produites pour condamner l’arrestation d’un haut dignitaire religieux chiite, le cheikh Nimr Baqer al-Nimr que les soldats avaient grièvement blessé à la jambe en le tirant de force de sa voiture pour l’arrêter. « Ils l’ont tiré de sa voiture et on peut voir du sang à côté. Il était recherché depuis deux mois par le ministère de l’Intérieur à cause de ses opinions politiques », a expliqué le frère du Cheikh, Mohammed Al-Nimr.
Le Cheikh Al-N’Imr qui s’était révélé déjà il y a plusieurs années, un fervent défenseur de la cause chiite, était devenu de ce fait l’une des bêtes noires du régime de Riyad en raison de ses activités et de ses prêches où il avait toujours fustigé les autorités saoudiennes. Sa détention qui dure depuis plus de 8 mois n’est nullement réglementaire et nombre d’organisations étrangères des droits de l’homme s’y sont intéressées.
Le 25 mars dernier, il a été présenté au tribunal correctionnel pour un premier procès durant lequel l’accusé n’a pu bénéficier de la présence à ses côtés d’aucun avocat, mais au cours duquel le procureur du royaume a réclamé dans son cas, « la peine de mort par crucifixion pour incitation à la violence et pour mise en danger de la sécurité nationale ».
Cette peine, sans précèdent, réclamée contre un savant religieux, a suscité un tollé de protestation de la part des populations de la région Est du pays, qui demeure régie par des lois d’exception Nombre d’organisations internationales des Droits de l’homme se sont mobilisées pour organiser des protestations dans l’attente du deuxième procès qui aura lieu le 8 avril prochain.
Si la sentence trop cruelle à l’égard d’un aussi vieux dignitaire religieux tel que le Cheikh Al-Nimr, est confirmée par le tribunal d’appel et qu’elle viendrait à être exécutée, ceci fera de l’Arabie Saoudite le seul pays au monde qui recours à ce type de peines abolies complètement par toutes les législation pénales dans le monde. Décidément, les Al Saoud qui ont fait de leur pays le seul dans le monde à retirer sa nationalité à ses citoyens (cas de Benladen), persistent et signent dans leur cruauté à l’égard de leurs citoyens, en sauvegardant dans leur législation ce genre de châtiment relevant d’autres époques!
Sami Shérif