POURQUOI NOS POLITIQUES SE PRÉTENDENT-ILS INDÉMODABLES ?
Par Abdeaziz IKKROU
Aujourd’hui, en étudiant la traçabilité à travers les écrits sur les étapes de production du printemps arabo-amazigh du M20F, ne peut-on pas dire qu’il y a une prise de conscience de l’individu au sein de la collectivité nationale où parfois supranationale, lui rendant enfin l’envie de s’adonner pleinement à la politique ? Car c’est bien cette métamorphose dans les idées, qui le conduit à fuir la monotonie de sa fonctionnalité complexe d’antan.
Parce qu’avant il préférait parfois, si ce n’est souvent, se laisser surprendre par des programmes politiques en déphasage avec les rythmes de développement ne pouvant rendre leurs lettres de noblesse à la culture, la sociologie, l’économie et l’écologie. Vu que ces décideurs semblent poursuivre cette route rien que par l’emportement créant le rituel des errants au travers le fil d’actualité du pays. En fait, ne s’écoutait-il pas seulement dans son mutisme, en voyant des années durant cette cosmogénie des décideurs de tout bord se retourner d’un positionnement à un autre, usant de postures sans garanties ni gardes fous vers la démocratie réelle ?
Tellement qu’on avait l’impression qu’il s’agissait d’interdépendances de bonne procédure électorale ou de cautionnement mutuel, entre ces mêmes décideurs les uns par rapport aux autres. N’en croyez pas que c’est un jugement fortuit pour contredire tout le monde tout le temps, ou même, un renvoi délibéré d’une quelconque angoisse longtemps emmagasinée on ne sait ou. Mais qui sait, il m’arrive comme à tout un chacun d’y penser l’esprit remâchant les paroles violentes échangées entre eux à l’exemple de Lkhalfi et Tariq, même si ça ne me réveille jamais la nuit tétanisé où en sueur profuse ?
Vraiment, est-ce que ces échanges en palier, aboutissant au partage des cartons d’embarquements entre les partis d’avant la nouvelle constitution, certainement par choix délibérés de leurs nouvelles postures, ne correspondaient-ils pas en effet à leurs angoisses terribles de ne pas pouvoir finir ce qu’ils croyaient bien faire chacun dans son positionnement par ailleurs labile ? Parce que, paradoxalement, ce jeu de chaises musicales ne faisait que stimuler l’obstination d’observance des scrutateurs de la chose publique sur les raisons et les fondements de ce genre de positionnements des partis eux-mêmes devenus labiles et déstructurés. Dont actuellement tous piqués du changement par les suffrages de leurs instances, sont en pleine reconstruction de compagnonnage du souffle des libertés retrouvées. Évidemment essentiellement dans un seul et unique but, en l’occurrence la compréhension de ce soi-disant épanouissement intellectuel des partis.
Pourquoi nos politiques continuent-ils d’être incompris des citoyens?
Cependant, loin de tout moralisme s’aidant d’habileté où autre voilure qui puissent le border, tout le monde sait que l’observateur qui se respecte de surcroît indépendant n’en a pas besoin à se la ramener pour faire son travail d’observance et d’évaluation quoique l’on puisse en penser. D’autant plus, ne réagissant consciemment et consciencieusement que sur susceptibilité provoquée par des lectures contradictoires, à propos du déroulé médiatique politique comme le cas de l’absentéisme. Maintenant cinquante six ans après l’indépendance, pourquoi les politiques professionnels continuent-ils à surfer sur la vague de la fabrique de ce temps marocain exceptionnel que le monde nous envie ? De fait, n’ayant pour beaucoup pratiquement rien fait, ils sont les seuls dans le monde arabe à se révéler ainsi, pensant maîtriser avec dextérité ce stade politique de la contre-dépendance aux partis. C’est-à-dire cet état intermédiaire de sauter de la dépendance du début de leur adhésion au parti pour affaires les concernant, vers celui de l’indépendance pour une maturation neuro-consciente dans les horizons des réflexions émises, mais toujours au service de leurs ambitions propres.
Tout cela bien sûr, sans pouvoir se libérer de leurs proches manipulateurs en interne se croyant invisibles. Mais, au fait de leurs pré formatages respectifs, leur imposant une manière de réaffirmation pour se donner de l’importance. Ce qu’ont mis largement en exergue les observateurs politiques, en s’aidant du décorticage du souffle printanier du mouvement 20 Février. En revanche c’est ainsi qu’en réalité des jeunes femmes et hommes politiques émancipés, respectivement, avaient montré qu’eux aussi pourraient être autonomes dans leurs réflexions et dans leurs positionnements sélectifs par rapport aux sujets de société. Par contre, ils ont besoin de compagnonnage politique par l’artifice des quotas pour faire leur chemin partisan. Sauf que, qu’on ne le veuille où pas, ça a engendré des filiations d’intérêts endogènes aux partis, renforçant forcement pour un moment leur autonomie vis-à-vis de leurs modèles et mentors. Qu’au demeurant ne sont-ils pas à cet égard non convainquant, parce que seulement aidés à arriver par légiférassions de la loi organigramme des élections, et donc se voyant de fait trop dépendants ?
En revanche, est-ce que ce temps politique marocain mis souvent au service de l’ambition personnalisée et spécifiée selon des critères qui laissent parfois à désirer, ne pourrait-il pas nuire au balisage des parcours politiques pour d’autres plus méritants mais n’ayant pas eu la connivence adéquate pour être embarqués ? C’est vrai, comment des souvenirs de façonnage de carrières politiques en dent de scie de la situation du passé, ne pourraient-ils pas se répercuter sur le fonctionnement du temps présent ? Parce que, quand on voyage entre les pactes les actes et les artéfacts du déroulé politique marocain, on en imagine leurs profilages sans beaucoup se tromper. Surtout en comparaison au coaching politique normatif actuel qui désormais s’installe au Maroc sur ces formatages ou fabrication de nouvelles têtes politiques de cette tendance en gros. Et ce, en faisant croire à tout le monde que c’est fait dans le but de ne plus se laisser glisser vers la tristesse ennuyeuse stéréotypée d’antan des partis, comme des observateurs sous-traitants non avertis.
Comment pourrait-on voir ces politiques dans leurs leur vraie finalité
de positionnements respectifs ?
Hormis la dissection de ce langage codé excluant les vrais renards politiques et leurs relais rodés, tous ces gens, est-ce qu’on ne les avait pas perçu avant le 25 Novembre 2011 chacun selon son état producteur, ou non, dans seulement du conformisme d’existence politique. Dont, certains dans la recherche de l’authenticité, ne s’attachant par ailleurs rien qu’à la modernité mondialisée d’autopropulsion, contrairement à d’autres par d’alliances consanguines ne s’inscrivant pas dans la norme sociale tant désirée des marocains mais dans l’emphase la schizophrénie voire dédoublement et narcissisme. Ce à quoi, ne pourrait-on pas les classer en rapport des périodes électorales vécues avant et même après le oui référendaire du 01 Juillet 2011 en catégories d’intervenants politiques provisoires ? Par la standardisation transitoire des pensées les poussant à cet extrême culte de soi-disant excellence, se subdivisant ainsi loin de tout syllogisme, en A.P.O.T.R.E.S (Allomorphes, Précurseurs, Oubliés, Téméraires, Rechapés, Exclus et autres Suppléants).
–Les Allomorphes jadis marqués du sceau Basrien au sein de tous les partis sans exception, mais aujourd’hui considérés par les observateurs politiques, seulement des fruits de la politique de mise en scène de l’ancien temps. D’ailleurs ils ne dérogent toujours pas à cette règle de faire coïncider au maximum leur soi-disant gloire du passé proche, aux positionnements opportuns du temps présent. Une aubaine pour les tireurs de ficelles au sein des partis pour inventer des façons de faire diversion, et par conséquent, orienter leurs désirs d’accomplissement.
–Les Précurseurs qu’en partie sont des vrais curseurs d’ajustement, croyant retrouver les bons indices de leurs positionnements politiques, alors qu’en vérité l’autre partie restante se livre à des activités qu’elle considère louables parfois même dans les antichambres. Parce que leurs éveils se prolongent selon les circonstances, sachant que ce genre de positionnement a son intérêt stratégique pour leur propre destinée, même dans la clandestinité de leurs raisonnements plus où moins conscients.
–Les Oubliés qui portent bien ce qualificatif, car convaincus du bien fondé de cette implication. Mais restent à toute fin utile dans la mêlée, espérant ainsi transformer leur temps de solitude en temps d’échange désinhibiteur de leur sensation d’être des vestiges politiques. Comme ça ils montrent qu’ils acceptent ce positionnement avec ses défauts et avantages, et seraient plus pragmatiques que ceux qui s’adonnent à la frivolité politique de façon seulement intuitive. C’est en tout cas ce que démontrent les questionnements les plus fréquemment posés sur les profilages politiques les concernant.
–Les Téméraires toujours spontanés, hardis dans leurs jugements en tant que ténors où suiveurs, dénotant avec le sentiment de leur hyperlucidité politique que normalement exige le temps présent, au point de risquer parfois l’isolement au sein des partis. C’est parce qu’ils leur arrivent de voir les tableaux des commandements des partis, bien saturés non apaisés de peur de s’éteindre, qu’ils s’insurgent n’aimant pas le silence qui induit l’euthanasie de l’esprit critique. Mais comment savoir si cette analyse transactionnelle pour vanter leur mérite conviendrait in fine à leur satisfaction, alors qu’ils continuent à souffrir d’agressions verbales directes au sein des rangs de leurs partis respectifs. A dire vrai, plus ces attaques ne sont pas nuancées, plus ils ont de facilité à exprimer leur point de vue s’ancrant sur de bases solides pour exhumer de vieux comptes.
–Les Rechapés qui ne trompent plus personne, parce que se sont des adaptés aux formulations politiques à tout moment. C’est ainsi, forts de leurs expériences dans les stations orbitales des partis, ils respectent scrupuleusement les chartes de leurs présélections, ne tenant jamais compte de l’angoisse du lendemain politique. Sauf qu’en ce temps, en continuant de la sorte, ils poussent leurs propulseurs géniteurs à la mort politique, parce que se voyant désormais plus rassurés à affronter seuls leurs propres destins. C’est d’ailleurs ce que distinctement relataient leurs états de tétanisation par peur de leurs propres morts politiques en fonction des déstructurations provoquées avant l’interdiction de la transhumance par la nouvelle constitution.
–Les Exclus de l’échiquier politique, ne voulant rien savoir du changement en cours considérant leur imagination une prophétie indiscutable. Ils donnent de la voix au hasard du calendrier politique au sein des partis, jusqu’à s’autoriser des écarts qu’au demeurant constituent leur propre contradiction en interne. Ce qui en dit long là encore, sur la vraie raison de leur comportement. Croyant qu’ils se donnent les moyens de s’affranchir peu à peu de leur isolement, entre la pression de leur surmoi et leur ambition nonniste.
–Les Suppléants n’attendent jamais de pouvoir réagir aux idées des autres. Ils s’efforcent de faire bonne figure, évitant toujours de prendre les devants. Ainsi ils ont la possibilité de se positionner par rapport à leurs mentors, en se sentant moins en danger et en mesure de nouer des relations de compromissions.
Ce faisant, cette distribution de profilage de ces carrières n’est pas faite au hasard, mais elle n’est en l’occurrence basée sur aucun favoritisme ni marque de dépendance ni critères de performance ou autre efficacité. Elle répond juste au déroulé du fil d’actualités politiques qu’a vécu et vit encore le Maroc, selon les circonstances et les analyses transactionnelles des quêtes de pouvoir de chacun. Evidemment, il revient aux lecteurs de scruter des non dits pour percevoir la complexité de l’exercice de classer ces gens tout en leur rendant hommage, sans oublier les quelques efforts consentis en l’occurrence dans les négociations avec d’autres entités à l’international.
A ce titre ni ces hommes ni ces femmes ne sont des robots, par conséquent ils ne se retranchent à aucune poussée d’évaluation. Certainement qu’ils désirent tout simplement échanger leur interdépendance par des dialogues clairs d’ un coté comme de l’autre, sans qu’ils voient se profiler seulement les exigences du cloisonnement partisan. Parce qu’entre Allomorphes et Rechapés la frontière des positionnements est labile, contrairement à celle compacte entre Précurseurs et Téméraires par rapport à la poreuse entre Oubliés et Exclus, sans nier la valeur ajoutée des Suppléants au moment des pannes au sein des partis.
Abdelaziz Ikkrou