Par Abdeaziz IKKROU
LA COALITION GOUVERNEMENTALE ENTRE ENFUMAGE ET RÉALISME POLITICO-SOCIO-ÉCONOMIQUE…
LA GESTION COALISÉE ACTUELLE, EST-ELLE ARTEFACT DU PASSE OU CLIMAT SOPORIFIQUE SEULEMENT ÉLECTORALISTE?
Benkirane est-il attentif à ce qui se passe ailleurs surtout que les exemples des pays en situation difficile ne manquent pas. Parce que se renfermer dans des réflexions nuancées de messages divinatoires artefact du passé, torpille les volontés à aller de l’avant et n’entendant pas le besoin de prise à bras le corps des problèmes en attendant DIEU faire le nécessaire.
En effet l’usage de ce concept de gestion des affaires de l’Exécutif en l’occurrence non innovant, ne peut aucunement stimuler les défenses-outils d’intervention révélant une vraie compétence, pour améliorer visiblement l’apparence de l’Etat tout entier. Parce qu’à ce jour le concentré de clichés qu’offre l’Exécutif croyant répondre à tous ses engagements, est comme s’il part à la recherche de son image envoyée avant les législatives à la populace et qui s’est perdue dans ses propres arcanes.
Que faire lorsque le gouvernement vient à manquer l’analyse objective par une radioscopie socio économique audacieuse des états des lieux des PMI-PME surtout après l’arrivée de madame Bensaleh la pragmatique à la tête de la CGEM ? En plus, de non aide à la consolidation de la compétitivité des produits marocains sur le marché international, au vue du déficit criard de la balance commerciale confirmé par Jouahri Wali Bank Al Maghrib lors de sa récente vivisection de l’économie du pays. Bien sûr, c’est en sortant entre autre de l’effet de la productivité négative de la CFC Casa Finances City du au manque de liquidité en boostant les échanges intérieurs loyaux et équitables entre les acteurs économiques et les consommateurs, que le Maroc deviendrait performant pour la relance de la croissance en dynamisant le pouvoir d’achat. Et non en se basant seulement sur une réforme politico-électoraliste de la caisse de compensation, par ailleurs déjà décriée par les plus proches en l’occurrence les coalisés.
N’est-ce pas qu’en ce temps, cet univers de débats et forums sur la croissance, la compétitivité, la bonne gouvernance socio-économique, sont devenus chez ce gouvernement un espace transitionnel pour la symbolisation de gouvernance anti rigueur exclusivement soporifique de parlotte ? Sauf qu’au Maroc aussi, cette gouvernance est dénoncée avec véhémence par les partenaires sociaux, car ne tient pas compte des rejets des favoritismes existants qui l’entachent, n’usant que des discours de la duplicité et la manipulation en l’occurrence le foisonnement des listes de l’économie de rente sans conséquences. Notamment pour le compte des copinages alliances et allégeances en matières de ces échanges, ce qu’au demeurant était et serait encore néfaste pour l’équité et la justice sociale.
Ne faudrait-il pas pour l’exécutif actuel, qu’il montre et exerce une réceptivité vis-à-vis de cette gouvernance nouvelle sans l’enfumage ni l’attente passive, afin de sortir de la monotonie qui s’écoule jour après jour surtout après un an d’exercice sans aucun résultat probant? Alors que, déjà il commence à être réveillé brutalement par des retombées comme chez des pays amis, brossant un tableau de dangers conséquents par les temps qui courent. Dont le FMI a pointé du doigt les voyants rouges surtout sociaux.
Certes, tous les observateurs avertis reconnaissent aujourd’hui que le temps marocain d’amorçage du chantier de la démocratie paisible avait commencé sous Hassan II, depuis la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés aboutissant à l’alternance. Il n’en demeure pas moins que sa construction dans la durée s’est faite sous le nouveau règne de manière soutenue et réaliste. Et ce, malgré la diffusion d’idées préconçues dans la criée des halls médiatiques nourris de haine pour le Maroc, alors qu’ils voient toujours grandir sensiblement les libertés individuelles et collectives mieux que chez tous les autres.
N’est-ce pas que le mouvement 20 Février émanation du collectif de la jeunesse Facebook, avait accéléré ce qu’il est convenu d’appeler ce temps marocain exceptionnel, passant du blog de diffusion généraliste à l’ère du micro-blog spécifique, et/ou de véritables idées et conception sur l’avenir immergeaient de ces réseaux sociaux ? Ainsi la curation politique s’y était invitée à travers ces outils, passant d’abord par des élections législatives au soupesage des duels programmatiques entre les intervenants de tout bord, puis à la mise en perspective de quelques avancées escomptées aboutissant à l’arrivée d’une génération pas si nouvelle mais non
spontanée aux commandes des vieux partis longtemps sclérosés. Ce qui a mis fin au concept hégémonique d’octroi du temps au temps par les mêmes personnes des années durant, comme sous les cieux du PI avec Chabat et de l’USFP avec Lachguar. Et ce, malgré quelques doutes lancés ici et là sur le déroulé de ces renouvellements, mais n’empêchant pas d’en notifier la mauvaise conscience de certains parmi eux au demeurant fossilisés politiquement. N’ayant jamais acquis la culture de la perte de leurs privilèges de fossilisation, que même la datation par le carbone 14 ne pourrait évaluer, de par leur positionnement en nomenclature partisane de belle lurette en tant qu’élus permanent bienheureux dans les instances.
Mais sans vouloir polémiquer, au moment paroxystique d’avant le référendum, qui était là pour répondre sereinement à l’impatience qui s’animait ? Alors qu’éclataient de partout, des actes de séduction quelque part sectaires ou populistes, des témoignages d’encouragement voire de récupération de cette soufflerie printanière menaçante, des conférences plus ou moins téléguidées inquiétantes et même des interviews déplacés voire décevants sur des chaines satellitaires connues. La réponse est personne de tout ce beau monde, si ce n’est l’essai sans ambages, dans lequel il a été démontré preuve à l’appui qu’en politique la vraie victoire c’est d’abord de pouvoir rendre le moral aux concitoyens. Ce que par ailleurs le souverain a réussi par son discours mémorable du 9 Mars 2011 dont on a célébré humblement le premier anniversaire il y a neuf mois. Et qu’hélas, encore aujourd’hui chez certains décrypteurs sous ordonnance de ces moments de tension, même étant démocratiquement blackboulés au référendum du premier Juillet 2011, ils se comportent comme des aliens aux raisonnements étranges. Évidement dans ces conditions de par ce raisonnement, le clash et l’incompréhension sont de temps en temps au bout. Par conséquent, que dire alors de l’Exécutif ne vivant pas la réalité du codage référendaire instillé comme ouverture d’un nouvel ordre sociétal ? Continuant seulement d’envoyer, notamment une attitude excessive par la bastonnade et la matraque à la jeunesse, surtout à la frange des jeunes diplômés au chômage alors qu’elle est en droit de se mettre en colère.
Comment et pourquoi la coalition gouvernementale doit-elle sortir des secrets de ses pensées ?
Actuellement l’apprentissage de la démocratie pour beaucoup de pays touchés par le souffle printanier arabe, passe par l’affirmation de leur moi autonome différent de celui de l’occident. Des moments certes difficiles d’improvisation pour tous ces pays, sous prétexte qu’ils ont besoin d’un cadre normatif plus solidement expressif de leurs seules aspirations. Parfois en s’essayant de tordre le sens des dérives et déstabilisations avec le risque de tout faire capoter par le sentiment d’impuissance voire découragement.
C’est vrai que c’est une phase initiatique pour eux à s’embarquer dans le processus démocratique, malheureusement se transformant en brouhaha de mystification par la propagande des plagistes de l’expression islamiste rigide d’un coté et de l’étrangeté molle voire doucereuse surréaliste de l’autre. De fait, ils se trouvent face à face, car leur incompréhension ne leur permet pas de s’accorder sur la levée d’un projet sociétal consensuel. Contrairement au cas du Maroc, par comparaison des contenus des programmes revendicatifs de la société civile et de tous les partis politiques d’avant le scrutin du 25 Novembre 2011 au Maroc.
Justement pour le Maroc, c’est vrai qu’il n’a jamais eu la maladie du mal maudit, en l’occurrence le parti unique que connaissait la plupart de ces pays. Ce qui l’a mis à l’abri de l’impression de pénibilité dans les taches à accomplir pour sortir du déferlement printanier arabo- amazigh tête haute. D’ailleurs n’est-ce pas pour cela qu’il est entrain chemin faisant de réussir ses métamorphoses constitutionnelles, une sorte de récompense de sa longue démarche s’attribuant à ses propres mérites surtout depuis les gouvernements Youssefi I et II ? Un programme qu’il a vécu comme des purs moments d’interrogation sur quelques torsions, et aussi de satisfaction à chaque étape des transformations sur-mesure intégrant les fondements du bien être de la population. Ce qui l’eut franchement et pas n’importe comment dédouané des années de plomb, usant habilement le premier de l’Instance Vérité et Réconciliation. Et qu’en Tunisie révolutionnaire on essaye actuellement de dupliquer pour sortir de l’embrouillamini installé, en lançant une conversation franche sur le devenir du pays et s’efforçant de prendre les devants pour retrouver des couloirs d’application de la future constitution. Sans tomber dans les excès, comme ce qu’à vécu le président Moncef Marzouki à Sidi Bouzid lors de la commémoration du deuxième anniversaire de la révolution qui se voulait aussi des œillets rappelant celle anti-Salazar au Portugal.
De fait, est-ce que seuls les essais politiques d’anticipation du gouvernement Benkirane, par la sensibilisation à l’effort partagé de solidarité fiscale par tous, lui permettraient de continuer à aborder cette gouvernance d’une manière non dualiste ? Alors qu’il n y a pas encore d’action par la structuration et la mobilisation du secteur informel. En l’occurrence entre l’abondance d’idées et suggestions que l’on entend ici et là sur les modalités et finalités d’élargissement de l’assiette fiscale avec en plus envie de copiage des pays sur l’impôt sur la fortune.
En revanche les essais marocains de l’Exécutif actuel, racontent fort bien une drôle de lutte contre le destin handicapant du manque d’une manne pétrolière gazière ou autre, seulement par la contraction de multitudes de crédits hypothéquant le futur au long terme sans l’aval du pouvoir législatif. Mais aussi le manque d’habileté du gouvernement à faire face aux frustrations de restructuration financièro économico socio politique, pour améliorer le positionnement au 130ième rang dans l’échelle internationale du développement humain qui laisse encore à désirer. En ce sens, cette méthodologie suivie du gouvernement, c’est de se faire confiance par l’hypothèque des capacités créatives des entrepreneurs et chefs d’entreprises PME-PMI, et non le bon usage de leur savoir faire où le rythme de l’innovation structurelle ne s’estompe pas. Se conjuguant malgré tout au désir de croissance malgré que les attentes sociales économiques soient nombreuses.
Quand le gouvernement en aura fini avec ses délires emphatiques, il pourra s’attaquer au concept de bonne gouvernance !
Maintenant, est-ce que le fait d’avoir des élections libres honnêtes sans encombres et satisfaisantes du point de vue éthique démocratique, est une garantie de perspective suffisante pour une justice sociale culturelle écologique économique voire politique ? Et qu’en plus le vrai pouvoir financièro-économique est entre les mains du FMI et les banques, prônant plus d’orthodoxie budgétaire et de rigueur de fonctionnement de la machine des Etats. Certes depuis l’avènement de l’alternance cela a permis également de faire le point sur cette conviction par anticipation, même avec quelques déconvenues ça et là. Toutefois en étant attentif au déroulé de l’actualité nationale depuis l’euphorie du 25 Novembre 2011 et les moments heureux de l’état de grâce qui s’en est suivi, on peut percevoir sans aucune complicité une sorte de bribe légère du concept d’hégémonisme politique commençant à traverser la coalition. Aussi elle va loin dans l’affrontement de l’opposition la société civile et le M20F.
Ce qui augure d’une séduction à contre courant des réalités sur le terrain, voire de somatisation de dysfonctionnement de sa machine. Parce qu’on la voit déjà commencer à produire une forme de fatigue-égocentrisme, l’empêchant de vivre comme étant une coalition normale. Allant jusqu’à arborer à mimétisme chez une minorité de ses membres, des démissions sans nuancer les aspirations proposées d’avant les élections alors que la charge de leur faux espoir n’est pas tombée. Les nombreux échanges verbaux très soutenus au parlement, à l’exemple de Khayrat contre Khalfi sur le projet de lois des finances 2012 en deuxième lecture, et ceux avec le PAM pour celui 2013 en sont révélateurs de cette tension attestant les profondes difficultés relationnelles entre la majorité et l’opposition, risquant de s’enflammer davantage après l’élection de Lachgar au secrétariat général de l’USFP. Même si, en subliminaire elles font tout en se demandant ce que chacune pense de l’autre, pour qu’elles ne soient pas comprises par les petites gens ne supportant plus cette continuité d’être sujettes respectivement à leurs troubles de paranoïa. D’ailleurs, vu l’image qu’elles ont des gestions gouvernementales, par le passé proche s’écartant de leurs doléances légitimes pour l’une, et par le présent créant une coalition de circonstance politique s’éloignant des slogans préélectoraux pour l’autre, elles ne se laissent désormais plus émouvoir par ce genre de parodie menant toujours à la réconciliation sur leur dos.
A ce titre, ça ne sera pas de tout repos pour le gouvernement Benkirane sur bien des sujets d’actualité, pour éliminer les problèmes socio économiques les plus tenaces, vu qu’à son premier passage à Davos il avait mesuré que tous les dirigeants du monde se démènent pour clairement imaginer des solutions plus où moins impopulaires mais nécessaires. En effet pourquoi tous ces dirigeants se sont lancés agissant avec ténacité pour tenter de mieux influencer le destin de la vie de leurs concitoyens ? Sûrement pour ne plus avoir le sentiment de ne pas exister. Mais que dire, du gouvernement coalisé au Maroc, du fait de ne pas se poser les questions intrusives entrant seulement dans le bain de langage pernicieux productif que d’intrication intrigante comme ce qui s’est passé récemment en deuxième chambre ? En revanche, loin d’une quelconque introspection de ses motivations, nombreux sont les décrypteurs qui refusent ce genre de comportement et espèrent tous à l’instauration et au respect dans un but pédagogique, des contres pouvoir à cette nouvelle donne créée par l’Exécutif et ses supports gérés par des technocrates sans légitimité de suffrage.
N’est-ce pas là un éclairage sérieux et argumenté à la fois, pour ne pas se condamner à une vision boiteuse concernant tout bilan sociétal équilibré ? Lequel est souvent utilisé pour éviter de construire le futur sur la somme des non-actions risquant de l’alourdir de choix superflus voire l’hypothéquer. D’ailleurs un équilibre sociétal de surcroit sans habileté gestionnaire, sans effort de la part des nantis dans le cadre du patriotisme solidaire, sans joie pour tous les citoyens, sans sueur dans le travail honorablement rémunéré voire honorifique à certains égards et surtout sans contrainte dans le respect des fondamentaux de la nouvelle constitution, aura du mal à se préserver pour persévérer dans ce temps présent. En somme, voilà l’un des principaux volets de bonne gouvernance, et /où toute attitude gestionnaire négative même involontaire est strictement observée et analysée pour le bien du pays.