Maroc : Diplomatie progressive ou offensive?

Par Abdelaziz IKKROU

Le Maroc diplomatique est-il à la croisée des chemins entre continuité progressive et rationalité offensive multilatérale et multisectorielle ?

Nest-ce pas que le Maroc diplomatique d’avant l’ère nouvelle n’est plus ? En tout cas, il ne donne plus l’impression

Siège du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération à Rabat

qu’il est à l’étroit dans ses positionnement, mais plutôt à l’ouvrage offensif débarrassé du voile  de naïveté qu’il a longtemps solennellement porté. Il n’y a qu’à voir comment il a fait face à la position du parlement suédois poussant  le gouvernement à éclaircir la sienne plus responsable et plus courageuse.

 C’est vrai qu’il est bien facile de s’attribuer un rôle de crieur décriant des comportements après leur arrivée. Mais continuer à nier leur existence nuisible à l’image du pays, est un encouragement à l’échange diplomatique empathique et écumeux

 Qen revanche n’améliorer en rien les effets du changement en ces temps de bouillon d’idées après une année du oui référendaire conjugué de rivalités entre composantes de la coalition gouvernementale. Par ailleurs nourries de doutes existentiels partisans pouvant la faire tomber sans aucun essai de remaniement ou autre réajustement.

Comment et pourquoi, la diplomatie marocaine contemporaine est-elle bien notée au tableau des balances des participations actives à l’ONU ?

L’idée est simple. C’est que le Maroc par sa diplomatie même parallèle, doit accélérer l’occupation du terrain tout azimut, en montrant, expliquant et valorisant les efforts de rationalité des prestations consenties dans les droits   de l’homme. Afin d’avoir une partie de ce marché qu’il mérite objectivement et amplement, notamment via des nominations de compétences et rien d’autre. Et ce, pour le changement comportemental probe. En usant des gages palpables bannissant de fait les pratiques amalgamées d’antan de certains cabinets ministériels, ambassades, consulats et autres missions officielles.

Il faut savoir aussi que la médiagénie anti-Maroc en service commandé, ne colporte que pipo, car s’appuyant subjectivement seulement sur le fil d’actualité des pratiques d’un temps révolu. Aussi, ne fait-elle que suivre machinalement   le désir de rancœur de certains pays ;  surtout de la région, sans rien voir du changement du paysage politique marocain.

En l’occurrence, elle oublie les muselières, voir les brides que ses commanditaires ; se voulant de notoriété, laissent encore sur le cou de leurs populations respectives. Qu’en fait, tous montrent vraies raisons d’être, dont les mouvements du printemps arabo-amazigh avaient déjà impitoyablement dénoncé leurs positionnements.

A cet effet, comment faire pour échapper à ces invectives parfois édulcorées pour tromper. Que produisent ces objecteurs de conscience via cette médiagénie ? Ne se sauvegardant eux-mêmes, rien que par leur argent distribué sans témoin. C’est mettre le paquet informatif et informationnel sur les éléments de transformation progressive que connait le monde depuis l’avènement du régime Mohamed VI.

N’est-ce pas que c’est une anticipation amorcée par le travail enviable de l’IER, qu’au final, elle a allégé le coût  politique des années de plomb ?  Traçant un nouveau cap ou la visibilité et les mesures d’accompagnement sont de mise, surtout intégrant les exigences sociales et environnementales pour la solidité de l’image actuelle du pays en tant qu’hub vers l’Afrique en pleine croissance économique.

Mis attention, cette approche de l’IER n’a pas réajusté l’ombre de la panne au Maghreb dont il faudra à tout prix moduler la fréquence. Car, tout le monde s’en émeut pour cause de réciprocité de naïveté dans l’application effective des accords bilatéraux  partenariaux. Sauf qu’à valeur d’aujourd’hui, si l’on se fie aux déclarations des officiels maghrébins, apparemment on est en plein arrangement. Même, les marocains avec raison et plaisir voudraient que ça aille plus vite, contrairement  à   la déraison, voir méfiance du pouvoir algérien ne voulant pas ouvrir par vanité les frontières.

Depuis le déclenchement artificiel de l’affaire du Sahara par le positionnement algérien anti Maroc, par ailleurs distillé auparavant à la réunion tripartite d’Ifrane au début des années soixante dix du siècle passé par l’ambiguïté du langage du président Boumediène et de son ministre d’alors des affaires extérieures Bouteflika, en plus du moulage emphatique protéiforme du président mauritanien Ould Dadda, la diplomatie marocaine n’a cessé de s’accomplir par des offres généreuses à ces protagonistes faisant fi de leurs sournoiseries et outrances. Mais, c’était plus que le Maroc ne pouvait supporter, surtout après l’entrée de Kadhafi en ligne par la soudaine violence et la création du front du refus par l’enfant de l’UNEM El Ouali et ses acolytes n’ayant pas trouvé écho chez « zabanyat » Oufkir.

Sur cette injonction, le Maroc est-il en possession de tout ses outilsde réglage de son arsenal politico-diplomatique ? Il faut croire que oui, vu sa volonté d’aller de l’avant dûment accompagné de sa bonne étoile du calendrier onusien actuel.

N’est-ce pas que Hassan II par sa résistance et son audace, ayant auparavant souffert de loyauté de dévouement, avait pensé mûrement dans le plus grand secret ce qui est devenu merveilleusement la marche verte, et dont beaucoup de ses plus proches collaborateurs n’en savaient rien ? Un coup de maître qui avait fortement impressionné les rêveurs d’un Maroc disloqué, et à qui, il avait fermé le couloir pour toute autre folie où mésaventure. Comme celle à résonance de mouvance des juntes ayant pris le pouvoir à feu et à sang ici et là dans le monde arabo islamique et en Amérique latine. A cet effet on devine pourquoi les marocains ne se lamentent pas sur cette période, ayant vu ce qui advenait de tous ces pays arabes, dont on observe actuellement les souffrances partagées. Mais, se désolent péniblement visages marbrés de larmes au fait d’évoquer les années de plomb destinées à écraser par l’arbitraire ce que le Maroc avait de meilleur, en l’occurrence la crème de son élite reconnue internationalement. Et dont les investigations de l’IER sous feu Benzekri constituent une référence d’observance et vigilance sur l’évolution démocratique du pays, loin de toute déconstruction d’espoir comme actuellement sous des cieux pas lointains.

Oui, il est vrai que chemin faisant le Maroc demeurait sans en parler des années durant, jusqu’à l’ouverture inattendue du système par l’envoi de signaux fort déterminants, passant par la libération des prisonniers politiques, le rasage de Tazmamart et l’entrée des exilés, aboutissant de surcroît à l’alternance octroyée sous Youssefi. Puis le nouveau règne s’installa suivant avec empressement à travers beaucoup de chantiers, sa propre feuille de route innovante. Qui rendit au Maroc son précieux prestige malgré la parenthèse du tout sécuritaire, mais arrivant à le mettre seul en tant que locomotive arabo-africaine d’assainissement institutionnel. Malgré ce qu’en disent le groupuscule insignifiant des architectes filipendules du mensonge au parlement européen. En ce sens, voilà une occasion pour nos diplomates du temps présent de mettre en exergue dans les instances internationales cette touche marocaine novatrice, pour effacer les clichés les ayant dans le passé montrés jouant seulement des rôles de chefs d’escales dans les capitales et grandes villes consulaires.

De fait, malheureusement certains parmi eux, rendant l’ascenseur d’utilité commune de consanguinité où de services rendus pour nomination en chancellerie, ne s’employaient qu’aux réservations de séjours et autres shoppings dont la RAM et autres titres de transport et fret en avaient trop souffert. Et ce n’est nullement une médisance que d’évoquer ce passé grotesque de ces quelques diplomates convertis en agents de voyage voire en businessmans semi-attitrés, oubliant la tache noble de leurs vraies accréditations à l’étranger. Dont les ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc en avaient profité de l’absence de riposte diplomatique sur le terrain pour continuer à lancer leurs fléchettes vénéneuses.

D’ailleurs pour que le Maroc se mette à l’abri des impulsions saugrenues de ses envieux et harceleurs pour ne pas dire ennemis, Mohamed Loulichki en saura faire sûrement bon usage dès lors qu’il a exposé sa feuille de route sur les priorités du suivi sur le terrain des points chauds au Conseil de Sécurité.

Heureusement, vu que notre diplomatie s’est réveillée de sa torpeur, ne se mettant plus à se tournoyer autour de ces anciennes formes flasques. Mais imposant son tempo d’action diplomatique déterminée d’abord par le rayonnement de Sa Majesté le Roi Mohamed VI à l’international, puis grâce à une poignée d’hommes et de femmes intègres en poste aux Nations Unies en concomitance du travail soutenu par un parterre d’apparatchiks rodés depuis Nairobi aux coulisses des chancelleries, loin de toute extravagance où même haine d’autrui concernant l’application d’instructions orales données ici et là.

Simplement se sentant avoir les épaules plus étoffées en ce temps présent de la présence d’un conseiller du Roi au diapason des films des évènements  en plus de l’un d’eux plus averti en actualités politico-diplomatiques sur le tabouret trépied ministériel usant de son carnet d’adresses. Dont l’exégèse de refonte de son propre pacte de rester humble et ne pas faire la grosse tête, témoigne de sa facilité d’aborder les situations loin de toute idée politico-électoraliste.

Bien évidement la personnalité particulière du titulaire en chef, ne doit aucunement souffrir d’indifférence même ayant cru à l’espoir de revigorer seul l’image diplomatique marocaine. Parce qu’en travaillant dans des conditions avantageuses sous la nouvelle constitution occupant une place très honorable, tous savent que le chef de l’Etat reste celui qui imprègne de ses hautes directives le chemin à suivre.

L’image de la diplomatie marocaine actuelle en pratique normative de sérieux et abnégation, ne devrait-elle pas se juxtaposer dans l’esprit comme dans la forme à celle du Maroc sportif gagneur du temps des athlètes Aouita, Boutayeb, Moutawakil, Sakah, Guerrouj, Bidouane, Gharib et d’autres ? En tout cas, elle doit s’employer à ne plus se résigner où à se laisser distancer, s’activant dans tous les niveaux. Surtout qu’elle montre toujours une capacité d’analyse des données de déstabilisation par le terrorisme, dans toute l’Afrique du Nord et subsaharienne, en l’occurrence au Mali Sahel Congo démocratique et ailleurs. A cet égard, les services extérieurs à l’instar de ceux de l’intérieur, s’y sont eux aussi engagés méthodiquement pour disséquer le mode d’action de cette petite communauté d’apprentis terroristes, d’où sortent des rumeurs sur les alliances et folles sous-traitances dans les camps de la honte de Tindouf où ailleurs par le Polisario.

A ce titre, pourquoi les locataires et leurs loueurs en sous-mains de ces camps en dehors de la volonté du peuple algérien, parce qu’il s’agit certes de location vu le subside pécuniaire soutiré de part et d’autre, continuent-ils à refuser l’offre marocaine dans le cadre de la régionalisation avancée ? Alors qu’il y a là une belle occasion de revenir à la normalité au Maghreb des peuples sages et responsables, loin des attitudes narcissiques de ces profiteurs par le détournement la coercition la contrainte et la servilité des séquestrés.

Parce que, ce n’est pas normal qu’ils soient attaqués en interne et de toutes parts dans les instances internationales, et continuent leurs sales trafics dont le revenant Christopher Ross en a finalement reconnu l’existence. Cette reconversion vers le traitement impartial de l’affaire du Sahara n’est pas due au hasard, mais suite à l’entretien téléphonique de Sa Majesté le Roi Mohamed VI avec Ban Ki Moon le secrétaire général de l’ONU. Ce qui a permis un rééquilibrage rapide sans surprise dans le dernier rapport de cet envoyé personnel onusien, dont tout le monde en a vu la teneur la méthodologie et les préconisations.

En revanche, la photographie actuelle du Maroc est au start-up de par sa présidence du conseil de sécurité pour ce mois courant, voulant surtout imposer prioritairement une double impulsion à la quatrième réunion des amis de la Syrie à Marrakech le 12 Décembre 2012. D’abord en premier fortifier diplomatiquement la coalition naissante de toutes les branches anti-régime « Attawaiifs d’Assad », pour l’obliger à déguerpir au plus vite. Parce qu’encore l’impression que donne l’envoyé international Ibrahimi de trouver une solution civilisée, sorte d’enfumage diplomatique soutenu par les USA et la Russie n’est plus acceptable, comme si, la Syrie n’est pas déjà ébranlée dans son amour propre. Alors qu’il faudrait ne lui laisser aucun choix d’utiliser s’il en a vraiment l’idée, son arsenal d’armes chimiques Sarin Tabun Ypérite Gaz moutarde et autres cochonneries neurotoxiques de ce genre datant de la première guerre du siècle dernier contre son peuple. Puis, secundo en coordonnant les aides humanitaires diversifiées pour les réfugiés dans les pays limitrophes où lointains.

N’est-ce pas que le Maroc cherchant à éviter d’évoquer seulement le coté émotionnel de la crise syrienne, avait donné l’exemple par l’hôpital de campagne équipé au camp Zaatari en Jordanie, mettant en éclairage le sérieux made in Morocco dont tout le monde en parle surtout après la visite royale ? Ajouté à cela, l’engagement du Maroc du coté des africains empattés inconfortablement, par son interventionnisme humanitaire réhaussé et correct. En plus de ses initiatives satisfaisante en tant que président de la commission de suivi d’Al Qods pour atténuer leurs souffrances, notamment envers les gazaouis. Et aussi s’attelant en permanence à dénoncer les sauvageries de l’Etat hébreu, ses constructions outrancières de nouvelles colonies sans aucun respect pour la communauté internationale.   

Ce faisant, est-ce que le multilatéralisme marocain que coiffent et facilitent les canaux diplomatiques dans tous les secteurs est à cet égard intéressant à poursuivre ?

La réponse est oui, en amont comme en aval, car exhibe des marqueurs lui conférant de suivre les efforts de rationalité des contrats de prestation dans les échanges respectueux de la réciprocité. Ce qui, désormais semble le différencier des concurrents, et faciliter la traduction sur le terrain de cette conceptualisation. Par exemple, la mise en place d’une structure d’encouragement des marocains de l’étranger pour qu’ils n’aient plus l’air d’un troupeau grelottant dans les attentes vu la glaciation généralisée dont souffre l’instance existante, la culture dans tous ses volets comme pour la semaine culturelle algérienne au Maroc, le commerce extérieur et développement de marchés de proximité dans le respect des clauses OMC tenant compte de la spécificité marocaine surtout pour le poisson et l’agroalimentaire, les contrats parténariaux industriels gagnant-gagnant en aéronautique automobiles logistique et énergies renouvelables respectant la sauvegarde stricte de l’environnement, les accords stratégiques développés d’abord sécuritaires puis économiques avec pays du Golf USA Espagne France pour ne pas aggraver l’asymétrie du libre échange tout en  boostant la compétitivité par l’allégement du coût de travail en mettant le cap du coté marocain sur les produits de deuxième transformation pour le commerce courant et l’artisanat.

En plus des échanges d’expériences Sud-Sud sur les gestions et bonne gouvernance des collectivités territoriales comme actuellement à Dakar donnant à l’africité par le territoire sa vraie dimension dont le Maroc en est la dynamo au vu des nombreux programmes de formations ciblées académiques où professionnelles pour sortir de l’économie bisounours d’il y a peu où seulement le rire communicatif prévalait, les grands chantiers d’équipements en souscrivant aux normes internationales avec maîtrise des ouvertures aux marchés publics avec tous ces pays à l’exemple du TGV Tanger-Casa avec la France et Nador West Med avec l’Espagne.

N’est-ce pas là un appel à un nouveau déterminisme de réhabilitation du concept de la charge diplomatique, d’abord de mise en place de l’institut des hautes études stratégiques et diplomatiques, puis de facilitation de prise de contact avec les instances financièro-monétaires, le monde des affaires et de l’entreprise ? Qu’au demeurant doit être encouragé par la réforme de la Moudouana du travail compatible avec les statuts de l’OIT, de sorte que la corruption en soit bannie par la réactivité d’une lutte acharnée mais méthodique d’une justice efficiente rapide et efficace.

Parce que, pour le gouvernement, continuer à se lamenter sur le manque de moyens en cette période d’orthodoxie budgétaire ne suffit pas.  Il lui faut opter pour des choix politiques habiles en vue de mener à bien les réformes engagées, loin des récupérations des décryptages des agences de notation, fussent-elles accompagnées d’emprunts obligataires avantageux et au  long cour. Néanmoins ne faut-il pas pour la diplomatie, afin de pouvoir affronter sur le terrain les receleurs du mensonge d’hier d’aujourd’hui comme de demain à l’égard du Maroc, diminuer les prestations n’apportant rien et les réorienter par ciblage prioritaire ? Où, devra-t-elle s’essayer seulement à défendre les intérêts offensifs plus que ceux défensifs pour se maintenir parmi les faiseurs d’opinion dans ce monde mondialisé ?

En effet la question que tout le monde se pose, est-ce que les résistances à cette évolution sont-elles vraiment concevables, vu la nécessité de la diplomatie d’ accroître sa mobilité géostratégique en s’adaptant au monde nouveau ? Et ce, en travaillant sur le climat d’avenir et non sur le passé tenant compte des données démographiques.

Comprendra qui voudra qu’il s’agisse des pays BRIC Afrique du Sud et autres émergents ! En revanche, peut-on dire qu’actuellement le Maroc diplomatique est bel et bien entrain de marquer de son sceau son nouveau positionnement, ne se gargarisant plus de futilités sans valeur ajoutée ? A BON ENTENDEUR SALUT !

Abdelaziz Ikkrou

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