Maghreb : des manoeuvres anti-terroristes regroupent de la troupe algérienne, marocaine et plusieurs autres

Par Chahid BENDRISS

L’Algérie, le Maroc et plusieurs pays européens ont participé à un exercice régional de défense aérienne qui vient toute juste de s’achever.

L’armée algérienne a participé la semaine dernière à des exercices aériens multinationaux dans le cadre de l’initiative de défense « 5+5 ».

Des Etats du Maghreb et de l’Union européenne ont participé à cet exercice de sécurité aérienne, baptisé « Circaete 2012 », qui s’est déroulé le mardi 30 octobre. Cette sixième opération annuelle avait pour objectif de renforcer les capacités de combat des forces aériennes, dans l’hypothèse où elles soient amenées à contrecarrer le déroulement d’une opération terroriste de détournement d’un avion de ligne civil.

Les contrôles et la surveillance se sont par ailleurs intensifiés dans les aéroports algériens et européens. Les différentes autorités en charge de la sécurité ont coordonné leurs efforts à travers des contacts permettant l’identification d’individus susceptibles de présenter une menace pour l’aviation.

L’exercice de l’initiative « 5+5 », géré par le centre des opérations de défense aérienne de Réghaia, à l’est d’Alger, s’est déroulé sous le contrôle de haut responsables algériens de la défense aérienne, de leurs homologues marocains et d’autres participants.

Ces manoeuvres se sont déroulées sur la base d’un scénario prévoyant le décollage de deux avions cargos, le premier du Maroc et le seond d’Algérie, pénétrant dans l’espace aérien des pays concernés et constituant une menace aérienne non militaire dans la zone d’intérêt mutuel des pays membres de l’initiative « 5+5 ».

Des avions de chasse ont intercepté ces deux appareils « suspects », conformément aux recommandations de l’Organisation internationale de l’aviation civile. Cet exercice de six heures a été suivi d’une session de travail réunissant toutes les équipes impliquées, afin d’évaluer les résultats de la manoeuvre.

Le colonel Omar Sarhan, chef de la cellule de liaison des forces aériennes algériennes, a déclaré que « l’exercice s’est déroulé en deux phases distinctes, exécutées simultanément ». Les pays membres de cette initiative ont été répartis deux groupes : L’un « oriental », englobant l’Algérie, la Tunisie, l’Italie et la France, et l’autre « occidental », comprenant le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Le colonel Sarhan a par ailleurs souligné que l’objectif de cet exercice était « d’assurer le suivi de la coopération dans les domaines de la sûreté et de la sécurité aériennes, conformément au manuel pratique des procédures communes ». Il a ajouté que cette manoeuvre avait également pour objectif de « soutenir le renforcement des expériences acquises lors des précédents exercices et l’amélioration de la coopération et de la coordination dans le traitement d’un cas réel représentant une menace terroriste aérienne ».

« L’exercice militaire auquel l’Algérie a participé pour la sixième fois a eu pour objectif d’évaluer le niveau de préparation des forces aériennes algériennes et de leurs capacités à gérer, de façon rapide, toute attaque terroriste impliquant l’utilisation d’un avion civil », a expliqué à Magharebia Tahir Bin Thamer, ancien officier de l’armée.

Il a ajouté que ces manoeuvres « permettent d’évaluer le niveau de coordination entre les pays dans la lutte contre le terrorisme aérien ou le terrorisme transaérien, face aux tentatives visant à pénétrer dans l’espace aérien d’un pays avec pour but de saper les services de défense des pays de la région ».

Bin Thamer a indiqué qu’une coopération continue de cette ampleur entre les pays concernés confirme « l’engagement des Etats membres de ce groupe à travailler ensemble et à se consulter sur les questions d’intérêt mutuel, tout en prenant en considération les inquiétudes liées à la sécurité de chaque partenaire impliqué dans cette initiative ».

Les autorités en charge de la sécurité appliquent d’ores et déjà des mesures strictes dans les aéroports algériens, en particulier à l’aéroport international d’Alger, le plus important en termes de nombre de passagers dans le pays. De telles mesures ont permis aux autorités de déjouer trois tentatives de détournement d’avions appartenant à Air Algérie au cours des cinq dernières années.

Les responsables algériens de la sécurité ont également constitué une liste comportant les noms d’individus susceptibles de représenter une menace pour la sécurité aérienne. Cette liste est régulièrement remise à jour dans le but de déjouer toutes les tentatives, de la part d’éléments suspects, de pénétrer dans des avions décollant du territoire algérien.

Chahid Bendriss

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