Maroc portrait : Fassi Fihri Taieb, ce diplomate benni par la providence balançant entre soutien des siens et bienveillance panachée aux consanguins

Par Abdelaziz IKKROU
Il est des hommes oubliant tout ce qui n’est pas la joie de leur accomplissement dans une forteresse imprenable, croyant être seuls dans ce monde.  
Leurs attitudes leur valent des regards haineux d’anciens collaborateurs proches, comme des jeunes loups ne supportant pas d’être écartés.  
Il y a longtemps pour vivre en chancellerie, il faut d’abord conquérir sa place sans concourir, puis savoir  de sa mine désappointée et se tenir toujours en semblant  prêt à agir et non s’abstenir. 
Mais qui est-il FASSI EL FIHRI  Taieb?
Un diplomate qui semble changé en homme d’Etat subtil, exploitant les hypothèses les plus hardies, parce que le voilà conseiller attitré auprès du Roi. Tout avait commencé pour lui dans un lycée, puis à sa grande surprise lors d’un voyage le sésame s’était ouvert sur sa prestigieuse carrière. Il faut dire que du point de vue linguistique il dominait déjà de manière polyglotte l’expression diplomatique qui se dissimulait derrière sa trompeuse nonchalance. Cependant, depuis son intégration dans la fonction en chancellerie il avait mené une vie calme, indolente mais confortable qui témoignait du sentiment d’étrangeté sur son utilité. En vérité cela n’avait été qu’un imperceptible tâtonnement de son redressement de façon convaincante, ce qui avait démontré que sa maturité diplomatique n’était pas dû au hasard.
Sachant qu’un homme doit savoir assumer son destin quel qu’il soit, brusquement il avait imposé son style depuis son ascension au poste de ministre des affaires étrangères et de la coopération. Parce que subjugué par le ton solennel de la fonction à mesure qu’il l’exerçait, s’appuyant sur des soutiens consanguins et sa détermination pour réussir. N’est-ce pas, que c’est ainsi, qu’il s’était construit un réseau de relation, d’où sa notoriété s’en trouvait consolidée? Son credo c’est la conciliation et non la confrontation, ce qu’il avait du reste confirmé preuve à l’appui, lors de son passage ontologique devant le parlement européen. Et qui a permis un relâchement rapide de la tension vis-à-vis du Maroc à propos des malheureux évènements de Laayoun.
En revanche, est-ce que, cette affaire du Sahara marocain préfabriquée et entachée de mensonges par des professionnels de l’émotion, restera-t-elle une interminable tractation? Pourtant le Maroc s’y était passionnément impliqué en particulier depuis son engagement dans beaucoup de chantiers de consolidation des droits universels humains, surtout dernièrement par anticipation en optant pour sa nouvelle constitution. En tout cas les marocains s’y sont investis corps et âmes jusqu’aux frontières du martyr, le reste pour eux n’est que littérature et / où témoignage de confirmation onusienne pour l’exécution testamentaire de leur volonté.  Et ce, au nez et à la barbe des soi-disant fondations rarement de retours positifs ne s’employant qu’à critiquer sans raison s’impregnant de velleités veloutées. Surtout venant d’une dame entourée de de sa cohorte faisant semblant de faire de son mieux pour paraitre aimable.  Alors meme qu’on distille ici et là les quelques projets d’enlèvement surtout de la Kerry par l’AQMI à Tindouf avec une joie bruyante du Polisario leur compagnon d’armes. Tout cela semble orchestré à vingt lieues à la ronde pour montrer le soi-disant respect porté aux vrais maitres de la fondation dans le but de contrer la haute estime qu’à Ban Ki Moon envers Sa Majesté le Roi Mohamed VI.
Le printemps arabe et les marches non violentes du mouvement 20 Février, l’ont certainement ébranlé dans son amour propre, surtout quand il a vu ici et là des pancartes brandies, portant sa photo et les siens réclamant leur effacement. Son bémol de l’avis de ses proches collaborateurs, c’est qu’il est perso n’hésitant jamais à favoriser seulement sa duplication. N’a-t-on pas dit qu’un Fihri peut en cacher un autre si ce n’est plusieurs,alors que le temps des passages des témoins est révolu. Quoiqu’il en soit, bravo quand même de l’exploitation du tohu bohu à propos des atteintes des droits de l’homme dans l’affaire Mustapha Mustapha Salma Ould Mouloud, et aussi de l’accompagnement diplomatique de l’écho du bloc antipolisario né en Mauritanie. Mais laissons de coté le couac qui n’en disait pas son nom avec le Sénégal de Wade l’objecteur des consciences quand ça l’arrange ayant tout de même perdu au deuxième tour contre Sall. Vu qu’en ce temps l’hautaine obstination des marocains n’eut pas raison de la patience des sénégalais, rejetant avec irritation les reproches à propos des déclarations malheureuses d’un chef de parti n’étant pas au pouvoir.
Ensuite, n’a-t-il pas de tout temps été bien accueilli par les émirs du golf surtout par suite à la ligne tracée par le souverain en réponse à leur appel à l’entrée du Maroc au CCG? Par conséquent il n’a fait que conforter cette vision de l’aisance marocaine de ne pas rester insensible à ce clin d’œil, malgré son engagement dans l’UMA restée à ce jour lettre morte. En effet les choix politiques du Maroc se révèlent habiles pour des raisons précises d’accompagnement des décryptages des situations où se reflètent maints problèmes dus aux changements en cour, surtout dans le monde arabo-musulman. Pour autant n’œuvrait-il pas pour l’union pour la méditerranée? Ce vœu pieux, repris par l’ex président Sarkozy et auquel deux marocains se sont vus attribuer successivement à l’unanimité le secrétariat général en terre espagnole, et dont le premier le destin l’a rappelé pour une nouvelle consécration aux affaires étrangères en tant que ministre délégué dans l’équipe Benkirane.
Au fond que pense-il des réunions d’avant, des ministres des affaires étrangères de la ligue  arabe, que le souffle printanier des insurrections en Tunisie Egypte Bahreïn Libye Syrie et au Yémen n’avait cessé d’effilocher? D’après lui commencent-elles à sortir des sentiers battus, en l’occurrence, vis-à-vis des certitudes outrancières de leurs chefs d’Etat, espérant remettre les insurgés en ordre de marche forcée, malheureusement à contre courant du long et sinueux chemin de la démocratie? Maintenant Kadhafi n’est plus, l’exemple du Yémen solutionné plus où moins pacifiquement depuis le départ de l’ex président  celui   de Syrie meurtrie   reste  frappant  à  cet  égard. Et dont le Maroc courageux n’a cessé de décrier partout trouvant leurs attitudes bassement abjectes spéculant sur le nombre des morts. Ce  qui  montre l’esprit étrangement criminel de ces emmurés de l’orgueil, avec au fond d’eux quelque chose qui ressemble à une rancœur conjuguée de révulsion où barbotaient les détresses de leurs  images respectives. Que de difficultés et souffrances inimaginables rencontrées depuis par les insurgés, en franchissant les lignes de la peur où se cachaient jadis leurs ovations et adoration.
Certes on lui avait reproché sur certains sujets sensibles, le fait d’avoir mis en exergue ses désirs qui n’auraient jamais dû quitter son rêve. Alors que ceux exprimés par le peuple à travers le Oui massif du référendum sur la nouvelle constitution y étaient étayés sans ambiguïté. Les choses sont différentes maintenant au Maroc, quelles que puissent être ses souvenirs pour essayer de les ramener aux circonstances de l’état de fait à l’ancienne. Ainsi, pour nombreux observateurs c’est le début d’une ère nouvelle de la politique étrangère, qu’en filigrane le discours royal à l’ouverture de la session parlementaire Octobre 2011, avait appelé à une allure infiniment plus percutante mais raisonnable. Il s’agit pour le Maroc de se lancer à l’assaut du moindre contre coup à sa moralité et/où à sa conscience, dans le respect de l’absolue intégrité territoriale. Le ministre actuel comme tous les membres de la chancellerie et beaucoup d’autres de la diplomatie parallèle devront s’impliquer d’avantage pour maximaliser à profit la bénédiction du Maroc d’avoir réussi sa transmutation politico sociétale. Dont Ban Ki Moon l’insondable a fait bonne réception, témoignant son soutien à Sa Majesté le Roi Mohamed VI pour l’engagement exemplaire du Maroc du coté de l’ONU et de la légalité.
Aujourd’hui l’image encore plus sereine qu’il offre, avec Othmani à ses cotés est un geste de courtoisie le reconnaissant comme son égal interlocuteur. Malgré ceci ce dernier se réfugie de temps en temps dans son âme lourde d’incompréhension, sachant que les professionnels en diplomatie se reconnaissent facilement au premier choc d’échange verbal. Il est vrai que l’heure n’est pas encore venue pour relater des souvenirs où des regrets qui les faisaient tous les deux vibrer dans l’hémicycle, se sentant obligés de s’entendre pour le bien du pays. Désormais leurs regards énigmatiques se comprennent formant la même chaine de riposte contre les tentatives de brouillage au sein de la chancellerie par ailleurs fermée.
Abdeaziz Ikkrou

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