Par Chahid BENDRISS
Elle devrait atteindre le niveau record de 91,3% du PIB, soit un peu plus que les 90,6% anticipés, affirme Les Echos. Au deuxième trimestre 2012, elle atteignait déjà 91%, selon l’Insee.
L’information sera confirmée à la mi-journée, quand le gouvernement présentera son projet de budget pour l’an prochain: la dette publique de la France va atteindre le niveau record de 91,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013, affirme Les Echos . La prévision était jusqu’ici de 90,6% du PIB. La différence s’explique notamment par la participation de la France aux plans de soutien à des pays de la zone euro comme la Grèce.
Au deuxième trimestre 2012, la dette publique a augmenté de 43,2 milliards d’euros par rapport à fin mars pour s’établir à 1832,6 milliards. Elle atteignait ainsi déjà 91% du PIB, soit un bond de 1,7 point, selon les chiffres publiés par l’Insee ce vendredi matin.
En revanche, grâce à des taux d’intérêt très bas, la charge de la dette restera relativement «contenue», selon le quotidien économique. Elle devrait s’élever à 46,9 milliards d’euros en 2013, alors qu’il y a un an, le budget tablait sur une charge de la dette de 48,8 milliards en 2012 (un chiffre par la suite revu à la baisse en raison de la chute des taux).
De son côté, le taux de prélèvements obligatoires bondirait lui l’an prochain à 46,3% du PIB. Le chiffre est globalement en ligne avec le projet électoral du président François Hollande, tout comme celui des dépenses publiques, stables à 56,3% du PIB.
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La dette dépassera 90 % du PIB fin 2012
La dette française bat un triste record. Fin 2011, elle représentait 86 % du PIB.
En d’autres termes, l’endettement du pays a atteint 1 717 milliards d’euros, soit, selon les calculs de la Cour des comptes, 62.000 euros par ménage – ou encore 67 000 par personne ayant un emploi. Non seulement le déficit public a été plus élevé qu’en 2010, mais les opérations de prêts aux États en difficulté en zone euro ont pesé. Quant à la charge de la dette l’an dernier, elle s’est «fortement alourdie», soulignent les Sages de la Rue Cambon. La totalité des intérêts ont dû être financés par l’emprunt.
Aide aux États en difficulté
La Cour des comptes lance une alerte: la dette publique devrait dépasser 90 % du PIB fin 2012 (pour mémoire, elle était de 64 % fin 2007). La dette publique imputable aux programmes d’aide aux pays en difficulté (prêts bilatéraux ou par l’intermédiaire du FESF) devrait s’élever à 50,2 milliards fin 2012, contre 14,5 milliards fin 2011 – soit une hausse de 1,8 point de PIB. Cette année, les taux d’intérêt auquel la France se finance sur les marchés lui sont favorables – la charge de la dette pourrait s’élever à 47,5 milliards au lieu de 48,8 milliards prévus dans la loi de finances initiale ; mais le rapport s’attend à ce qu’ils remontent dans les prochaines années «même s’il est impossible de préciser la date de ce mouvement». S’ils retrouvent leur niveau d’avant crise (3 % pour les taux à court terme, 4 % pour les taux à long terme), la charge de la dette augmenterait alors de 12,5 milliards entre 2011 et 2016.
Mais «cette progression serait plus forte, prévient la Cour, si des efforts de consolidation insuffisants conduisaient à s’écarter de la trajectoire de dette». Le cas échéant, il n’est pas exclu que l’endettement atteigne… 100 % du PIB en 2017. Inacceptable pour les marchés! Cela «entraînerait inévitablement une hausse rapide des primes de risque». Et de rappeler ce qui est arrivé récemment à l’Espagne et à l’Italie… Bref, le gouvernement n’a d’autres choix que de respecter ses engagements.
Chahid Bendriss