Yémen : les femmes ont recours « à des moyens destructeurs » pour nourrir leurs familles

La situation des femmes yéménites est encore plus mauvaise qu’avant le soulèvement contre le président Ali Abdallah Saleh en raison de l’aggravation de la crise humanitaire, a averti lundi l’ONG Oxfam.

Quatre femmes sur cinq affirment que leur situation s’est détériorée au cours des 12 derniers mois », affirme l’organisation britannique dans un rapport, fruit de rencontres avec un éventail de femmes à travers le pays.

« Bien que la transition vers la démocratie est en cours, les espoirs des femmes d’une vie meilleure s’amenuisent », affirme le rapport, estimant que « la crise humanitaire et le conflit qui s’aggravent limitent le rôle des femmes dans l’élaboration de l’avenir du Yémen ».

 Selon le texte, « la crise humanitaire exacerbe les inégalités entre les sexes », et un quart des femmes yéménites âgées de 15 à 49 ans affirment que « l’accès à la nourriture, à l’emploi et la sécurité » figurent en tête de leurs priorités.

Les femmes ont recours « à des moyens désespérés et destructeurs » pour faire manger leurs familles réduisant « leurs propres consommation et apports nutritifs », affirme le rapport.

Dans certains cas extrêmes, des femmes ont même été forcées à se prostituer, selon Oxfam.

 L’organisation souligne que les troubles et l’insécurité persistante dans le pays « exposent les femmes à la violence et mettent leur sécurité en danger ».

Oxfam appelle les donateurs à « allouer immédiatement » les fonds promis au Yémen, au bord de l’effondrement économique.

Le Yémen a obtenu en septembre des promesses d’aide de 6,4 milliards de dollars lors d’une conférence de donateurs à Riyad, alors qu’il en réclamait presque le double.

Cette somme comprend les quatre milliards de promesses d’aide annoncées lors de la réunion du club des « Amis du Yémen » qui s’était tenue fin mai à Riyad, dont 3,25 milliards de dollars de l’Arabie saoudite.

Une réunion des « Amis du Yémen » et une conférence des donateurs doivent se tenir le 27 septembre à New York en marge de l’assemblée générale de l’ONU.

Le Yémen, l’un des pays arabes les plus pauvres, est sorti exsangue d’une année de contestation qui a abouti au départ du président Ali Abdallah Saleh et à l’élection en février 2012 de Abd Rabbo Mansour Hadi pour une période transitoire devant s’achever avec la tenue d’élections générales à la mi-2014.

L’AFP, d’après L’Orient-le Jour libanait

 

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