Maroc : l’Istiklal attend son implosion après l’élection confirmée de Chabat comme Premier Secrétaire

Par Sami SHERIF

Le parti nationaliste marocain, l’Istiklal, vient d’élire le syndicaliste Chabat comme premier secrétaire. Celui-ci avait un concurant de taille  dans la course, Abdelwahad EL Fassi, fils du grand leader historique et nationaliste marocain Allal El Fassi et beau-frère du secrétaire général sortant Abbas El Fassi. Il a réussi quand-même à avoir 478 voix des 996 votants, contre 458 voix pour son concurant. Le syndicaliste, prônant la légitimité populaire de la base, remporte, donc, le « bras de fer » contre celui qui représente l’école de la légitimité historique et familiale.

Abdelhamid Chabat, né le 17 août 1953 à Taza, est le maire de la ville de Fès depuis 2003, député de la circonscription Fès-Nord depuis 2002, et secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) depuis 2009.

L’élection de Hamid Chabat est vécue comme une véritable révolution au sein du parti de l’Istiqlal. Et pour cause, Chabat a réussi à prendre la tête d’un parti dont le destin fut, longuement, contrôlé par les mêmes visages politiques.

Les militants du Conseil National, favorable au fils du fondateur du parti, se sont retirés de la sale du congrès dès l’annonce des résultats.  Ils ont estimé que l’élection ne s’était pas passée d’une manière conforme au règlement intérieur du parti. Cette position augure d’une scission au sein du parti, une scission qui cette fois-ci sera fatale pour son avenir. On se rappelle qu’en 1959, une première scission  s’était produite en son sein par l’aile gauche du mouvement nationaliste à cette époque, mais n’avait en aucune manière entamé sa puissance qui fut toujours très imposante.  Cette fois-ci, le parti en sortira sûrement affaibli. Mais la personnalité de son nouveau Secrétaire Générale, réputé être fédératrice et rompue au pratiques machiavéliennes de la scène politique marocaine, pourrait le cas échéant en faire un parti de masse plutôt un parti segmentaire que les Al Fassi en ont fait depuis quelque temps.
Sami Shérif

 

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