Syrie : les rebelles syriens accusés de crimes de guerre

Par Sami SHERIF

S’appuyant sur des témoignages, Human Rights Watch accuse, l’opposition armée en Syrie de se livrer à des exactions sur les forces pro-gouvernementales, allant d’actes de tortures aux liquidations sommaires. Les accusations proviennent d’un nouveau rapport de l’organisation ayant visité des centres de détentions où sont enfermés des membres des forces gouvernementales et  un certain nombre de points où avaient séjourné des groupes des rebelles.

Nadim Houry, responsable du Moyen-Orient au sein de HRW a recueilli des témoignages faisant état d’exactions commises par les rebelles, comme il  l’explique ici : « Il y a des violations commises par les rebelles syriens : torture, mauvais traitements de certains détenus, exécutions sommaires, illégales, de certains détenus notamment de ceux qu’ils accusent d’être des chabihas [milices pro-Assad, ndlr]. »

Une vingtaine de cas d’exécutions sommaires commises par l’opposition ont été recensés par l’organisation  au mois d’août 2012. Des exactions

Ce sont les corps de journalistes gouvernementaux ayant été jetés vivant du haut d’un immeuble

graves, même si elles sont sans commune mesure avec ce dont est capable le régime syrien : « Oui, les exécutions sont graves. Il faut qu’on le mentionne. Mais c’est vrai que la majorité des violations sont commises par le régime en place. Maintenant nous ne sommes pas en train de comptabiliser chaque côté pour dire qui est pire ou qui est meilleur. Ce sont des violations qui sont commises dans un climat d’impunité. Ce sont des violations que des chefs rebelles sont parfois en train de justifier. Et il faut que cela cesse. »

D’autre part, selon la commission d’enquête de l’ONU, des contingents d’éléments étrangers dont des islamistes sont engagés dans les combats. Ce matin, le chef de la commission, Paulo Pinheiro, a également évoqué la présence dangereuse de combattants islamistes en Syrie : « Certains d’entre eux rejoignent les rangs des forces anti-gouvernementales, tandis que d’autres établissent leurs propres groupes et opèrent de manière indépendante. Ces éléments tendent à radicaliser les positions des combattants anti-gouvernementaux. »

De l’avis des habitants d’un village près d’Alep, des étrangers parlant parfois un arabe mal compris, se faufilent parmi les habitants civiles qu’ils tiennent en otages pour dissuader les forces gouvernementales de tirer sur eux. Les familles des policiers et des soldats sont même éjectés du haut des immeubles où elles habitent.

La dimension fanatique et le comportement disons cruel d’un certain nombre d’insurgés syriens – ou présents en Syrie – étant vraiment devenus impossibles à passer sous silence, et difficiles à excuser, on a assisté ces dernières 24 heures à des phénomènes assez inédits.

Source RFI

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