Par Chahid BENDRISS
Passé 60 ans, la consommation régulière d’alcool rend le cerveau plus fragile et peut provoquer des hémorragies.
Voilà de quoi faire frémir les vignerons et autres cavistes. Une étude du CHU de Lille montre que la consommation de quatre verres d’alcool par jour fragilise le cerveau au point d’augmenter le risque de faire un accident vasculaire cérébral (AVC).
Pendant cinq ans, une équipe de médecins du CHU de Lille a suivi 540 patients hospitalisés pour un AVC hémorragique (où les artères se rompent). Parmi eux, 137 ont 60 ans et sont des buveurs d’alcool, au rythme d’au moins quatre verres par jour.
Même si leur bilan sanguin reste normal, ces patients de 60 ans présentent en revanche un « vieillissement cérébral accéléré » de l’ordre d’une quinzaine d’années, d’après le Pr Charlotte Cordonnier, qui a dirigé cette étude, la première fois qui s’intéresse aux hémorragies. « Dans 80 % des cas, c’est une artère qui se bouche, le risque de mourir est alors compris entre 10 et 13 %, explique le Pr Cordonnier. Mais s’il s’agit d’une hémorragie, la probabilité est de plus de 40 % ».
D’après les résultats de leur étude, les buveurs réguliers font des hémorragies cérébrales en moyenne 14 ans plus tôt que les non-buveurs. « L’alcool va rendre ces petits vaisseaux [du cerveau, Ndlr] de plus en plus rigides et poreux. Ajouté aux perturbations de la coagulation dues à l’alcool, tout est réuni pour que l’accident se produise », explique le Pr Cordonnier.
Petite note positive, ces buveurs de vin ont davantage de chance du survivre après leur hémorragie que les non-buveurs. Un facteur qui selon le professeur, se justifie par le fait qu’ils « ont en moyenne quatorze ans de moins que les non-buveurs lorsqu’ils sont victimes de l’AVC! »
Chahid Bendriss