Benjamin Netanyahu a brusquement mis fin aujourd’hui à une réunion de son cabinet de sécurité en affirmant qu’un des participants avait trahi l’intérêt national d’Israël en révélant à la presse la teneur de discussions secrètes au sujet de l’Iran.
Le premier ministre israélien faisait allusion à un article publié le jour même dans le Yedioth Ahronoth, journal à plus gros tirage du pays. Citant une source anonyme ayant participé hier à la première réunion du cabinet de sécurité, le quotidien écrit que les différents services de renseignement ont fourni des éléments contradictoires au sujet du programme nucléaire
iranien.
« La sécurité de l’Etat et de ses citoyens dépend de la capacité à avoir des discussions confidentielles et approfondies au sein du cabinet de sécurité
(…) Quelqu’un a gravement sapé la confiance que les citoyens israéliens placent dans cette instance », a déclaré Benjamin Netanyahu aux membres de ce cabinet.
« Informations précises, inquiétantes » : dans ce communiqué rendu public par ses services, le chef du gouvernement ne cite aucun nom et ne précise pas si une enquête a été ordonnée. « J’ai une responsabilité envers les citoyens d’Israël et la sécurité de l’Etat et c’est pourquoi je lève cette réunion », a-t-il ajouté.
Aucune date n’a été annoncée pour une prochaine réunion des 14 membres du cabinet de sécurité, consacrée à la présentation de la synthèse annuelle des services de renseignement. Un participant a déclaré au Yedioth Ahronoth après la réunion d’hier: « On nous a communiqué des informations précises, inquiétantes et très troublantes au sujet de l’évolution du programme nucléaire de l’Iran. »
Israël et les pays occidentaux soupçonnent l’Iran de chercher secrètement à se doter d’un arsenal nucléaire, ce que dément Téhéran. L’Etat hébreu considère qu’un Iran doté de l’arme atomique menacerait son existence même et des responsables israéliens évoquent en termes à peine voilés la possibilité de bombarder des sites nucléaires iraniens.
Toute décision de ce type nécessiterait l’aval du cabinet de sécurité mais cette perspective n’a pas été évoquée mardi, a déclaré un responsable gouvernemental ayant requis l’anonymat. « Il s’agissait d’une discussion prévue sur la synthèse annuelle des services de renseignement. Beaucoup de temps a été consacré à l’Iran mais il n’y a eu aucun vote sur le moindre projet opérationnel », a dit ce responsable.
Reuters : Publié le 05/09/2012
Chahid Bendriss