Par Chahid BENDRISS
Après une journée marquée par de violents combats, notamment à Alep et à Damas, le sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) s’ouvre mardi 14 août à La Mecque. Il durera deux jours et a pour but de trouver une solution négociée au conflit syrien.
Un rebelle syrien dans les rues d’Alep, le 13 août 2012.
21 heures : Leon Panetta accuse l’Iran de mettre sur pied une milice pro-régime en Syrie
L’Iran « essaie de mettre sur pied, essaie de former une milice en Syrie pour combattre pour le compte du régime. Nous voyons une présence grandissante de l’Iran et cela nous inquiète beaucoup », a dénoncé le secrétaire américain de la défense, Leon Panetta. « Tout ce à quoi cela va aboutir, c’est de prolonger la souffrance des Syriens », a regretté le chef du Pentagone. Cette milice est composée de « Syriens généralement chiites, pour certains alaouites », comme le président Bachar Al-Assad, a observé le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey.
L’armée syrienne, de son côté, est affaiblie par les désertions et les défections d’une partie de sa hiérarchie. « L’armée syrienne se bat depuis près de dix-huit mois. N’importe quelle armée serait atteinte par un tel rythme », a estimé le chef d’état-major interarmées américain. « C’est pour ça que l’Iran entre dans le jeu pour former cette milice, pour enlever une partie de la pression pesant sur les militaires syriens », a jugé le général Dempsey.
18 heures : Une responsable de l’ONU a rencontré le premier ministre syrien.
Valérie Amos, la secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires humanitaires, a rencontré plusieurs responsables syriens. Elle s’est notamment entretenue avec le nouveau premier ministre, Waël Al-Halqi. Ce déplacement « vise à attirer l’attention sur la détérioration de la situation en Syrie et à examiner l’impact du conflit sur la population restée en Syrie ou qui a fui vers d’autres pays, dont le Liban », assure l’ONU. En Syrie jusqu’à jeudi, elle se rendra ensuite au Liban pour rencontrer des responsables humanitaires et des réfugiés.
17 heures : les Etats-Unis « encouragent » les cadres syriens à faire défection
Les Etats-Unis « encouragent » d’autres « responsables civils et militaires » à faire défection en suivant l’exemple de l’ancien premier ministre Ryad Hijab. Dans le communiqué, David Cohen, du Trésor américain, appelle les cadres à prendre la « même décision courageuse ». Le Trésor annonce aussi qu’il lève ses sanctions contre l’ancien premier ministre, qui figurait sur la liste noire de Washington recensant les personnalités syriennes dont les avoirs étaient gelés et avec lesquelles toute transaction était prohibée. « Il n’est pas trop tard pour d’autres cadres qui continuent de soutenir le régime Assad de couper ces liens et de voir le fardeau des sanctions disparaître », a indiqué le Trésor dans son communiqué.
16 heures : Air Algérie diminue ses vols en provenance de Damas
Le PDG de la compagnie publique Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, a confirmé que les vols reliant Damas à Alger étaient passés de trois à deux par semaine, après l’afflux de réfugiés fuyant le conflit syrien.
En ce qui concerne les critères d’acceptation de Syriens à destination d’Alger, « la compagnie a décidé d’exiger un certificat d’hébergement, ce que toutes les compagnies exigent, et également un pécule pour les passagers étrangers », a déclaré le PDG d’Air Algérie lors d’un forum organisé par le quotidien francophone privé Liberté. Les autorités estiment à environ 12 000 le nombre de réfugiés syriens en Algérie.
14 heures : RSF écrit une lettre ouverte à l’opposition syrienne
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a écrit une lettre ouverte à l’opposition pour dénoncer les « attaques croissantes contre des médias officiels syriens et exactions contre leur personnel » et demande la libération des journalistes détenus par l’Armée syrienne libre (ASL). L’ONG dénonce ces actes comme « contraires au respect des droits de l’homme » et « contre-productifs ». La lettre est destinée à Riyad Al-Asaad, commandant de l’ASL, et à Abdel Basset Sayda, président du Conseil national syrien (CNS). L’organisation souligne que « de telles pratiques rappellent tristement celles employées par le régime de Bachar Al-Assad contre les journalistes d’opposition ». Par ailleurs, l’ONG précise que « plusieurs reporters étrangers » ont été l’objet « de menaces de mort de la part de groupes de l’opposition ».
Selon le Guardian, l’arme qui a servi à abattre, lundi, un avion de chasse de l’armée régulière au-dessus de Deir Ezzor (vidéo ici) serait une KPV 14.5, une mitrailleuse lourde montée sur un camion. Faisant partie des plus imposants modèles de sa catégorie, cette arme soviétique a d’abord été introduite comme arme d’infanterie, puis redessinée pour un usage antiaérien et dispose d’une portée importante (3 000 m horizontalement, 2 000 m verticalement), très efficace contre des avions volant à basse altitude.