Par Chahid BENDRISS
Le Haut Commissariat au Plan publie un recueil d’indicateurs et de données statistiques sur les Marocains âgés de 15 à 24 ans, à l’occasion de la journée internationale de la jeunesse.
Cette enquête intitulée « Les jeunes en chiffres » a révélé que les 15-24 ans constituent près du cinquième de la population marocaine, soit près de 6,3 millions de personnes, dont 50,6% sont des garçons et 49,4% des filles.
55,7% des jeunes de cette tranche d’âge vivent dans les villes, représentant ainsi 18,3% de la population citadine (contre 21,2% en milieu rural).
La part des jeunes sans niveau scolaire a baissé de 29,8% en 2000 à 11,4% en 2011. En revanche, la part de ceux ayant le niveau primaire ou secondaire collégial a augmenté de 48,9% à 55,9% et celle de ceux qui ont un niveau d’enseignement secondaire qualifiant, de 14,3% à 24,6%.
Selon le rapport, l’activité des jeunes a connu une nette diminution au cours des dix dernières années en raison de leur niveau d’enseignement et de formation. Le taux d’activité de cette catégorie de la population est passé de 45,8% en 2000 à 35% en 2011, enregistrant une baisse de 10,8 points.
Le secteur de l’agriculture, forêt et pêche s’accapare près de la moitié des jeunes qui travaillent.
Cette enquête révèle qu’en milieu urbain plus de 2/3 des jeunes actifs occupés sont salariés, tandis qu’en milieu rural, où le statut d’aide familial est prépondérant, cette proportion ne dépasse guère 20%.
Le niveau de pauvreté et de vulnérabilité des ménages varie en fonction de la dimension de leurs membres âgés de 15 à 24 ans. En 2007, le taux de pauvreté parmi les ménages qui ont au moins un membre âgé de 15 à 24 ans est de 9,6% contre 7,8% parmi les ménages qui n’en ont aucun. Le taux de vulnérabilité, quant à lui, est respectivement, de 19,3% et 14,2%.
Le projet de se marier pour fonder un foyer familial constitue l’une des préoccupations majeures pour plus de 48,6% en milieu urbain et de 41,2% en milieu rural. Cette proportion est plus élevée parmi les garçons (57,6%) que parmi les filles (34,1%) d’une façon générale, le mariage représente pour, 2 jeunes sur 3, une valeur de référence justifiée par le désir de stabilité ou des raisons religieuses.
Pour ce qui est de la perception des jeunes marocains de la réalité sociale, près de 60% d’entre eux s’identifient à la classe moyenne. Un jeune sur deux pense que le niveau de vie, au cours des dix dernières années, s’est amélioré et deux sur trois que les inégalités sociales se sont aggravées.
L’emploi et l’égalité des chances sur le marché du travail constituent le souci prioritaire pour 95,8%, la réforme de l’enseignement pour 84,2% et l’accès à un logement décent, pour 80,3%.
80% des jeunes pensent que le sérieux, l’ambition et la compétence constituent, en dernier ressort, les déterminants fondamentaux pour une réussite sociale.
En revanche, la cherté de la vie, le chômage et la baisse du revenu constituent les principales sources d’inquiétude que leur inspire l’avenir.
Chahid Bendriss