Algérie : en ce cinquantième de l’indépendance, le seul encore vivant parmi les leaders historiques ne donne pas de signe

Le seul encore en vie parmi ses paires, Ayet Ahmed ne fait pas de signe en ce cinquantième auquel il avait contribué!

On l’avait vu lors des funérailles de son compagnon de lutte pour l’indépendance feu Ahmed Ben Bella, et aussi son farouche adversaire dès l’indépendance du pays. Mais en ce cinquantième de l’indépendance de l’Algérie fêté à coup de milliards de dollars, aucune manifestation n’est venue de la part du pouvoir en place pour rendre hommage à ce grand et unique leader en vie de la lutte pour l’indépendance, comme si c’était une personne négligeable. Hocine Aït Ahmed, le dernier chef historique vivant de la guerre nationale d’indépendance est arbitrairement  ignoré.

Mais lui qui a eu un riche parcours du combattant, n’a pas lui aussi donné signe de présence comme le veut la coutume. D’habitude, il ne ratait pas pareille circonstance, pour s’adresser aussi bien aux militants du FFS son parti de toujours, qu’au peuple algérien… Si les médias officiels ne s’y sont guère intéressés, cela se comprend tant que le pouvoir en place insiste toujours pour lui ôter toute légitimité nationale. Mais que ça vient à la fois de lui et de son parti, cela pousse à la réflexion. Que la direction du Front des forces socialistes (FFS) observe un silence de plomb sur sa présence, cela paraît étrange.  Aucune conférence de presse ou activité commémorative n’a été organisée par les dirigeants du plus vieux parti d’opposition à l’occasion du Cinquantenaire de l’Indépendance. Pour la première fois depuis l’ouverture démocratique, la direction du FFS a enfreint la règle politique du parti, jaloux et soucieux des événements historiques nationaux.

De la part du régime, on peut trouver une explication à cette mise à l’écart. C’est dans l’ordre des choses car Aït Ahmed et le pouvoir n’ont jamais fait bon ménage. Mais on ne trouvera jamais une explication à ce silence de la direction du parti.  Hocine Aït Ahmed est-il malade, et en rupture avec son parti? Attend-il l’évolution de la crise opposant les anciens cadres et militants de sa formation à l’actuelle direction accusée de compromission avec le régime pour se prononcer? Une compromission qui, selon Samir Bouakouir, répond aux exigences de la prochaine élection présidentielle de 2014. «Ce silence de Hocine Aït Ahmed, un symbole d’opposant incorruptible, est à méditer!» déclare K. Attouche, militant du FFS. M. Bouakouir a laissé entendre dernièrement qu’il y a bien eu un rapprochement entre le chef  historique et le pouvoir. «Le rapprochement a été entrepris sous l’instigation du chef de cabinet du Président, (Karim Balloul) et des deux conseillers de ce dernier, l’ancien ministre Cherifi Mohand Amokrane et Salima Ghezali.» Espérons que notre seul grand leader survivant puisse nous tranquilliser sur ses conditions, que Dieu le préserve!

 

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