La Haute cour constitutionnelle égyptienne a confirmé la décision qu’elle avait prise la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle et par laquelle elle avait considéré illégale l’élection du tiers de l’Assemblée Nationale élue. Elle a estimé ce lundi 9 juillet que ses décisions ne peuvent faire l’objet de recours et qu’elles ont la force de la chose jugée et que de ce fait elles sont obligatoires pour toutes les parties. Cette position est une réplique directe à la décision du Président Morsi de rétablir l’Assemblée dissoute à la suite de cette décision par le Conseil Suprême des Forces Armées juste avant l’annonce des résultats finaux de l’élection présidentielle. « Les jugements et l’ensemble des décisions de la Haute cour constitutionnelle sont définitifs, ne peuvent faire l’objet d’un appel […] et sont contraignants pour toutes les institutions de l’Etat », a indiqué la Cour dans un communiqué.
Dans un premier temps, la décision de M. Morsi, premier président islamiste et civil d’Egypte, a laissé présager une confrontation avec le CSFA, qui s’était attribué mi-juin le pouvoir législatif grâce à la décision de la Haute Cour dénoncée par les Frères musulmans comme un « coup d’Etat constitutionnel ». Mais, le CSFA qui a répliqué immédiatement à la décision du Président Morsi par un communiqué où il réitère que « le pouvoir législatif lui revient en l’absence d’une Assemblée légalement élue », a pris une autre attitude aujourd’hui lundi en autorisant les élus à rejoindre l’hémicycle parlementaire.
Le bras de faire semble avoir lieu entre la présidence et la Haute Cour Constitutionnelle. La junte militaire semble revenir en arrière pour ne pas rentrer en confrontation avec le Président élu, tant qu’il a promis qu’après seulement soixante jours après l’adoption d’un nouveau texte de constitution.
Demain mardi, Saad al-Katatni, Préside l’Assemblée rétablie par le Président réunira ses collègues à l’enceinte parlementaire. Quant aux militants de la confrérie des Frères Musulmans, ils comptent participer le même jour à une manifestation « pour soutenir les décisions du président et le rétablissement du Parlement ».