Magreb : Les tunisiens précurseurs en démocratie, ils le sont également pour la relance de l’UMA

Le Président tunisien Mouncif Marzouki

C’est en Tunisie qu’avait commencé le « printemps arabe », c’est aussi dans ce pays qu’avait débuté la marche vers la démocratie et c’est encore en Tunisie que les décisions de l’ouverture de l’espace maghrébin seront prochainement prises. Décidément, les tunisiens se distinguent de leurs frères arabes voisins ou lointains par la place qu’ils ont fait à leur pays parmi les nations civilisées du monde.

Poussant vers une relance de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) depuis son élection comme Président Provisoire de la République, Mr. Marzouki a promis  d’instaurer « unilatéralement » la liberté de circulation, de résidence, de travail, d’investissement et du vote aux élections municipales pour les citoyens maghrébins sans obligation d’octroi d’autorisations préalables auprès de l’administration tunisienne. « J’ai une bonne et mauvaise nouvelle : la mauvaise est que la Tunisie n’a aucun avenir en Tunisie. La bonne nouvelle est que la Tunisie est en train de bâtir un espace maghrébin pour s’épanouir », avait-il déclaré le 21 juin dernier.

Confirmée par le secrétaire d’Etat chargé des Affaires arabes et africaines, Abdallah Triki, il y a déjà une semaine, cette promesse a valu au Président Moncef Marzouki les foudres d’une large partie de la presse tunisienne qui voit en cette décision une menace pour la sécurité intérieure de la Tunisie. Si elle a été décriée par nombre de politiques, de médias et d’organisation de la société civile, cette promesse est néanmoins interprétée comme un geste fort de la Tunisie pour relancer la construction du Maghreb « profitable à tout le monde ». De l’avis de  l’économiste spécialiste de l’intégration économique maghrébine,  « Moncef Marzouki veut donner l’exemple aux dirigeants du Maghreb pour redynamiser l’espace commun qui ne peut qu’être que bénéfique pour tous les pays de la région ». « Il faut bien commencer par des initiatives de ce genre pour parvenir à l’édification de l’UMA », a-t-il indiqué dans une déclaration à Maghreb Emergent.

Marzouki croit dur comme fer, en panarabe et Maghrébin convaincu, que « nous avons besoin de nos frères Algériens, Marocains, Libyens et Mauritaniens » et la Tunisie « a pris l’initiative pour gagner ». « Nous sommes dans l’obligation d’ouvrir l’espace maghrébin. C’est ça notre avenir », avait-il insisté dans son discours télévisé, affirmant que ce  « cadeau est offert en prévision du prochain sommet de l’UMA », en comptant en retour sur la « générosité séculaire » des Algériens, Marocains et autres Maghrébins.

 

 

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