Après une semaine de suspens, le président de la Commission chargée de l’organisation des élections présidentielles, Mr. Farouk Soltan vient de faire une conférence de presse pendant laquelle il a annoncé que le candidat Morsi a remporté ces élections et qu’il est le Président élu par une majorité de 13 millions de voix contre plus de 12 millions à son rival Ahmad Chafiq, ancien Premier ministre de Hosni Moubarak. Selon la commission électorale, le taux de participation au second tour de cette présidentielle, les 16 et 17 juin, s’est élevé à 51%.
La victoire de M. Morsi a été saluée par une explosion de joie place Tahrir au Caire, où plusieurs milliers de ses partisans ont crié « Allah akbar » (Dieu est le plus grand) et lancé des feux d’artifice.
Mais, le Président Morsi devra faire preuve de hardiesse, d’audace et d’ouverture pour reprendre nombre de ses compétences que le Conseil Suprême des Forces Armées s’est arrogées. De fait, Morsi est élu Président, mais des égyptiens sans leurs militaires! Ceux-ci ont pris la précaution (ou la maladresse) de soustraire par le fameux « texte constitutionnel complémentaire », l’armée de tout contrôle présidentiel en ce qui concerne la nomination des officiers supérieurs et le droit de déclarer la guerre qui es désormais soumis à leur avis favorable…Le syndrome algérien n’a pas eu lieu, Morsi devra emprunter la voix de l’exemple turc. Il devra élargir ses alliances pour faire réussir les prochaines élections législatives et y gagner une majorité confortable à fin de s’assurer de la stabilité de son future gouvernement pour la constitution duquel il doit associer des personnalités des différents courants représentatifs.
Le Président Morsi devra, à l’instar des islamistes turcs, composer avec l’actuelle junte militaire pour la dissuader de se cantonner dans sa sphère qui est celle de la défense du pays seulement. Il devra également faire en sorte que lors de la promulgation de la nouvelle constitution du pays, son pouvoir sur cette armée devra être rétabli.