La destitution du Premier Ministre pakistanais vient d’être prononcée par la Cour Suprême pakistanaise ce mardi 19 juin. Youssouf Raza Gilani Raza Gilani avait été auparavant condamné pour avoir refusé de rouvrir des poursuites pour corruption contre le président Asif Ali Zardari. Reste à savoir si ce verdict va entraîner la démission immédiate de M. Gilani. Celui-ci a déclaré à plusieurs reprises que seul le Parlement, et non la justice, pouvait ordonner sa destitution. Mais cette décision de la justice pourrait entraîner des élections anticipées. Le poste de Premier ministre doit aujourd’hui être considéré comme vacant, a annoncé le président de la Cour Suprême qui a également précisé que Youssouf Raza Gilani n’était plus membre du Parlement.
La destitution ainsi prononcée survient deux mois après que le chef du gouvernement a été reconnu coupable d’outrage à la Cour, pour ne pas avoir appliqué l’une de ses décisions. Youssouf Raza Gilani avait en effet refusé d’adresser une lettre aux autorités suisses pour leur demander de rouvrir une enquête pour corruption à l’encontre du chef de l’Etat pakistanais.
Pour sa défense, le Premier ministre avait affirmé qu’il considérait que le président de la République était couvert par son immunité. Mais ce mardi, la Cour Suprême intervient donc directement pour destituer un Premier ministre dont le parti a pourtant été démocratiquement élu en 2008.
Le Parti du peuple pakistanais, dont est issu le chef du gouvernement, a toujours la majorité au Parlement, et a donc le pouvoir de choisir un nouveau Premier ministre. Le président a d’ores et déjà réuni une cellule d’urgence de son parti. Le Pakistan, l’un des principaux alliés des Occidentaux dans la guerre contre le terrorisme, risque donc une fois encore d’être rattrapé par son instabilité politique.