La Russie et la Chine ont appelé hier à Pékin; en marge du sommet des six pays de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), à une conférence internationale sur la Syrie, à laquelle participeraient la Turquie, l’Iran, la Ligue Arabe, l’Union Européenne et les membres du Conseil de Sécurité, et ce, pour appuyer et assurer le suivi de l’application du Plan de Koufi Annan et pour exercer les pressions requises pour cesser la violence et lancer les pourparlers entre l’Etat syrien et l’opposition. La réponse américaine n’a pas tardé à ce propos. En effet, sans aucune étude, ni analyse n’est faite de la proposition sino-russe, la responsable de la diplomatie américaine Hillary Clinton qui a fait aujourd’hui le voyage jusqu’en Turquie pour participer à un forum anti-terroriste et par la même occasion pour présider une réunion surprise des pays soutenant ouvertement l’alternance en Syrie. Dès qu’elle a pris la parole, lors de sa conférence de presse, elle a martelé: « Assad doit transférer le pouvoir et quitter la Syrie, car il est inconcevable d’imaginer la fin des violences et une transition démocratique tant qu’Assad ne part pas ». Les mots que la secrétaire d’Etat américaine marquent fort bien un durcissement de la position des occidentaux et renvoie à un rejet catégorique de la proposition lancée hier depuis Pékin.
Contrairement à la Russie et à la Chine, les Etats-Unis vont demandent un surplus de pressions contre le régime syrien. Aujourd’hui-même en fin de soirée, ils ont envoyé en Russie un émissaire spécial pour justement forcer la main aux russes pour qu’ils acceptent les pressions supplémentaires demandées. De l’avis de Mme Clinton, il faut aussi plus de sanctions et plus de rigueur dans les sanctions existantes. La formule « fermeté contre le régime en place à Damas » était le leitmotiv de son intervention.
Mme Clinton s’est attelée à dessiner « l’après départ de Bachar El Assad » en insistant sur la nécessité pour la « communauté internationale » de « travailler plus avec les oppositions syriennes pour qu’elles s’organisent et se regroupent ». Ce travail sera entamé dès la semaine prochaine à Istanbul entre le groupe de contact constitué mercredi soir en Turquie – il est fait d’une quinzaine de pays européens, arabes et les Etats-Unis – et les différentes formations de l’opposition syrienne. Pour madame Clinton, le temps presse en raison de la possibilité que pourrait tirer l’Etat syrien dans cette phase pour enrayer les violences.