Né à Timensourt, dans la région de Chtouka Ait Baha. Bensaïd Aït idder a commencé ses études dans plusieurs écoles coraniques traditionnelles du Souss. Après 1945, il rejoignit l’Université Ibn Youssef à Marrakech, à une époque où nombre de nationalistes y étaient actifs comme Abdellah Ibrahim ou Mohamed Basri, dit Fqih Basri. Avant de rejoindre formellement la résistance, Aït Idder a affaire au pacha de Marrakech Thami Laglaoui qui dirige toute la région du Haut Atlas; En représailles, il est assigné à résidence par le protectorat français.
Dès 1955, Bensaïd Aït Idder rejoint l’Armée de Libération Marocaine (ALM) au sud (dans le Maroc espagnole), puis dès 1957 en passant au sud pour armer les tribus sahraoui, afin de combattre les Français et Espagnols, encore présent au sud marocain. Il assiste impuissant en 1958 à la destruction de l’ALM lors de l’Opération Ecouvillon. Membre de l’Istiqlal, il participe à la scission en 1959 créant l’UNFP. En 1960, il est inculpé pour un complot fictif, puis en 1963 lors de l’affaire du complot de juillet 1963, et est condamné à mort pour ‘complot contre la monarchie’. Il s’exile en France, où il reste en contact avec le dirigeant du Tanzim (organisation clandestine), Mohamed Fqih Basri2.
En 1981, il est amnistié et réunit autour de lui les militants du mouvement 23 Mars pour fonder, en 1983, » le parti politique Organisation de l’Action Démocratique Populaire, dont il restera le dirigeant-clef jusqu’à la fusion en 2002 avec trois autres partis créant le mouvement de la Gauche socialiste unifiée (GSU).
En septembre 1984, il est élu député de la région Chtouka Aït Baha à la Chambre des Représentants, un siège qu’il gardera jusqu’en, date à laquelle il refuse de se représenter aux élections législatives. Tout au long des années 1990, Bensaïd Aït Idder fera partie des refondateurs de la KOUTLA, bien qu’il manifeste une indépendance d’esprit que ses partenaires (Istiqlal, USFP, PPS), aussi bien que le pouvoir en place, apprécieront très peu. En 1989 et en 1992, il interpelle les ministres de la justice et de l’intérieur sur le sort des détenus de Tazmamart. En 1996, l’OADP a refusé de cautionner la constitution de 1996. Mais, Ben Said se présente quand même aux élections législatives et sera élu pour représenter Chtouka Ayet Baha dans le Souss. Il sera réélu en 2002 pour ne quiter le parlement qu’en 2007. Aujourd’hui, et depuis cette date, il est en retraite, mais son activité demeure intense. Il participe à nombre d’émissions, de manifestations et de fêtes de commémoration de certains de ses compagnons. Il vient de délivrer son premier ouvrage sur les années de plomb.