Syrie: Après le massacre de Houla, les protagonistes de la guerre civile en lancent la responsabilité l’un sur l’autre

Hier à Houla au centre de la Syrie, un  massacre sans précédent depuis le début des évènements sanglants que connait ce pays, s’est produit dans une atmosphère de combats acharnés entre l’armée et l’opposition.  Une centaine de personnes ont été ainsi tuées dont au moins 32 enfants. La localité  de Houla semblait hier comme ayant connu un tremblement de terre ou un ouragan. Le paysage légué par les bombardement à l’arme lourde contre les mutins de  » l’Armée Syrienne Libre » embrigadés au centre de l’agglomération attestait de l’ampleur des dégâts : des dizaines de de morts et de blessés jonchés à même le sol au  milieu des décombres de toits et de murs effondrés.  Les images insoutenables de cadavres d’enfants gisants par terre ont remobilisé la communauté internationale, impuissante jusqu’ici à mettre un terme à la violence. Tuerie, atrocité, crime révoltant, acte odieux, tels sont les qualificatifs qui ont été émiss par les observateurs. Le nombre élevé de victimes parmi les enfants a suscité l’indignation internationale. Nombre d’appels ont été émis demandant que la tuerie soit arrêtée.  L’ONU condamne avec vigueur l’usage aveugle et disproportionné de la force et les violations flagrantes du droit international. Kofi Annan ainsi que le  représentant de la Ligue Arabe se fonderont d’urgence ce lundi à Damas. De sa part, le Koweït qui assure la présidence de la Ligue arabe,  a quant à lui, décidé de convoquer une réunion d’urgence de la conférence des Ministres des Affaires Etrangères Arabes sur la Syrie.

De son côté,  « l’Armée Syrienne Libre »  a déclaré par l’intermédiaire de son porte-parole, qu’elle se considère à présent libérée des obligations du cessez-le-feu et qu’elle s’attendait à une décision urgente du Conseil de Sécurité de l’ONU consistant  à intervenir pour mettre fin au bain de sang. Pour ce groupe armé de l’opposition, le plan Annan s’est déjà consumé dans le terrain avec ce massacre. De fait, rarement appliqué dans la réalité, ce plan est aujourd’hui plus que jamais voué à l’échec.
Aujourd’hui, le représentant du gouvernement syrien a démenti tout implication dans le drame qui s’est produit à Houla, affirmant  que « l’armée syrienne n’était nullement près des lieux » et que ce qui est arrivé est « le fait des terroristes venant de l’étranger ».
De son côté Bourhan Ghalioun, ex-président du Conseil National Syrien appelle l’ONU à recourir aux dispositions du Chapitre VII de la Charte de l’organisation. Il a promis de « mobiliser tous les opposants au régime syrien pour mener une guerre de libération ».
La France a déjà lancé des appels pour réunir à Paris le Groupe des pays amis du peuple syrien. Le Ministre des Affaires Etrangères a condamné « les agissements criminelles » ayant eu lieu à Houla.
Sur un autre plan, le New York Times  a révélé aujourd’hui que Washington envisagerait d’entamer un dialogue avec Moscou sur l’élaboration d’un plan pour le départ négocié du président Bachar El Assad, plan similaire à celui  appliqué pour mener le départ du président Saleh au Yémen avec la conservation d’une partie du gouvernement.

 

 

 

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