Tu sais tout cela, toi qui as passé ta jeunesse dans une de ces banlieues en crise. En fait, je crains que ce ne soit qu’une perception simpliste de nos problèmes. Malheureusement, les faits nous montrent que nous sommes certes confrontés à une internationale ou communauté djihadiste, la plus facile à désigner, mais aussi à une communauté mafieuse, celle de la drogue et du trafic d’armes. Enfin, en raison de notre endettement qui continue de croître, il faut faire face à une communauté financière, celle des paradis fiscaux et de certaines multinationales, la plus difficile à cerner, la plus puissante face aux Etats. Certaines monarchies du Moyen-Orient y occupent une place de choix. Les trois s’imbriquent et affaiblissent notre modèle républicain très mal en point et qu’il faut repenser.
Ceci écrit, à toute chose malheur est bon. Nos armées devraient enfin cesser d’être la variable d’ajustement du budget et il semblerait que la déflation des effectifs devrait être plus mesurée. J’emploie le conditionnel à dessein, car il faut attendre de voir si après les mots viennent effectivement les actes.
De ton armée, Djamel, tu as le droit d’être fier, fier de toi-même, de tes frères d’armes. Tu peux regarder le drapeau de ton régiment sans baisser les yeux.
Tu as droit au respect de tes concitoyens, de ton pays, de ton commandant en chef, parce que tu te bats pour la liberté, l’égalité et la fraternité.
Mes respects, mon capitaine.
Auteur : Henri PONCET