Le martyr de Fallujah. …

Chacun profite ainsi plus ou moins de la rente pétrolière, dans un climat de corruption généralisé ; et le moindre petit employé peut s’offrir un « esclave » népalais ou bangladeshi pour laver la vaisselle et passer l’aspirateur.

Mais l’avenir n’est pas encore écrit : le caractère très laïc de la société kurde et son engouement pour le modèle sociétal européen pourrait permettre à l’économie de ce petit pays en devenir, d’à peine plus de cinq millions d’habitants, de très rapidement s’affirmer en tant qu’exception régionale.

 

Qui sont les combattants du Califat ?

L’État islamique d’Irak et du Levant (EEIL) s’est révélé au monde en avril 2013.

Irak Qui sont les combattants du Califat’Son leader, Abou Baker al-Baghdadi, un des chefs de la branche d’al-Qaeda en Irak, surtout actif en Syrie depuis janvier-février 2013, a réussi à fédérer plusieurs groupes islamistes parmi les nombreuses factions proprement syriennes et celles, étrangères, qui se battent contre le régime de Bashar al-Assad, lesquelles ont progressivement accepté de s’unir sous la bannière de l’EIIL.

L’EIIL a ensuite tenté de fusionner avec l’un des principaux acteurs du conflit syrien, Jabhet al-Nosra, souvent qualifié, de manière hasardeuse, de « branche syrienne d’al-Qaeda » (pour les avoir rencontrés plus qu’à mon tour, je me garderais bien d’être aussi affirmatif).

Plus exactement, Jabhet al-Nosra, ce sont d’anciens combattants islamistes syriens, qui avaient appuyé la résistance irakienne à l’invasion américaine de 2003, encouragés, à l’époque, par le gouvernement de Bashar al-Assad. La résistance irakienne s’étant progressivement épuisée, ces combattants syriens étaient rentrés chez eux, pour se réveiller en 2012, dans la foulée du « Printemps arabe ».

Mais la « fusion » entre l’EIIL et Jabhet al-Nosra n’a pas été complète : premièrement, certaines brigades de Jabhet al-Nosra refusent de se réclamer d’al-Qaeda et leurs combattants font preuve d’une attitude très modérée ; deuxièmement, seules les brigades les plus radicales ont rejoint l’EIIL ; et, troisièmement, le leader reconnu de Jabhet al-Nosra, Abou Mohammed al-Joulani, a démenti les propos d’al-Baghdadi, qui proclamait l’union des deux organisations.

L’objectif de l’EIIL, c’est la restauration du « Califat », c’est-à-dire la restauration de l’Empire arabe tel qu’il a existé au Moyen Âge, fondé par le prophète de l’Islam, Mahomet, et dont la capitale la plus célèbre, Bagdad, abritait le Calife (le « Commandeur des Croyants ») et a vu naître, vers l’an mille, une des œuvres mondialement connues de la littérature arabe, Les Comptes des mille et une nuits…

Le 29 juin dernier, l’EIIL a proclamé la restauration du Califat ; et son leader, Abou Baker al-Bagdhadi, en a été déclaré le souverain, sous le titre et le nom de Calife Ibrahim, successeur du Prophète Mahomet.

Il a aussitôt appelé tous les Musulmans du monde à soutenir la (ré)expansion du Califat, pour qu’il retrouve ses frontières de jadis, de l’Atlantique au Golfe de Perse, et, de là, qu’il puisse accomplir et réaliser la sourate 9,33 du Coran : « Il est celui que J’ai envoyé avec l’autorité et la religion vraie, pour qu’elle prévale dans tout le Monde et sur toutes les autres religions. » (traduction libre de votre serviteur).

Le Calife a ordonné à tous les Musulmans de mettre un terme à leurs querelles nationalistes fratricides, conséquence des divisions héritées de la colonisation européenne, et de s’unir derrière lui, sans plus rechercher à imiter les Occidentaux et leurs démocraties, le principe politique démocratique étant étranger à l’État théocratique.

Le Calife s’est aussi adressé aux mouvements djihadistes du monde entier : « Vos actions isolées n’ont plus aucune légitimité ; maintenant que le Califat est rétabli, c’est à lui que vous devez obéir. » Et tous doivent désormais choisir s’ils vont ou non se rallier au Calife.

Pour un Musulman, ce serait grandement pêcher contre Dieu, que de ne pas obéir au Commandeur des Croyants, l’envoyé d’Allah. Or, l’appel du Calife a été entendu, diffusé sur des sites internet djihadistes à travers le monde et dans toutes les langues, des États-Unis à la Tchétchénie : des milliers de jeunes rejoignent les combattants du Califat, en provenance de tout le Monde arabe, mais aussi des métropoles occidentales à forte immigration arabo-musulmane (Paris, Bruxelles, Londres, Madrid, Berlin, Moscou…) ; c’est ainsi tissée en quelques temps la première guérilla islamiste transnationale d’envergure de l’Histoire, qui a commencé par étendre ses rhizomes dans tous les pays d’Afrique du nord en profitant des désordres du « Printemps arabe » et s’implante désormais dans tout l’Occident et jusqu’en Australie…

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