Par Sami SHERIF
Selon le Quotidien d’Information Instantanée « La Relève.ma » (Edition du 07-0762013), le Maroc est en train d’étudier la possibilité de mettre en exploitation un certain nombre gisements de schistes bitumineux pouvant assurer le cas échéant une indépendance complète en matière de consommation en hydrocarbures. Le journal cite le Ministre marocain de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Fouad Douiri, qui vient d’affirmer que son pays occupe désormais en matière de réserves prouvées en schistes bitumineux, le 6ème rang mondial après les Etats-Unis, la Russie, le Brésil, la République Démocratique du Congo (RDC) et l’Italie.
Pour rappel, ces derniers sont des roches sédimentaires contenant des substances organiques en quantité suffisante pour produire du pétrole ou du gaz. Selon les spécialistes, même si les coûts d’extraction des schistes bitumineux sont beaucoup plus élevés que ceux du pétrole en terre et en offshore (et même en offshore profond voire très profond), la flambée des prix du baril au-delà d’un seuil de 50/60 US$ justifie le développement de cette ressource qui offre une importance stratégique.
De l’avis de responsables du secteur énergétique marocain, les réserves prouvées déjà en 1970, atteignaient déjà
5,5 milliards de tonnes d’huile, à comparer à un volume d’importation du pétrole brut de 3,3 millions de tonnes en 2009 ! Notons de plus que les recherches avaient été interrompues en… 1977, les réserves déjà mises en évidence apparaissant suffisamment conséquentes. Quant aux estimations les plus récentes, des études géologiques entreprises sous l’égide de l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym, ex-Onarep) marocain, les réserves d’huile des gisements de Timahdit (Moyen Atlas) et de Tarfaya (à l’est de la ville de Tarfaya, le long du littoral atlantique) sont évaluées respectivement à 42 milliards de tonnes et à 80 milliards de tonnes respectivement. Et d’autres gisements s’avèrent très prometteurs, notamment ceux du Gite de Tanger et du domaine rifain, du bassin d’Aït oufella-El kbab, du Haouz-Tadla, d’Essaouira-Hha, de Souss, de Ouarzazate et de Boudnib !
Nécessitant de la technologie tout à fait nouvelle pour leur exploitation optimale et sans effets néfaste sur l’environnement, le Maroc a du faire le choix du procédé in-situ, plus responsable en matière d’environnement et de risques écologiques. Le principe consiste à pyroliser les schistes sous-terre pour en extraire de l’huile. Ce procédé a fait l’objet de plusieurs études réalisées par le Bureau de recherches et de participations minières (BRPM) marocain, en collaboration avec des multinationales pétrolières. Les résultats ont montré que les schistes marocains étaient adaptés au traitement par pyrolyse, ce qui a amené le Maroc à développer un process en propre, dénommé T3 (Tanger, Timahdit, Tarfaya).
A noter que les USA, viennent de réduire leurs importation en pétrole suite à la mise en exploitation d’un ensemble de gisements de ces schistes. L’Algérie et le Nigéria viennent d’annoncer que leurs exportations en hydrocarbures vers ce pays se sont amenuisées ces six derniers mois de 38%. Si tel est le cas, il s’avère que le coût d’exploitation de ces schistes s’est avéré avantageux aux USA où le prix à la pompe du galon d’essence ne dépasse pas les 3 $.
Sami Shérif
vous confondes sable bitumineux et schistes bitumineux, les deux ont un cout d’extraction élevé maisle sable reste désormais moins cher, n,oublions pas que le canada a de l’eau pour filtrer le sable, et le maroc avec sa sécheresse ?
Merci pour l’information!