Derrière le soleil de Mawazine

Hamid, mon camarade ninja, mesurait les brutalités, comme s’il eût participé à une partie de jiu-jitsu. Oh, oui celui-là bien cogné khoua ! Cet autre là, pas de chance 3chiri! Et l’autre derrière toi, il a une belle montre, regarde bien ! Est-ce que ça n’allait pas être bientôt fini, cette sacrée mascarade? C’est vrai qu’on nous choyait telles des bêtes à Las Vegas de Bouskoura, de la musique dont on ne saisissait même pas le dialecte, au milieu d’une fureur de gestes brusques, d’attouchements sexuels, et d’agressions, entrainés dans l’impulsion du moment, sous l’effluve d’un sperme acerbe, et d’un flot de transpirations ! Le plaisir de vivre périt, lorsque l’espoir s’en est allé. Dans cet élan d’espérance, on se sentait heureux au milieu de ce jardin d’éden aphrodisiaque. Les ninjas des ténèbres, s’emplissaient les poches à petites monnaies de vingt dirhams, se frottaient à des femmes à coups de verges saillantes, et marchandaient quelques graines de hash à petits prix. Nous sommes en chemin, miséreux, rien à vendre sous la peau, vers la valse des fleurs en musique. Valsons, et valsons comme des hommes, si encrassés de sueur, que les obscurités s’essouffleront à jamais, ruisselant au loin vers une contrée inconnue. Les camarades étaient tous présents, ce soir là, jaillissons de vie aux rayons enflammés du soleil de cette délicieuse soirée, et de qui nous étions véritablement…. Nous sommes ce qu’on appelle  » ما وراء الشمس  » …..

On écrit pour rendre justice à la vérité.

Yasmine Naciri

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