DANS L’ATTENTE DES RÉPERCUSSIONS DE LA VISITE DE FRANÇOIS HOLLANDE AU MAROC !
Par Abdelaziz IKKROU
C’est en voyant la fascination qu’exerce le Maroc nouveau, serein et entreprenant sur les occidentaux, en particulier depuis la mise en place de sa nouvelle constitution l’ayant confirmé dans sa singularité du traitement politique du printemps Amazigho-Arabe, que l’on est en droit de dresser les traits des acquis de cette métamorphose apaisée.
En ce sens ce voyage du Président François Hollande, s’agit-il d’un essai d’animation relationnelle futuriste sans rêverie fantaisiste en l’occurrence ? Ou carrément, l’éclosion de projets mobilisateurs sur fond géopolitique aux relents inventifs de nouveaux traitements des échanges culturels et économiques entre les deux pays.
En tout cas, l’enthousiasme politique de cette visite, exprimé de part et d’autre de la méditerranée, n’est-il pas une transcription lucide du réalisme incitateur vers cette dynamisation volontariste du couple Maroc-France à tous les niveaux ? Qu’au demeurant pourrait devenir socle des partenariats afro-maroco-français mobilisable et co-localisable, pour faire face à la compétition des pays du Golf, Turquie et surtout Bric, ayant montré qu’ils ne s’impliquent que dans les ressources, les infrastructures et les services ne demandant pas un savoir faire de haute technicité.
N’est-ce pas là un défi de cooptation et mutualisation d’intérêts communs à relever ? En récompense d’efforts considérables déjà consentis séparément en Afrique, particulièrement du côté marocain dans les secteurs marchants, par ses grands groupes et autres PME-PMI. Sauf qu’il faut en plus pour le couple Maroc-France en s’associant à d’autres ONG, activer l’élan de sauvegarde socio-environnementale, pouvant briser l’insouciance des décideurs politique. Et donc, via ce sursaut de prise de conscience, contrer cette sous-societalisation des Etats africains notamment les plus pauvres mais riches en sous-sol. Et par là, bloquer l’offensive de la nouvelle Chine parlant aujourd’hui de rattrapage par un repentir bien renversé. Mais continuant à s’aider simultanément, de corruption et du phénomène de peopolisation désormais installée au plus haut sommet de l’Etat, comme ce que tout le monde a constaté à Dar Essalam, Durbane et Brazaville.
Mais attention entre le Maroc et la France, cela devrait se faire sans toucher à la souveraineté de chaque pays. En dépassant les vestiges des anciens raisonnements, et aussi les railleries des sphères qui n’excellent par ailleurs, que dans l’étalage à redondance. D’une part des handicapes de l’économie de rente sans sévir. Et d’autre part l’instillation de faux espoirs liés aux gâchis de l’Union Européenne face à la mondialisation sans apporter la moindre solution apaisante.
NE PEUT-ON PAS DIRE ALORS, CETTE VISITE EST AU CŒUR DE LA RÉUSSITE MAROCAINE DEPUIS L’AVÈNEMENT DU NOUVEAU RÈGNE QUOIQU’EN DISENT LES CRIEURS RECHAPÉS SE CROYANT ADEPTES DU PARLER VRAI ? D’AILLEURS TOUT LE GOTHA SOCIETO-CULTURO-SYNDICO- POLITICO- AFFAIRISTE MAROCAIN, NOTAMMENT RABATI ET CASAOUI Y EN EST CONSCIENT DE LA PORTÉE DE CE VOYAGE.
Les marocains se distinguent pas leur hospitalité légendaire, ils sont de ce point de vue un modèle pour les autres nations. En général, ils donnent du répondant au ton officiel du souverain, par leur vivacité charmant ses invités. Mais ce n’est pas l’essentiel de leur sociabilité d’accueil, même celle de mondanité non prononcée. C’est surtout le contenu des conversations bilatérales et leurs traductions sur le terrain des échanges partenariaux stratégiques gagnant-gagnant de grande valeur technicienne ajoutée, qui les motivent plus.
Malgré tout, n’en croyez pas que ça se fait seulement dans les salons feutrés, comme un jeu de reclassement sur l’échelle des initiatives politiques. Mais aussi dans les lieux de mixité sociale, si l’on en juge par les nombreuses interventions dans les réseaux sociaux. Comme ça, tout le monde la lit à sa guise jusqu’à anticipation sur les retombées de cette visite, particulièrement en s’évitant la langue de bois dans l’échange des informations. Certainement, avec un plaisir de redécouvrir le président Hollande en terre marocaine traitant avec Sa Majesté le Roi Mohamed VI des différents aspects du dialogue et concertation. Pour jalonnement géostratégique d’avenir commun, dans un climat de confiance capable de donner la réplique aux deux économies chacune selon ses capacités et spécificités.
Cette matérialisation des échanges en volume et en capitalisation d’ouverture de coopération sud-sud dans tous les secteurs, n’est-elle pas d’emblée soutenue voire boostée par la stabilité référentielle historique du Maroc ? D’autant plus, aidée de la proximité géographique ne pouvant que faire bénéficier ces partenariats d’avenir entre les deux rives. Ainsi, de par la nouvelle approche de Hollande reconnaissant l’évidence de la compétitivité, les cures d’austérité imposées par une stagnation des budgets des pays européens initiée sous la pression d’Angela Merkel, ne seraient atténuées que par la réorientation de l’Europe vers l’instauration de la croissance pour inverser la courbe du chômage. Bien sur en usant d’abord d’outils d’utilisation des leviers de la production intrinsèque des meilleurs filières, puis en plus de la dynamisation des secteurs porteurs en contrepartie du renforcement extrinsèque de coopération technique des investissements avec le Maroc. Dont beaucoup de PMI-PME et groupements mixtes sont déjà sur le terrain l’utilisant hub de transposition de leurs activités en Afrique. Évidemment, sans omettre la facilitation de l’écoulement de toute la production marocaine, surtout des articles respectant les usages juridiques et commerciaux adoptés par la puissance tutélaire de l’UE à l’ouverture de son marché, sans restriction vu le statut avancé dont il jouit.
De ce point de vue, il n’y a qu’à voir le nombre d’opportunités d’investissement qu’offre le Maroc dans plusieurs secteurs, comme ce que font l’Angola Mozambique Tanzanie et Kenya pour les pays BRIC. A cet égard, le plus important c’est la confiance dans l’expertise marocaine qui est reconnue internationalement de par la structuration d’intégration éducationnelle et culturelle de son élite. En revanche, malgré le rétrécissement de sa balance commerciale, la congélation budgétaire dans son volet des investissements étatiques, le maintien du taux directeur par le trésor général dans l’attente d’amélioration du déficit public par des actions gouvernementales est encore efficient sans toucher à la caisse de compensation pour le moment. Ce qui démontre une confiance, vu que, lui aussi est assailli par le rush d’arrivées des jeunes européens fuyant l’enfer de stagnation voire de récession dans leurs contrées respectives.
LA FRANCE EST-ELLE VRAIMENT PERSUADÉE QUE LE CONTENU POLITIQUE RÉEL MAROCAIN, NE PEUT QU’ ÊTRE MAINTENU PAR LA SAUVEGARDE DES INTÉRÊTS DES DEUX PEUPLES?
Ainsi vu les faillites socio-économiques en cascade en Europe, la faisant malheureusement basculer dans le populisme relevant des dénis des réalités mondialisées. N’est-ce pas impératif pour la France qu’elle aborde ces questions de manière non nuancée ? Pour pouvoir sortir de ce marasme criard risquant de la faire basculer à son tour dans l’œil du cyclone de l’économie du noir et du rabais comme dans le passé pas vraiment lointain. Mais, comment François Hollande doit-il faire pour réenchanter le rêve français qui n’est d’ailleurs pas dans le tempo des masses médias ? Continuant à le malmener même après sa présentation sur France 2, rappelant, que la France est hélas devenue économiquement petit pays. En ce sens, dans ce concert de consultation européenne tout azimut, où chaque pays ne peut s’endetter en misant seulement sur la baisse des charges sans être en rupture avec l’esprit à la Merkel. La France doit trouver d’autres solutions d’aération de son économie.
En effet, loin de considérer ce voyage seulement de convenance et équilibriste entre l’Algérie et le Maroc, il est qu’on le veuille ou pas aux dimensions de la grande espérance des deux peuples pour assurer conjointement un avenir prospère, contrairement à ce qu’en dise certaines sphères, se refusant de reconnaître le bon vouloir de la France de s’en sortir par cette conversion de dépassement de son surmoi, et ce, en intégrant l’évolution vers la formation d’une nouvelle protubérance multiétatique de coopération tout azimut. Ce qui lui permettrait de renouer aisément avec la croissance, de surcroît de cette gouvernance par le partage et l’entraide, et de ce fait retrouver alors de nouveaux moments de gloire.
Sauf que du coté marocain, déjà cette projection d’avenir heurte les islamistes en phase de reconstruction, la voyant destructrice de leur rêve d’alliances machiavéliquement préconçues par leurs bailleurs de fonds ne travaillant pas dans la dentelle. Contrairement aux civili-laicisés encore à mi-temps de leur affranchissement, mais voulant qu’elle soit encouragée et soutenue, étant convaincus que ça serait un point de départ de conscientisation de l’espace euro-méditerranéen dénonçant l’aveuglement de quelques politiques n’usant que de liquidité verbale de surenchère. A cet égard, rien ne montre mieux cette dualité que l’inversion des flux migratoires vers l’Afrique du Nord. Particulièrement le Maroc, commençant à intéresser les investisseurs s’attelant forcement à recueillir toutes les informations nécessaires disponibles pour leur déploiement rapide dans tous les domaines sur tout le territoire marocain.
C’est donc là, dans les interstices relationnels entre les deux chefs d’États, que l’on pourrait déceler les exigences de restauration de confiance pour aller de l’avant dans cette aventure. Mais est-ce que Benkirane par ses prérogatives en tant que chef du gouvernement, serait prêt d’établir les éventuelles règles de fonctionnement destinées à légitimer cette fonctionnalité après son adoption par le parlement ? Où simplement il resterait dans la narration des choses comme à son habitude, en s’astreignant sur les productions des spéculations politiques. Sauf que, l’État dans la nouvelle constitution ne se réserve plus tout seul la scène politique, se devant
d’agir de concert avec la représentation institutionnelle, les instances consultatives constitutionnalisées et la société civile. De fait, il faudrait changer toute la pensée de gouverner loin des favoritismes partisans, pour ne pas vivre l’autre face du même épisode comme d’un film docu fiction qui pourrait s’intituler Benkirane contre Benkirane. Aussi, les futures inventions des traitements des problèmes sociaux économiques culturels et politiques devraient éviter les blocages, en ne s’interdisant plus les visions assumant les devoirs de responsabilité.
Au total, ce voyage témoignera-t-il aussi du renouveau de l’histoire maghrébine de la France? Ne s’agira-t-il pas pour le Maroc de savoir interpréter les chroniques françaises d’accompagnement du voyage de Hollande? Et notamment, d’y déceler la méthodologie de l’analyse des faits sans en oublier l’essai de réhabilitation de cette même histoire par les échanges culturels et individuels avec assouplissement sur les visas. Mais tout cela, n’aura de sens que s’il y a en plus, une réitération à haute voix du soutien de la France à l’offre marocaine pour l’autonomie du Sahara dans la régionalisation avancée, surtout devant le parlement marocain. Déjà Christopher Ross, sans le montrer y semble être de fait convaincu, vu que le chimérique Polisario est désormais montré du doigt de partout dans le monde de par sa connivence démontrée dans le terrorisme. N’est-ce pas que c’est encourageant pour d’autres pays encore à mi-chemin de cette prise de conscience de sauter le pas, et laisser le pouvoir algérien dans ses élucubrations sans fin? En tout cas le peuple algérien frère en a marre du positionnement absurde de ses généraux à ses dépens, n’usant que du système Papier-monnaie seulement pour les leurs et autres sbires satellitaires gravitant autour.
Abdelaziz Ikkrou