EN ROUTE VERS LE MAROC, L’UNE DES LECTURES DU DISCOURS DE HOLLANDE AU PARLEMENT MAROCAIN !
Par Abdelaziz IKKROU
La marocomania qui envahi les investisseurs français est-elle d’origine seulement écho-gène de la stabilité du Maroc ? Ou, est-elle aussi d’inspiration de rattrapage de la France dans le concert de la mondialisation ?
N’est-ce pas qu’il s’agisse de naissance d’un nouveau corpus franco-marocain d’investisseurs-soldats en relation avec les mutations socio-économiques mondialisées ? En plus de la préparation d’un Erasmus pour la jeunesse euro-méditerranéenne à Fez, car déjà on s’attelle entre les deux rives sur leur formation à ce propos par animation et encadrement sur des bases d’approches inédites
Eh oui, c’est même un privilège de voir l’histoire commune riche multi-potente du couple Maroc/France, convier ses acteurs politiques et économiques au partage des expériences et aventures conquérantes d’autres marchés communément, surtout africains vu la place géostratégique du Maroc dans ces pays.
Le couple Maroc-France, n’est-il pas ce trésor d’échanges diversifiés, assez bien démontrés par la visite d’Etat du président français?
Ne s’agit-il pas d’une nouvelle dynamique relationnelle s’inspirant de l’histoire commune avec ses hauts et ses bas, mais s’illustrant en ce temps présent par le mode de vie sans grands ébranlements surtout du coté marocain entre partisans de modernité d’authenticité et conservateurs de tout bord? De fait la multi-culturalité existante, est garante de l’identité pour toujours aller de l’avant en dehors des charges d’insouciance contraires aux idées des lumières, et aussi hors portée d’infiltrations saugrenues de bas de gamme faisant appel à la discorde sociétale. Cependant, ce désir d’avenir commun par l’élan de solidarité sans précédent préconisé par les deux chefs d’État, est incitateur dans un but de relever les défis tout en respectant la souveraineté de chacun des pays. Et ce, malgré ces quelques déclarations anachroniques de certains, parce que suffoqués seulement d’orgueil de leurs arrière-pensées et prétentions nombrilistes, les mettant d’emblée hors-jeu par leur médisance n’ayant rien compris du bien fondé marocain à poursuivre son essor, vu que la visite fut un succès sans conteste. Au lieu de critiquer et tirer sur tout ce qui bouge, il va falloir qu’ils révisent leur langage monopoliste de la manière la plus honnête possible, et ne plus le laisser incruster de coquilles vides. N’est-il pas vrai qu’on ne peut faire d’omelette sans casser des œufs?
C’est vrai, le discours du président Hollande devant les parlementaires marocains était très attendu sur bien de sujets, surtout sa réitération de son soutien à la proposition marocaine d’autonomie viable juste et équitable sur fond de régionalisation avancée que l’auditoire le lui a rendu par l’ovation se mettant debout. D’autant plus, a-t-il rajouté sur Radio 2M, le Roi Mohamed VI a pris la seule démarche qui convienne après le déclenchement du printemps arabe dans le respect du pluralisme politique. Anticipant de facto sur les déstructurations que d’autres pays vivent encore, proposant une approche digne aboutissant à une constitution-programme. Qu’au demeurant on peut la qualifier sans aucune hésitation, de révolution apaisée dans les révolutions agitées de ce que tout le monde appelle désormais printemps arabe.
Ainsi, en analysant le contenu à chaud du discours de par l’intonation et modulations des encouragements et soutien à la marche du Maroc, on ne peut se tromper sur sa sincérité. N’ayant pas fui ni esquivé même à mots choisis, d’évoquer une certaine lenteur dans le traitement du registre socio-économique et droits humains encore mi-figue mi-raisin. Toutefois, il a semblé bien au diapason de la mécanique politique du Maroc, s’agissant de l’exégèse de tout le déroulé du fil d’actualité depuis les douloureuses péripéties des années de plomb jusqu’à ce jour, et ce après l’avènement de Sa Majesté le Roi Mohamed VI en 1999. Sa transcription positive de ses impressions extériorisées devant les parlementaires avec humilité et réalisme en l’occurrence, traduit sa rupture définitive avec le paternalisme français voire complexe d’antan. A cet effet, son hommage rendu à l’IER, au CCES-E, à Fatima Mernissi Tahar Benjelloun Abdellatif Laabi et aux femmes marocaines à travers la Moudouana de la famille, est salutaire parce que lié au façonnage du nouveau Maroc. Et dont l’élaboration se concrétise continuellement assurément à pas soutenus, selon des lignes de démarcation du militantisme des formes nouvelles de la société civile, la presse diversifiée autonome et les réseaux sociaux.
C’est vrai qu’il s’est montré prévenant doucereux face à la représentation nationale, usant de termes simples réconfortant davantage ses inspirations. D’ailleurs derrière les visages impénétrables des parlementaires au début du discours, se dissimulait une revanche sur l’histoire que leur silence cachait difficilement. En revanche, plus le président Hollande, sans complaisance, avançait dans ses déclarations et témoignages, plus il montrait que ce n’était pas une allocution de plaisance mais un exploit bien préparé à connotation équilibriste sur bien de plateformes, dont certaines furent intensément politiquement ovationnées. Encore qu’il fût tourmenté par le climat politique de suspicion dans son pays, suite à l’affaire Jérôme Cahuzac son ex-ministre du budget en plus du brouhaha autour d’Augier son ami à l’ENA promotion voltaire et ex-trésorier de sa campagne électorale 2012, l’ayant soumis à l’opprobre de la part de l’opposition et autres détracteurs le vilipendant à mots acerbes et durs. Déjà on sentait en plein discours le président Hollande, déceler l’émergence d’une philosophie politique dans les rangs de la société civile, chez les politiques, au CNPF et aux centrales syndicales, pour éviter ce genre de paradoxes immoraux.
N’est-ce pas pour lui, est arrivé le moment d’un choc de vérité par des idées correspondant au besoin de rentrer dans cette mécanique nouvelle de moralisation de la vie publique ? En plus de rehausser et valoriser celui de simplification annoncé lors de sa prestation sur France 2, pour éviter les dangers de pénalisation des capacités des entreprises co-localisables d’un coté comme de l’autre du couple Maroc-France. Surtout dans le volet offensif par des accords de flexibilité fer de lance et véritable support pour aider à faire baisser le chômage dans les deux rives. En ce sens, et seulement à titre d’exemple n’est-il pas vrai que le tourisme s’est élevé à un niveau tirant l’économie du Maroc vers l’excellence ? Non seulement de l’hôtellerie où la restauration, mais surtout les transports avions trains et automobiles, nécessitant des investissements appropriés. Utilisant au mieux de judicieuses politiques diplomatiques pour accompagner cette envolée en partenariat gagnant-gagnant, dans l’aéronautique l’énergie renouvelable les mines les hautes technologies à grande valeur ajoutée la formation et la recherche scientifique
Sauf qu’au cœur de la crise financière ayant amené l’Europe, surtout la France à dépasser son orgueil au vu des dégâts provoqués par les paradis fiscaux.
Cependant un mystère vient d’être lancé dans l’arène des subtilités des jeux de l’évasion fiscale. A cet égard, sans désillusion, n’en déplaise coté marocain aux affairistes dont le sport préférable est la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux dont la moitié de la richesse mondiale y transite. Pouvant toujours mobiliser leur pécule en partenariat gagnant-gagnant avec les français sans penser au contraste avec l’atmosphère déchainée à l’hémicycle des Mariannes et la rhétorique explicative désormais enclenchée sur les plateaux des télévisions et radios à ce propos. Même sachant dorénavant qu’ils sont épiés comme tous les autres, parce que ce n’est pas illégal d’y avoir un compte. Sauf qu’en France et quelque part ailleurs, fini les barrières des banques usant de méthodes sophistiquées par prête-noms et hommes de paille à travers les transfèrements mondialisés opaques entre holdings et trusts.
De ce fait, pour avoir plus amples renseignements, il n’y a qu’à suivre l’évolution de la révélation mondialisée du consortium de la cinquantaine de journaux internationaux de surcroit sérieux, ayant pu accéder à plus de cent vingt million de notes bancaires confidentielles dans les paradis fiscaux. Ils en ont traité pour comprendre la portée de cette mutation à titre d’aujourd’hui 120000 cas de sociétés, et en ont déjà chiffré le manque à 1250 milliards d’euros, et identifié voire même localisé à ce jour plus de 80% de personnes impliquées dans le monde. Un offshore-leaks bien plus grand que wiki-leaks, représentant les 3/4 de la dette mondiale de tous les États, le 1/3 de la richesse mondiale alors qu’on nous rabâchait se sommet en sommet des G8, de faire tomber l’opacité et briser le secret bancaire dans ces paradis. Ainsi, à vos claviers fouineurs de l’internet, pour démasquer ceux de nos compatriotes s’étant embarqués dans cette aventure, en cachant leurs magots injustifiés, mal acquis, dans ces points fixes de l’atteinte de la condition humaine des petites gens de leur propre pays.
Abdelaziz IKKROU