Monde arabe : une édition du Forum de la Femme Arabe placée sous le signe de l’entrepreneuriat

De gauche à droite : l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, la fondatrice et présidente exécutive du NAWF, Nadine Abou Zaki, la Première dame, Wafa’ Sleiman, l’ancienne ministre Bahia Hariri, l’ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, à l’inauguration du Forum de la femme arabe
De gauche à droite : l’ancienne ministre Leila Solh Hamadé, la fondatrice et présidente exécutive du NAWF, Nadine Abou Zaki, la Première dame, Wafa’ Sleiman, l’ancienne ministre Bahia Hariri, l’ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, à l’inauguration du Forum de la femme arabe

Par Dalal MEDAWAR   (journal libanais « L’Orient Le Jour »)

La sixième édition du Forum de la femme arabe, le New Arab Woman Forum (NAWF), a été inaugurée hier en présence de nombreuses personnalités issues des secteurs public et privé. Divers sujets ont été abordés par les intervenants, dont notamment les obstacles auxquels sont confrontées les femmes dans la région du Moyen-Orient.

La sixième édition du Forum de la femme arabe, le New Arab Woman Forum (NAWF), a eu lieu hier à l’hôtel Mövenpick, à Beyrouth. Organisé par le groupe al-Iktissad wal-aamal et le magazine al-Hasna’, en collaboration avec l’Institut français du Liban (IFL), cet événement, qui s’articule autour du thème « Libérer le potentiel des femmes arabes entrepreneuses », se poursuivra également aujourd’hui dans le cadre de son second volet et sera marqué par la présence, en tout, de plus de 400 participants et 46 orateurs venant de 16 pays.

Étaient notamment présents à ce rendez-vous, qui s’est tenu pour la première fois en 2007 à Dubaï, l’ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, la Première dame, Wafa’ Sleiman, la députée Bahia Hariri, les anciens ministres Leila Solh Hamadé et Jihad Azour, le magnat de l’automobile, Carlos Ghosn (par transmission satellite), ainsi que la fondatrice et présidente exécutive du NAWF, Nadine Abou Zaki.

Les entrepreneuses arabes face à de nombreux obstacles

À cette occasion, de nombreux participants arabes et étrangers – dont des ministres, des officiels, des femmes et hommes d’affaires, des entrepreneurs sociaux ou encore des experts – se sont rassemblés dans le but de se pencher, par le biais d’une série de conférences, sur le rôle grandissant des femmes arabes en tant qu’entrepreneuses et l’impact de ces dernières sur l’autonomisation de l’ensemble des femmes de la région. Le but : partager leurs expériences, débattre des stratégies pour soutenir l’esprit d’entrepreneuriat chez la femme et les petites et moyennes entreprises (PME), évoquer plusieurs autres sujets d’actualité – dont notamment les principaux obstacles auxquels font aujourd’hui face les PME et les entrepreneuses. « Il est clair que les femmes arabes sont confrontées à plusieurs obstacles » découlant surtout de la mentalité traditionnelle de la région, a déploré Mme Sleiman lors de son discours d’inauguration du forum, placé sous son patronage. Une mentalité qui cantonne la femme à son foyer, « qui veut que le rôle de pilier économique d’une famille soit imparti à l’homme (…) Une mentalité qu’il faut combattre », a-t-elle poursuivi, pointant en outre du doigt la conjoncture économique régionale, le manque de formation professionnelle, le manque de moyens. « Il faudrait que des mesures spécifiques destinées à soutenir les femmes soient mises en place, comme l’élaboration d’un réseau de “mentoring”, ce qui a récemment été lancé en Europe. Ce réseau englobe 17 pays européens, et 170 mentors – des professionnels et des experts qui proposent leur soutien à des entrepreneuses dans le cadre d’une démarche d’accompagnement structurée – y participent », a-t-elle relevé. Contribuer à la sensibilisation du public, mettre plus de moyens et de soutiens financiers à disposition des entrepreneuses faisaient également partie des solutions proposées par la Première dame.

Un potentiel certain « Le rôle de la femme arabe, en tant qu’entrepreneuse, est largement sous-estimé ou mal connu, c’est un fait. Beaucoup de gens ont par exemple l’idée préconçue que les femmes sont limitées à la microfinance ou à des petites entreprises, et c’est faux », a confié pour sa part à L’Orient-Le Jour la conseillère principale auprès de l’économiste en chef pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) à la Banque mondiale (BM), Nadereh Chamlou. « Non seulement les firmes détenues par des femmes arabes sont, pour beaucoup, d’une taille significative, mais les femmes font souvent preuve de beaucoup plus de créativité et d’ingéniosité dans leurs démarches », a-t-elle indiqué. « Le potentiel est de taille. Mais les femmes demeurent minoritaires, nous ne pouvons le nier », a-t-elle noté. À titre de rappel, une étude, effectuée en 2007 par la BM, a indiqué que seulement 13 % des femmes dans 8 pays de la région MENA possédaient leur entreprise. « Les femmes arabes rencontrent effectivement beaucoup d’obstacles qui freinent leur potentiel », a renchéri Mme Abou Zaki lors d’un entretien avec L’Orient-Le Jour. « Le forum NAWF, à cet égard, contribue à soutenir les femmes et les entrepreneuses de la région. Il constitue une plate-forme de dialogue pour de nombreuses femmes issues de cultures et de domaines différents, et leur fournit l’opportunité de s’exprimer elles-mêmes, de faire des rencontres en parallèle et même de nouer des relations professionnelles fructueuses. Mais même si nous constatons une nette croissance du nombre de femmes actives en termes d’entrepreneuriat, des défis réels subsistent », a-t-elle conclu.

 Dalal Medawar  

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