BENKIRANE A L’EMISSION « INTERNATIONALES » SUR TV5 !
UNE LECTURE SANS COMPLAISANCE NI A PRIORI
Par Abdelaziz IKKROU
Le PJD marocain se réveille-il ? En tout cas, c’est l’impression qu’à voulu laisser Benkirane lors de sa prestation de la dite émission. Déjà sa propre élite longtemps incroyablement hyper-benkiranisée, commence à pousser vers l’amélioration des chances de sa reconduction. Est-ce pour continuer à pavaner dans les couloirs de
l’Exécutif et des institutions sous sa tutelle? Où au contraire; comme chez les allo-greffes de circonstance en interne comme en externe de la coalition, se démenant même à front renversé à l’exemple de ce qu’à vécu le PPS à Chemmaia, seulement pour sortir de ce qu’ils appellent eux-mêmes lestage conjoncturel de leur naïveté politique d’il y a un an et demi.
Apparemment comme ça se présente, ils n’auront plus le temps de s’auto-admirer à leur guise leur hypothétique rebond, face à la puissance du ton factuel du PJD qu’au demeurant reste mielleux à leur vis-à-vis. Dont la transfiguration de Benkirane à l’émission «internationales» sur TV5, montre une anticipation vers sa résurgence pour une prise en main de la coalition, se refusant de se mettre en retrait des réformes pour une quelconque raison concernant l’âge de retraite, la caisse de compensation, la fiscalité et autres. Et que Boulif en a réitéré la stratégie à Milaflinnikach sur midi1TV par son concept en vogue de recherche d’apaisement seulement par la parole, donnant la preuve du risque de glissement vers l’affrontement antinomie de l’affirmation via les
De ce fait, l’opposition est avertie de ce qui l’attend et donc de ce qu’elle doit faire, en l’occurrence de remettre ses fantassins en ordre d’affrontement sur les valeurs de technicité et faisabilité de réalisation des programmes et réformes en vue, loin des surenchères puériles pour ne pas dire stériles. Désormais le Maroc rentre dans le fond de la réal-politic, où, seuls compteront les résultats sur le terrain, surtout en évitant de tomber dans l’escarcelle des pays en souffrance financièro-économico-socio-politique.
Ainsi, il ressort que ces circonstances sont réelles, et que c’est pour cela que les coalisés n’ont de choix que de ne pas se laisser déborder par la mobilisation des ressources de l’Etat par le PJD à leur dépens. Non pas de trainer les pieds, mais de s’affirmer pour éviter d’être triturer par l’onde de choc d’un tel réveil, dès lors que les petites gens n’en comprendraient ni report ni arrêt. D’autant plus le mémorandum de Chabat nouveau patron du PI, en avait révélé le coté subsidiaire politicien des enfers pouvant survenir relatifs à l’ambigüité des rapports dans les rangs
La chance de Benkirane c’est que le Maroc actuel n’a rien avoir avec celui d’avant le 01 Juillet 2011, s’agissant surtout de replacer son exception dans sa fonction abritant les enjeux pour sa stabilité, son émergence et son rayonnement en tant que poids lourd dans la région sahélo-maghrébine voire arabo-africaine. Pour cela l’approche de réévaluation de ses nouveaux atouts institutionnels et constitutionnels par un programme d’intervention précis et arrêté dans le temps et l’espace par le chef du gouvernement s’avère nécessaire et urgente. Ce qu’il a réussi à faire savoir tout en reconnaissant la lenteur d’exécution de son gouvernement à beaucoup d’égards. Notamment de par les mutations tant physiques que structurelles des repères de requalification de l’économie marocaine depuis l’avènement de l’alternance sous Youssefi.
Ce faisant, pourquoi Benkirane lors de cette émission a omis de s’en référer à la convergence et le ralliement de la gestion concertée participative, aidant à l’adoption des stratégies dans le strict respect de la constitution ? Ne retenant que ce qu’il appelle la logique de transformation du fonctionnement de son gouvernement dépassant les gestions où chaque jour avait sa peine et donc son lot de surprises. Par conséquent, par ce genre d’omission pré pensée, on est loin de l’ouverture des dialogues avec l’opposition sur
les objectifs visés par le gouvernement surtout par le socle pjdiste. Alors, que peut-on dire de la consolidation des autoroutes de communication avec la société civile non affiliée, pour l’exécution rapide de seulement une partie de ses programmes ?
Il est vrai que sur la crise actuelle au Mali Benkirane a montré une cohérence dans ses propos, à même de dire les choses crûment sans détours ni faux-fuyant. Il a marqué des points par la clarté du raisonnement, montrant que le Mali malheureusement est victime du positionnement préfabriqué du pouvoir algérien dans l’affaire du Sahara marocain, dont Kadhafi s’en était porté bailleur de fonds et pourvoyeur d’armes des années durant. En cela les marocains ne sont guère surpris par ce qui ce passe dans la bande sahélo-africaine, surtout après le souffle printanier amazigho-arabe érosif voire corrosif des despotes.
Mais là où Benkirane s’est montré naïf, c’est en répondant par une sorte d’impréparation mélangée, primo de fausse certitude sur l’enthousiasme politique enclenché par le M20F aboutissant à la nouvelle donne de l’échiquier politique national, et secundo d’innocence qu’il n’en savait rien à la question du soupçon de présence d’environ 300 commandos des unités spéciales marocaines sur le sol malien à coté des français. Aussi, en l’écoutant avec intérêt raconter son histoire de ne jamais interférer dans les prérogatives du Roi, tout en reconnaissant que l’Algérie n’en voudrait pas d’une telle présence marocaine, le trio de journalistes avait découvert en lui plus d’analogie et de cohérence avec la position officielle marocaine.
Aussi d’après lui, le portail de l’avenir se rouvre, le soleil brille de nouveau et le ciel se dégage, et, de ceux des siens où autres qui n’ont d’yeux que pour lui, il va falloir ne pas compter sur lui pour faire de la résistance face au palais. Ce n’est pas sa tasse de café, il s’en irait de lui-même intimement rassuré de sa loyauté sans faille à l’institution royale.Cependant, sa hantise c’est qu’un soir en rentrant chez lui, on lui signifierait de ne pas retourner le matin d’après au bureau, pour cause d’incompatibilité d’humeur. N’est-ce pas que le fait de déclarer qu’il y a des points de discorde avec le palais, pourrait faire raccourcir la distance temporelle de son remerciement? C’est vrai qu’on ne peut pas paraître aux yeux des marocains en tant que chef du gouvernement, ce que l’on n’est vraiment pas dans le sérail à moins d’être un simulateur heureux. Notamment en continuant d’user de sorte de délirium populiste concoctée dans la dualité de la pensée des frères musulmans jouant la victimisation, par ailleurs marocanisée bien avant le 25 Novembre 2011.
Quelle fabuleuse émission ! Benkirane avait la langue facile bien châtiée, l’imagination contrôlée mais fertiles et, en face de lui les journalistes rêvaient tout émerveillés par son hymne à la joie des relations franco-marocaines. D’ailleurs
reconnues au top des deux cotés de la méditerranée, de par les divers partenariats stratégiques gagnant-gagnant dans plusieurs domaines. Cequi donne aux marocains de référentiels islamistes l’impression de vivre un fantasme de compensation de manière assez subtile, loin du réel alors que tous les voyants socio-économiques clignotent annonçant l’entrée en turbulence. Sauf que l’autre face de cette émission, c’est le dérapage passé sous silence concernant les atteintes aux droits dans les prisons les considérant juste des procédures de rétablissement de l’ordre et de réajustement de l’univers carcéral. Malheureusement faisant fi des témoignages oraux de beaucoup de personnes, comme ceux écrits émanant du CNDH qui ont fait secouer la conscience des marocains.
Quand vers la fin de l’émission alors que sa garde baissait, il sentit la satisfaction montée en lui, soudain, les journalistes l’assaillirent d’autant de questions aux réponses difficiles sur la parité, le procès Izik Gdeim internationalement reconnu exemplaire, les atteintes aux libertés individuelles et collectives… Mais, lui fidèle à sa tactique donne le sentiment plus élevé d’une forme d’humilité de se montrer courageux et rester digne dans ses réponses. Sauf qu’aujourd’hui le courage politique, c’est de s’interdire le populisme à même d’ignorer les extravagances des siens. Sans fuir ses responsabilités en s’essayant de s’élever à la hauteur de la charge par des approches de rupture avec le populisme.
Par Alain CORVES Située aux confins syro-libanais, à environ 150 kilomètres au nord-est de Damas, la région entourant la ville d’Al Qousair est un verrou stratégique […]