Le consommateur Algérien ignore tout

images00000000000000000000000  Alors qu’un scandale de fraude secoue plusieurs opérateurs de l’agroalimentaire en Europe après la commercialisation de plats surgelés préparés avec de la viande chevaline au lieu de viande de bœuf comme indiqué par l’étiquetage, en Algérie, c’est le silence radio des autorités sanitaires et de contrôle des produits importés.

Des représentants de commerçants affirment que des produits portant le label «halal», distribués par Findus (fabriquant des plats surgelés), dont des lasagnes étaient déjà commercialisés en Algérie. «Nous ne savons pas si des produits de ladite marque sont distribués actuellement.

Nous avons eu écho de lots ayant été importés, mais nous ne pouvons pas affirmer si des quantités des lots concernés par cette manœuvre frauduleuse sont écoulées en Algérie», précise, M. Boulenouar, porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Selon la même organisation, une rencontre est prévue aujourd’hui avec les représentants des commerçants de l’agroalimentaire pour recueillir les éventuelles réclamations.

Le renforcement des contrôles sanitaires et antifraude est réclamé par les commerçants qui «sont exposés quotidiennement à ce genre de manœuvres puisque des quantités importantes de produits importés sont étiquetés de manière non conforme aux normes sanitaires et de sécurité». Selon Menouar Hassan, secrétaire général de la Fédération algérienne des consommateurs, l’origine des produits vendus en Algérie «n’est pas garantie».

Sur l’emballage, les références des matières premières entrant dans la fabrication sont souvent vagues et non détaillées. L’étiquetage manque également de précision sur la nature des produits. «Nous avons déjà alerté l’opinion publique sur le manque de transparence concernant les composants, notamment quand il s’agit de produits d’origine animale.

Dans le cas du scandale des lasagnes, nous n’avons reçu aucune réclamation et nous ignorons si des produits surgelés de la marque concernée sont en vente en Algérie.» Selon la même fédération, le ministère de l’Agriculture, qui est la première autorité sanitaire, concernée par la délivrance des autorisations d’importation, n’a fait aucune communication pour rassurer ou informer les consommateurs «qui sont tout à fait dans leur droit de connaître ce qu’il y a dans leur assiette».

Jusqu’à hier, l’enquête se poursuivait au sein de l’entreprise française Spanghero, mise en cause dans ce scandale de fraude. Spanghero est accusée par le gouvernement français d’avoir étiqueté de la viande de cheval comme étant de la viande de bœuf. L’entreprise s’est vu retirer provisoirement son agrément sanitaire.

A rappeler que la viande incriminée était d’origine roumaine et avait transité par un premier trader chypriote, puis un autre néerlandais, avant d’être redirigée par Spanghero vers la filiale luxembourgeoise du français Comigel, sous-traitant de Findus et de plusieurs enseignes de grande distribution en Europe. 

Par Chahid Bendriss

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