Par Sami SHERIF
Ce mercredi 16 janvier 2013, un groupe d’une soixantaine d’islamistes s’est pris à un site gazier relevant du groupe pétrolier britannique British Petroleum près du point frontalier entre l’Algérie et la Libye dit In Amenas. Les ravisseurs se réclamant d’Al-Qaida du Maghreb Islamique (AQMI) ont pu tenir en otages 41 personnes, dont nombre d’occidentaux travaillant sur le site notamment de nationalités britannique, norvégienne et japonaise. Le chef présumé de cette aile radicale du mouvement islamiste, un certain Mokhtar Belmokhtar, un ancien chef de rébellion islamiste en Algérie (GIA), demande pour libérer ses otages la libération par les autorités algériennes d’une centaine d’islamistes, et l’arrêt immédiat de l’offensive sur le nord du Mali. Selon l’agence officielle algérienne APS, citant une source préfectorale, deux étrangers, dont un Britannique, ont été tués dans l’attaque.
Mais en fin de journée, le PDG de la société française CIS Catering (hôtellerie, logistique), Régis Arnoux, affirmait toutefois que cent cinquante employés algériens étaient toujours retenus sur le site gazier de BP, après l’attaque d’une « soixantaine » d’assaillants venus de pays voisins.
Cette attaque semble être une réplique à la décision du gouvernement algérien consistant à autoriser l’armée de l’aire française à utiliser l’espace aérien algérien pour acheminer soldats et armes vers le Mali. Les autorités algériennes ont été surprises par cette attaque facilitée par une faible étanchéité des frontières de l’extrême sud du pays, bien que l’armée nationale s’y trouve en nombre de sites importants.
Dans une toute première déclaration officielle des autorités algériennes depuis l’offensive française contre les rebelle islamistes au Nord du Mali, le Ministre algérien de l’Intérieur a affirmé ce soir du mercredi que les assaillants étaient algériens, et indiqué qu’ils avaient demandé à pouvoir sortir du pays avec leurs otages. Le Ministre a également souligné qu’ils ne sont venu ni du Mali ni de Libye, mais sont venu tout de-même de la région insinuant qu’ils seraient venus du Niger, peut-être de Mauritanie ou du Maroc, les trois autres pays à avoir également des frontières avec son pays.
Cet embrasement qui touche le territoire algérien était presque prévisible dès lors que le gouvernement algérien a fait volteface dans cette affaire du nord du Mali pour laquelle il a auparavant prôné une solution pacifique.
Sami Shérif (sources APS)