LA FRANCE EN GUERRE AU MALI, TRAQUENARD OU SIMPLEMENT RESSENTIMENT BAVARD?
Par Abdelaziz IKKROU
Il est étrange de voir en 2013 combien encore l’hypocrisie rend les politiques en chef, hommes et femmes, à l’international tous semblables entre eux.
En effet, à mesure que la secousse malienne dure, au risque même de s’élargir peu à peu à toute la bande
sahélo-maghrébine, on comprend que la bataille livrée par la France risquerait d’être vaine.
Et ce, de par leurs positionnements en OFF et ON, cherchant tous les prétextes pour refuser de s’y engager en plein jour, ne s’employant qu’à des tentatives d’aide et d’assistance à distance.
Justement, peut être savent-ils que cette guerre idéologique précipitée, mal préparée et combien-même serait-elle tactiquement à court terme efficace face aux inconditionnels idéalistes religieux au nord Mali, ne fera que prolonger leurs indocilité, vu qu’ils savent le contexte socio-économique et financier difficile européen ?
La France, n’est-elle peut être pas entrain de vivre une mésaventure
Car s’exposant pratiquement seule sur les dunes et les sentiers menant aux galeries cavernes et grottes parsemées ici et là ? Dûment construites avec des engins performants et technicité adaptée dans ce désert apprivoisé, par ces tribus et groupements bigarrés et diversifiés, si passionnément regroupés autour de l’idéalisme de la nébuleuse jihadiste multi-ségmentée pour des raisons faciles à comprendre. Parce que c’est du long court dont il s’agit, même à l’encontre des crieurs s’essayant à décomplexer cette guerre, ayant poussé Hollande assumant ce rôle avec force et sang froid à s’imposer avec célérité défendant ses ressortissants le Mali et les soi-disant valeurs. En ce sens, tout freinage de l’activité anti terroriste n’assurant pas à court terme la stabilité des accrochages au sein de toute la bande maghrébo-sahélienne et africaine, serait catastrophique. Alors même que l’Europe est coupable de faiblesse vis-à-vis du terrorisme et depuis longtemps. Et, ce ne sont pas la brutalité compréhensive et la violence potentielle à raison, au demeurant à huis-clos du traitement de la prise d’otages d’In Anemas par l’armée algérienne, qui apporteraient plus de répit dans la région.
D’autant plus, contrairement aux prévisions de Romano Prodi l’envoyé onusien au Sahel, la France pense pouvoir jeter les jihadistes terroristes, au dehors de ce pré carré d’approvisionnement actuel et futur en matières premières minières gazières pétrolières et terres rares. Même si, déjà en sus des renseignements et connaissances livrées par des relais indicateurs de part et d’autre au sol, elle ne pourrait avoir un contrôle efficace de l’exécution de cette lutte anti terroriste, parce que se faisant guider ses frappes aériennes et les incursions des forces de la CEDEAO surtout maliennes comme à Diabali Tambouctou et Gao. N’est-ce pas que tout conflit de cette nature d’objectifs sous-entendus non clarifiés, ne peut qu’engendrer confusion d’interprétation et d’assimilation de cet imbroglio, que de fait, enclencherait le processus de s’étendre du présent au futur. Parce que touchant d’autres consciences, dont le président égyptien Morsi s’en déclare ouvertement porte parole, heurtant de face les occidentaux filipendules.
N’en déplaise aux souffleurs sur le brasiers, cette guerre n’est pas faite avec toute la vigilance nécessaire pour éviter de nouvelles turbulences. Car les touaregs et arabe du nord Mali subissent déjà les rétorsions et autres manifestations racistes à leurs égards et dans leurs biens. Avec cet état de fait qui n’est qu’à ses débuts, ne peut-on pas saisir et delà comprendre une fois pour toutes, que les désirs et prières de Hollande de ne pas exciter voire irriter les consciences n’a rien d’innocent? Voulant sans en avoir les moyens, à tout prix démontrer que le principe de l’engagement de la France sur ses valeurs, est plus déterminant que ses propres intérêts. En effet le président Hollande à la recherche de son orgueil perdu en interne, hâtivement, ne s’est-il pas mis dans une posture de gardien de ces lieux des richesses de l’Afrique ? Pour qu’après, la France puisse s’en servir à son aise avec maintien sous perfusion d’un Mali apeuré d’être à tout moment disloqué, et donc rester à la merci des services secrets français. Rappelons-nous donc ses paroles au non attachement au précepte qu’on croyait caduc de la France-Afrique ! Souvenons nous de ses visites en Afrique, de ce qu’était sa rage contre les pays ne respectant pas les droits de l’homme, et sa fureur pour faire payer à quiconque voulant perturber ce nouveau ordre de dignité et d’égalité entre pays !
Enfin, il a montré qu’il est comme les autres, tous, sont formatés de la même façon. Faisant partie d’un macérât d’individus pour l’interventionnisme d’intérêt direct seulement ni plus ni moins. Surtout quand il s’agit de géo-stratégie de haute valeur ajoutée, en l’occurrence le pouvoir économique pour se maintenir dans les hauts rangs mondialisés décisionnels. Et dire, que beaucoup y ont cru à ses serments plus virulents et à sa haine fougueuse lors de sa campagne présidentielle, haïssant les marchés financiers. Se ressourçant même de la panoplie fluctuante de l’offre et la demande de ces matières premières responsables de tant de catastrophes géopolitiques pour les vilipender. En effet, et ce n’est pas pour paraphraser notre illustre hôte devenu marrakchi d’adoption en l’occurrence son adversaire aux présidentielles, il n’aurait pas menti à ce point à moins qu’il ne fût pas convaincu pour autrement tromper les électeurs. Disant à qui voulait l’entendre que la meilleur des politiques c’est l’honnêteté, rien que ça!
En revanche, en ce moment invraisemblablement crucial, la France peut-elle s’en sortir étant en pleine cure d’austérité qui ne dit pas son nom ? Son unanisme de façade en interne du début, ne trompe personne parce que cette union sacrée commence à se fissurer. Alors qu’elle parait à travers les dires des commentateurs et observateurs internationaux, de si peu d’importance économico-politique.
Aussi, face à ceux-là qu’elle combat, même épaulée d’armées africaines de CEDEAO et bénéficiant d’apports logistiques et couloirs d’espaces aériens facilitateurs de cette besogne, est-elle donc, oui ou non maîtresse de ce jeu ? Parce qu’apparemment pour certains de ses détracteurs surtout nationaux de surcroit de la tendance présidentielle, ne va-t-elle pas uniquement faire une scène de jalousie sans lendemain, aux prédateurs du BRIC, la Turquie et autres pays émergents postulants? En tout état de cause ça risquerait de la livrer à plus de mépris de la part de beaucoup de ces pays, n’acceptant pas ce nouveau sursaut de néocolonialisme abradacabresque contre productif. Et ce ne sont pas les qataris qui vont s’en offusquer, ayant fait main basse sur des plateformes
économiques françaises, en plus, de leur aura dans cette région par l’argent et le sang versé entre fractions jihadistes combattantes, jouissant de la confusion au point qu’en sous-traitance ils exigent plus de surface et d’espace.
Mais, comment l’admiration de Hollande à l’égard du Maroc droit dans ses bottes dans sa lutte anti terroriste, et la mansuétude vis-à-vis de l’Algérie détentrice d’une des clés du nord du Mali, ne faciliteraient pas la diminution des spasmes relationnels entre ces deux pays ?
En France, ce pays ou la diplomatie et la politique ont longtemps fait bon ménage, paraissant de tout temps l’exemple à suivre, ne peut absoudre les causes positives telle la paix, le développement, la sociologisation des droits humains et l’environnement d’une façon aussi brouillonne. D’ailleurs un pays comme le Maroc, qui a mis son cycle politique temporel et intemporel à intégrer et promouvoir dans la sérénité et la bienveillance ces mêmes valeurs, ne cesse de faire l’équilibriste par la démonstration d’estime et d’amitié à l’Afrique, malgré ce qu’en disent ses détracteurs viscéraux. Contrairement, à ce que font en subliminaires certains décideurs occidentaux, malheureusement, poussant au recul effectif dans ces domaines. Seulement en distribuant des primes de ralliement à leurs façon de faire, pour des pays loueurs de leurs services voire leurs armées. Mais, ce que ne savent pas ces pays novices, cette manne statique considérée de retour d’ascenseur, cessera dès lors que les conditions de retour seront modifiées par les apports de stabilité dans la sécurité, et non la démocratie dont tous leurs peuples respectifs en demandent avidement.
Décidément, il va falloir très rapidement admettre que l’émulation du Maroc dans ce domaine, n’est pas un package d’entretien des retours voire d’attente de quoi que ce soit et de quiconque. Mais, un apport d’un souffle nouveau de lutte anti-salafisme jihadiste terroriste, basé sur la vraie mise à niveau des préceptes de l’islam tolèrent en dehors des annonces traditionnelles. Dont, aucun pays ne peut rien dire, puisqu’il s’agit d’effort volontaire et conscient du Maroc. Ayant même manifesté son raidissement, et montré du dédain envers ce que peuvent penser ses propres islamistes officialisés où non comme la Djamaa « Islah Wa Attaouhid », les tenant par la force de la constitution et des lois en vigueur.
Nonobstant, cette évolution du coté algérien était devenue d’autant plus impérative, vu son parcours de lutte anti-terroriste à elle aussi, depuis le débuts des années quatre vingt dix. Faisant d’elle, un allié inconditionnel qui ne négocie guère avec les terroristes, certainement, pour modifier les états d’esprit des gouvernants encore rêveurs dans le Maghreb. Sauf que, malheureusement le climat politico-social d’après le printemps arabo amazigh, par son volet de traitement sécuritaire, a limité toutes les initiatives de développement sociétalement équitables. Qu’au demeurant il ne faut pas tarder à traiter ensemble, et dynamiser coopérativement avec sérieux et abnégation, parce qu’il y va de la stabilité et de l’avenir de la région.
Finalement tout se ramène, primo, au savoir-faire communicatif, pour ne plus donner l’illusion de mollesse, mais plutôt l’effectivité dans les propos tenus face aux idéologues populistes de tout bord, dont Loulichki le representant permanent du Maroc en fait une séparation de fait, entre consolidation et rétablissement de la paix partout ailleurs. Secundo, au savoir y faire, pour clairement diminuer les déficits de communication l’ayant trop officialisé par des gestes allant seulement vers l’apaisement dont l’espoir d’en arriver au déblocage. Et enfin, surtout au faire savoir, par la transparence et les débats informationnels de manière aisée, ne pouvant que vanter cette volonté des Etats séculaires maghrébins à déstabiliser ces cavaliers n’entretenant que des liaisons dangereuses.
N’est-il pas temps pour l’Algérie d’arrêter de croiser les bras, face aux turpitudes du Polisario par son attachement fanatique à l’essor du terrorisme au Maghreb, et ce, au su et à la barbe de la communauté internationale ? N’est-ce pas, qu’elle fait mauvais marché surtout actuellement, risquant encore de la bousculer et la laisser vivre des moments insoutenables par d’éventuelles souffrances.
N’est-il pas vrai que celui qui est connu par Belaouer (le borgne) en l’occurrence Mokhtar Belmokhtar, cet homme est en connivence et de longue date avec le Polisario. Toujours ne marchant que par la vengeance, et qu’à l’évocation cruelle de surcroît méritée de la fin de ses acolytes à IN AMENAS, il ne fermera l’autre paupière qu’après avoir pu rendre son soi-disant (Al Aar) tant qu’il est vivant. Et ce, malgré qu’il ait réussi son coup communicatif inespéré, de par son logiciel et pedigree formaté auprès d’Al Dhawahiri le spécialiste. Ce qu’apparemment l’aiderait, pour se repositionner en bonne posture dans la nébuleuse terroriste l’ayant écarté auparavant des premiers rangs d’AQMI.
Abdelaziz Ikkrou