Par Abdelaziz IKKROU
Este-ce vrai que depuis qu’elle avait franchi les frontières de la Libye, l’ONU n’a plus d’yeux pour tout voir… ?
Mais pourquoi à ce jour, son engagement aidant à la transformation vers le choix de la démocratie, n’a pas complètement abouti en Syrie et surtout trouvé preneur partout ailleurs ?
En effet, l’enclos dans lequel se trouvaient ces pays, s’ouvrait dangereusement sur les couloirs sombres du terrorisme. Parce que les peines endurées pendant si longtemps par les populations les mettaient facilement à disposition comme des proies de digestion.
C’est vrai que dans le cas de la Syrie, où la soi-disant élite aveuglée par un soutien sans condition au régime, elle avait trainé les pieds, si l’on se remémorise sa démarche hésitante à rejoindre les marches des révolutions. N’est-ce pas pour cela après, certains de cette élite avaient su révulser à point nommé leur yeux ? Pour ne montrer que la fureur rouge et se positionner en pôle position pour éventuellement jouer la partition le cas échéant. Mais vaut mieux tard que jamais !
N’est-ce pas que vouloir chasser Assad ne veut automatiquement pas dire instaurer le salafisme en Syrie ?
Hélas pour certains c’est oui ! De sorte que cette interrogation source de transformation vers des choix démocratiques n’a pas encore trouvé preneur en Syrie. Parce que, l’agressivité racontée de part et d’autre par le fil d’actualité d’images insupportables, fait peur au microcosme politique international au point qu’elle est scrutée à huis clos entre les USA et la Russie seulement. Faisant fi des autres, et ce, depuis le premier double véto de surcroit toujours incompréhensible pour le restant des membres du conseil de sécurité y compris les permanents. Qu’au demeurant avait favorisé une incroyable coopération de résilience de la charte onusienne, contrairement au cas libyen motivé par des soubassements purement financièro-économiques pétrolifères et gazéiformes. Et dont on pense qu’elle est devenue multi potentielle à même l’épuisement de leur résistance que Loulichki lors de la présidence du Maroc du Conseil de Sécurité à l’ONU a du mesurer de près.
Opportuniste et/où vacillante pour les Etats-Unis d’Amérique pour ne pas voir une autre naissance d’enfant terrible sur son dos pour raison géopolitique de soutien inébranlable à Israël, en plus ayant gouté amèrement de l’implication d’Al Qaida ailleurs surtout à Benghazi qui a couté le poste de secrétaire d’Etat à Suzanne Reis par ailleurs raflé par John Kerry, et dont le Maroc doit s’en accommoder. Voire structurelle pour la Russie de Poutine le vainqueur préprogrammé de l’élection présidentielle vivant dans la crainte d’apprendre fortuitement le départ d’Assad, qu’en vérité même faisant dos rond ne voulant pas perdre la place de Damas en face du Qatar, de l’Arabie Saoudite et de la France. Et évidemment conjoncturelle pour la Chine victorieuse économiquement à l’international imposant peu à peu son raisonnement étroitement voilé, en restant à mi-distance s’en étant même immunisée par peur de contagion vu qu’elle porte encore les cicatrices de la place Tienanmen.
Ce qui nonobstant interpelle surtout sur ces pays à vitrage diplomatiquement fumé, risquant ainsi de fragiliser le vieil apprentissage de la démocratie le transformant en quête initiatique du doute sur son utilité dans ce monde à plusieurs vitesses. Et que normalement l’ONU avait cherché à bannir de la conscience collective des peuples comme des États par ses résolutions non contraignantes et autre reconnaissance comme pour l’État de Palestine en assemblée plénière. Avec invraisemblablement pour ce qui concerne la Syrie, un faux espoir de mieux faire par l’envoi d’Ibrahimi le marcheur patient en remplacement de Kofi Annane le prestataire timoré malgré lui. Parce que les attitudes du pouvoir vont dans le sens contraire des vents de ce printemps syrien, usant de sa ruse de toujours gagner du temps.
Que la troisième rencontre avec l’octogénaire Ibrahimi ne donne aucun développement positif entre tous les protagonistes, contrairement au cas du Yémen avec l’envoyé subtil et agile Ben Omar ayant quand même réussi son challenge. Et dont on pourrait y voir peut être sans aucune médisance, une recherche onusienne d’équilibrage algéro-marocain d’envoyés internationaux.
Mais pourquoi ce courage des insurgés marchant nuit et jour sur les positionnements des restants fidèles au régime, ne semble-t-il pas encore effrayer Assad ?
N’est-ce pas que Bachar Al Assad après son référendum constitutionnel tout en continuant ses tueries, il s’est permis d’organiser des élections législatives au nez et à la barbe de toute la communauté internationale ? Proférant cyniquement un « TOZ» à elle! Et c’est parce qu’il sait qu’il y a une absence de recours par la communauté internationale à l’intervention militaire, qu’il continue à bombarder par ses MIGS les files d’attente aux portes des boulangeries et autres points de distributions de rationnements. Voire même ses tentatives et essais de transposer le conflit dans les pays limitrophes par sa capacité de nuisance, provoquant déjà la peur par l’utilisation de son arsenal d’armes chimiques où bactériologiques. Encore une honte de plus pour les décideurs planétaires, se gargarisant de prétextes pour refuser une disgrâce de ce sanguinaire malheureusement à cause du précédent libyen. Dont tout le monde en parle constatant de visu et pratiquement en direct les premières retombées, comme au Sahel : Mali, Niger, Mauritanie, Tchad, et au Nigeria et au Kenya dans l’attente d’autres points de chutes comme le cas désolant de Guinée Bissau gangrénée de filiales de trafics de drogue et armes. N’est-ce pas que les exemples d’Ethiopie, Soudan, Somalie, Rwanda, et autres bien avant le prouvent, par ce genre d’objectif nul de refus des réalités par les dirigeants d’où ils ont presque atteint le zéro ? Pas facile de s’y retrouver alors dans cette infinie variété de théâtres d’expositions, se transformant pour les uns du rituel de conception hégémoniste familiale en moment d’exception de bouillonnement, voire d’implosion à leur dépens, et pour les autres des pratiques néocoloniales jadis ordinaire, en déstructuration du semblant étatisme préexistant et/où restant.
Bien sûr qu’actuellement, chaque pays possède sa fragilité spécifique face à ce tsunami grondant, s’essayant de s’appliquer pour contenir les procédés d’incubation du terrorisme où des aspirations séparatistes qui l’accompagnent. Dont le Maroc ne montre aucunement de faiblesse malgré qu’il est assailli de tentatives d’enrôlement de quelques apprentis terroristes par des prête-noms pour l’AQMI comme la cellule de Fès. En ce sens, c’est aussi ce qui rend les autres pays encore plus vulnérables de par le déni commun de leurs dirigeants inconscients de la réalité géopolitique qui devient inéluctablement étape par étape un temps arabo-africain mondialisé contre eux. Qui n’est d’autre qu’une conséquence directe de leurs biens mal acquis, ainsi que de leurs familles et proches collaborateurs au détriment de leurs peuples respectifs. N’a-t-on pas vu récemment une partie du butin amassé par la horde de Benali-Trabelsi en vente par adjudication, apparemment pour palier au manque en infrastructure dans les régions délaissées? Est-ce que ces pays arabes et aussi africains ne méritent-ils pas mieux que le traitement qu’on leur prodigue sur fond de guéguerre ethnoculturelle et confessionnelle larvée ? Entre nostalgie de certains dirigeants aux méthodologies colonialistes cruelles et injustes, et dérive économique gestionnaire ne sachant plus comment faire après avoir profité des richesses de leurs pays. Ajouté à cela la tromperie des nouveaux pays émergents par des partenariats de façade les favorisant sans conteste, ne respectant aucune des clauses de la démocratie sociale environnementale écologique et encore moins politique. Surtout dans l’exploitation minière, forestière, halieutique et même les ressources humaines par le débauchage des cerveaux.
Comment faire pour sortir des surenchères diplomatiques voire de contre balancement ?
Ce faisant, si on ajoute l’envie expressive à cet intéressement des peuples à la question qui se pose, en l’occurrence de quelle démocratie s’agit-il dans ce monde de jungle n’avantageant que ceux toujours au Startup ? Confirmant que le travail intellectuel aussi puissant soit-il à même d’être sévère vis-à-vis des dirigeants, ne peut aucunement se substituer à l’aspiration réelle des peuples à la démocratie sur le terrain. Aussi, le premier défi à la communauté internationale dans le cas syrien pour cibler les différents besoins des insurgés, c’est comment répondre aux questions qui la taraudent sur la faisabilité technico-politique démocratique du futur programme de la coalition hétéroclite d’ores et déjà en contre-balancement entre l’opposition de l’intérieur tolérée par le régime et celle de l’extérieur ne voulant rien savoir d’Assad.
Que le sommet des amis de la Syrie à Marrakech a essayé de ranimer par les actes de vigilance et par d’analyse des malentendus s’exprimant d’un coté par des jugements négatifs, et de l’autre par des rejets violents de l’ordre de consanguinité préexistant. En plus de l’argumentaire convainquant pour l’aide humanitaire diversifiée mais ciblée, dont l’ONU tire la sonnette d’alarme sur le risque d’abandon de son programme par défaut de financement.
En ce sens, est-ce que nier les autres composantes confessionnelles par des discours disqualifiant à même xénophobes, parfois à les refuser ou à les refouler sous des prétextes de non cohésion-ethnicité, ne semble pas aller à contre sens par d’autant de provocations pour la conscience universelle ? Sans jamais se remettre soi-même en question, en puisant dans la réserve humanitaire de solidarité interdépendante entre ces mêmes composantes du même peuple. Bien sur en tenant compte des limites évidentes de structuralité dans l’action, voire même de conjoncturalité aidant à faire disparaitre définitivement les symptômes des vecteurs de dislocation structurelle de l’État syrien. Ce que ne cessent de ressasser beaucoup d’analystes et surtout Poutine, y faisant allusion en subliminaire en posant les vraies questions sur le choc des pros et antis Assad de par le déroulé du fil d’actualité à ce jour.
Abdelaziz IKKROU