Par Sami SHERIF
Dans son allocution télévisée diffusée mercredi 26 décembre2012, quelques heures seulement après avoir ratifié la nouvelle constitution dont l’adoption a pu être obtenue par 63,78 % des suffrages quelques jours avant, le président Mohamed Morsi a appelé une fois encore l’opposition au dialogue. Il a déclaré qu’ « Effectivement il y a eu des erreurs de part et d’autre pendant cette dernière période, qu’il « assume avec [l’opposition] la responsabilité de la situation ».
Il a ajouté qu’il « réitère donc [son] invitation et demande à tous les partis et forces politiques de participer au dialogue national ». « Un dialogue nécessaire et important et dont je conduirai personnellement les séances… », a-t-il promis. Mais ce discours ne semble pas avoir convaincu les opposant du Front du Salut National regroupant à la fois progressistes, socialistes, libéraux, laïcs, et anciens ténors ayant fait carrières auprès des différents gouvernement du président déchu Moubarak.
Ce front feint d’ignorer l’appel du président maintenant que le texte de la nouvelle constitution tant décrié est adopté et ratifié. Hussein Gawhar ?, responsable de Relations Extérieures du Parti Socialiste Démocratique a déclaré qu’il écoutera « les Frères musulmans, le jour où les Frères musulmans écouteront l’opposition : Le Sénat qui détient le pouvoir législatif durant les deux prochains mois, est dominé par les Frères musulmans. J’espère que les Frères musulmans sont conscients que l’opposition représente une bonne partie du peuple égyptien et qu’ils prendront les décisions en concertation avec les différentes forces politiques», a – t – il conclu.
Selon nombre d’observateurs, la crise politique où l’élite politique et surtout les islamistes ont poussé leur pays, semble se prolonger au-delà des élections législatives dont la date n’est pas encore fixée. Cette crise est d’autant plus grave qu’elle parait accompagnée d’un net marasme économique et de perturbations de la production par les multitudes de conflits sociaux.
Sami Shérif