Algérie : le passé colonial de la France dans le pays contrarit la viste du Président français

Hollande en Algérie

Par Sami SHERIF

D’habitude, c’est au Maroc que les nouveaux présidents français choisissaient en premier lieu d’aller. Cette fois-ci, c’est en Algérie que le nouveau président français François Hollande à choisi d’abord de se rendre. Les algériens apprécient le geste ainsi fait par un président socialiste qu’ils croient  de leur côté et qu’ils estiment capable de pousser loin les relations entre leur pays et l’ancienne métropole. Cette visite qui commence aujourd’hui suscite ainsi des passions aussi bien dans l’arêne politique que parmi la population, partagées entre haine et amour pour l’ex-puissance coloniale française, mais pleines d’espoir en son actuel président.

Alger et Tlemcen, la grande capitale islamique de l’ouest algérien, se préparent en embellissant leurs artères. L’université de Tlemcen prévoit même d’attribuer au Président Hollande un diplôme Honoris Causa. Pas un jour ne passe sans une déclaration à propos des liens de l’Algérie et de la France, positive ou méfiante, avec l’exigence d’une repentance ou l’évocation d’une « page tournée mais non déchirée ».

Le problème des excuses que l’Algérie a toujours demandées à la France pour son passé sanglant dans le pays sera ainsi « inévitable », a cependant rappelé récemment le ministre des Affaires étrangères algérien Mourad Medelci. Le test se fera peut-être jeudi lors du discours de François Hollande face aux sénateurs et députés algériens, dont un projet de résolution réclamant la repentance reste dans les tiroirs. Le président français est, lui, déterminé à ne pas se laisser « enfermer dans une discussion sans fin sur le passé ». Penser à l’avenir: les journaux insistent sur la quinzaine d’accords, dont une « déclaration conjointe » pour une coopération tous azimuts, que les deux chefs d’Etat signeront solennellement, après des mois de négociations. El-Watan y consacre même un volumineux supplément. Parmi les gros dossiers réglés, l’installation d’une usine Renault, le déblocage opérationnel des cimenteries Lafarge, l’enseignement du français, en perte de vitesse en Algérie. Mais pour la circulation des personnes, les discussions continuent sur un aménagement de l’accord de 1968.

Sami Shérif

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