Par Chahid BENDRISS
Entre François Hollande et Angela Merkel, le malentendu sur l’Europe est profond. Il rappelle le paradoxe de l’œuf et de la poule. L’Allemagne veut le contrôle budgétaire avant la solidarité. La France veut la solidarité avant le contrôle.
Berlin a beau jeu de rappeler que l’on s’est trompé une première fois lors de la création de l’euro, à Maastricht, en pensant, à tort, que la monnaie unique engendrerait une coordination des politiques économiques. Déjà en campagne électorale, Angela Merkel ne laissera pas l’Allemagne faire deux fois la même erreur, quitte à forcer un changement de traité.
Le grand malentendu franco-allemand a pour enjeu immédiat l’union bancaire, dont il a été convenu à la fin juin. Paris, comme Madrid, y voyait un instrument pour soulager les banques en difficulté, sans peser sur la dette souveraine. Pas si vite, rétorque la chancelière, peu soucieuse d’écoper les pertes des banques espagnoles accumulées avant d’être soumises à un contrôle européen.
Confrontés à la question de l’œuf et de la poule, François Hollande et Angela Merkel auront bien du mal à se mettre d’accord au Conseil européen qui s’ouvre à Bruxelles.