Par Sami SHERIF
Le jeudi 4 octobre 2012, le roi jordanien Abdallah avait annoncé la dissolution du Parlement et convoqué des élections anticipées. Aujourd’hui, des milliers de personnes ont manifesté, à Amman, à l’appel de l’opposition dont les Frères musulmans constituent la principale formation. L’opposition insiste pour que des réformes profondes soient introduites pour parvenir à un régime réellement démocratique.
Des dizaines, si non des centaines de milliers de jordaniens sont venus de tous les coins du pays pour appuyer l’opposition. Le centre-ville d’Amman a été littéralement submergé du côté la mosquée al-Husseini où tous les manifestants ont convergé. C’est une première dans ce pays calme où; depuis les combats meurtriers entre l’armée et les organisations palestiniennes en septembre 1970, ne s’est produit aucun trouble d’envergure. l’exile Les Frères musulmans et l’opposition en général ont donc réussi leur pari pour cette journée qui était intitulée « La journée pour sauver la patrie », et ce, même si tout a été fait pour dissuader les gens de venir manifester. En l’occurrence, les journaux ont mis en garde, avant même l’annonce de la manifestation, contre les dangers d’affrontements entre pro et anti-régime.
Une opinion semble être partagée par les composantes de l’opposition : «On est venus parce que la Jordanie va droit dans le mur. La corruption appauvrit notre pays. Nous voulons des hommes politiques nouveaux… ». Mais les manifestants se sont à la fin de la journée pris en otages dans la capitale où aucun autocar n’a pu être mobilisé pour les ramener dans leurs villages. On dirait que le pouvoir a cherché résolument le moyen le plus efficace pour les dissuader de recommencer une autre sortie de protestation de cette envergure!
Sami Shérif