Par Abdelaziz IKKROU
Tout ce qu’elle fait après son débarquement sollicité du gouvernement, c’est de cracher sa haine à ses anciens sbires qui lui étaient passionnément épris mais devenus infidèles, et regagner une terre de se savoir en fin heureuse et/ou personne ne pourrait la chercher.
Pour elle à quoi bon, de se lamenter maintenant sur son sort politique? Elle ne veut rien entendre, rien admettre des soidisant scrupules pouvant la mettre dans la confession ou autres remords.
Elle est plutôt de marbre cherchant les failles de ses détracteurs pour les glacer de poursuites, voulant effacer le portrait désenchanté à la limite de l’invective politique correcte, qu’ils lui avaient brossé.
Mais attention à force de vouloir réapparaître sous les feux de la médiatisation sans garantie, ça ne peut que pousser d’anciens vassaux de retrouver la mémoire de tout déballer, même avec de lourdes larmes coulant le long de leurs joues effarées.
Mais qui est-ce BADDOU Yasmina dans la forteresse PI?
Une avocate d’affaires, enracinée de par sa famille dans l’actualité politique depuis son bas âge. De ce fait, elle a volontairement décidé entre passion et mystère d’être dans la mêlée au point qu’elle fut plusieurs fois ministre jusqu’à en devenir exagérément nombriliste. Incontestablement avec cette façon de faire, elle ne s’était guère employée dans l’angélisme politique, tellement, elle se voyait géante indestructible au point d’être devenue notamment arrogante.
Il n’y a qu’à se rappeler son ricanement outrageant en hémicycle suite à une question d’un député d’Errachidia à propos des dégats cicatriciels que laisse la LEISHMENIOSE au Tafilalet. Un moment insuportable qui a failli faire pleurer ce député de tout son capital à la fois de quotas et d’orgueiul.
Avant, ses opposants disaient d’elle qu’elle n’avait que faire d’une santé par terre ou en l’air, mais la considéraient brillante et pertinente particulièrement dans la parole des coulisses. De fait, durant son passage au ministère de la santé de 2007 à 2012 elle ne faisait qu’éviter toute fictionnalisation de la réalité, par peur de l’echo de l’imprégnation médiatique. Comme ce qu’elle avait amèrement vécu auparavant sur les réseaux sociaux et les manchettes des quotidiens et hebdommadaires de par son incompetence flagrante, et surtout enduré au CHU Ibnou Rochd au moment de l’inauguration de l’aile de Feu Harrouchi. De facto, ne s’appuyait-elle pas seulement sur le principe de soutènement auprès de ses vrais soutiens mages de la santé privée à grande valeur ajoutée ? Contrairement, quand c’est nécessaire seulement pour elle, ne s’appuyant que sur celui de sabordage des rétifs, pour redorer son image d’aristocrate symbiotique et symbolique chez une partie de la société marocaine. Mais malheureusement à beaucoup d’endroits cette ambivalence, l’avait conduit sur le plan politique à une défense non convaincue du système de santé des riches par rapport àcelle plus juste vis à vis des pauvres.
Quelles que puissent être les directives qu’on lui avait délivrées, elle savait qu’elle ne pouvait avoir de répit sans respect des engagements passés
avec le privé, de l’humaniser, le rendre facilement accessible et le contrôler d’avantage. Par exemple, il n’y a qu’à voir les dépassements exorbitants des honoraires des praticiens dans ce secteur, la circulation des médicaments d’origines inconnues dans les boutiques de para-pharmacie et à l’étalage dans les souks et autres lieux connus de tous. En plus des interpénétrations des competences para-socio-médicales illégalement instaurées par un usage rodé loin de tout respect déontologique. N’empêche qu’elle ait eu à s’enflammer de temps en temps, animée d’une animosité à pourfendre les rares journalistes et autres défenseurs selon elle, de ce funeste laisser-aller. Mais omettant d’en faire sa priorité surtout dans certaines cliniques privées, centres paramédicaux d’accompagnement vaguement définis et autres structures pour personnes désoeuvrées. Et que le nouveau locataire le Professeur Lahcen El Ouardi y fait face sans hésitation ni tremblement à meme de creer la polémique entre le PPS et le PI. Sauf que, si ça semble de bon augure par la généralisation du R.A.M.E.D, lancé et expérimenté dans la province d’Azilal par madame Baddou dans le gouvernement sortant, il n’en demeure pas que les risques de dérapage persistent pour d’autres volets de sa gestion. En plus de la kyrielle de reproches et sous-entendus la concernant, surtout l’affaire des vaccins anti grippe A.
En revanche pour ce qui est des grèves dans la santé publique, la liste des revendications des grévistes loin d’être exhaustive avait pu être traitée en contre partie dans la douleur. Et ce malgré le soutien de son parti et du syndicat gueulard de CHABAT le vindicatif qui voyait la conspiration du PAM partout. Meme si aujourd’hui avec Ouardi il y a encore de la surenchère par des grèves parfois inopinées. Mais personne n’est dupe, vu que l’espace des revendications du personnel, des médecins, des internes et autres spécialistes, qui ne cesse de s’élargir n’apportant que plus d’interrogations sur la marche à suivre dans ce département. Comme de son temps, où tous battaient du pavé face au désintéressement et au manque d’argument de dissuasion de sa part, en l’occurrence courronnés par une bastonnade par les forces de l’ordre. D’ailleurs à l’époque les images parlaient d’elles même, seules les urgences étaient en apparence fonctionnelles. Et c’est peut être par un semblant d’ardeur à ne jamais s’avouer vaincue qu’elle a pu traverser ces moments des tractations difficiles pour elle et pour le parti. Par conséquent, sachant reconnaître une impasse elle avait fait volte face et accepté dans la perplexité les solutions de rafistolage trouvées pour arrêter l’hémorragie. Fatalement dans ce climat médical délétère elle y a laissé des plumes. De plus le gouvernement pouvait difficilement désavouer les manifestants et grévistes du fait de la conjoncture imposée par les bouillonnements multisectoriels concomitants du printemps marocain.
De cette juxtaposition de beaucoup d’éléments, et qui avait fait du tort à la population, elle ne s’illusionnait guère sur les sentiments que lui portait le mouvement du 20 Février. Preuve en est le réquisitoire accablant, d’une violence rare prononcé contre elle et le PI en pleine phase paroxystique du printemps marocain. Aussi elle savait qu’elle n’était pour ce mouvement qu’une exécutrice zélée par sa proximité relationnelle à
son tonton. Qu’au demeurant l’élevait paradoxalement au dessus de ses semblables ministres, ce qui déconcerta même les militants du parti. Mais en ce temps présent de la guerre des tranchées pour le secretariat général du PI, pourra-elle trancher sans hésitation entre son ancien soutien Chabat, son lien consanguin Al Fassi, et le troublion emmuré dans sa paranoia aigue Alkhalifa comme l’avait décrit Abbas Al Fassi?
Autrement dit, consentira-t-elle à laisser de coté ses anciennes complicités syndicales au detriment de celles des liaisons étroitement nouées par les liens du sang et vis versa? Désormais on ne peut pas dire qu’elle soit pas balancée dans son choix 50% par désoeuvrement vis à vis de son allié pour le meilleur et pour le pire, et 50% par peur de se retrouver corps et ame désavouée par ses proches.
N’est-ce pas qu’elle était seulement la coqueluche de ses amis mages et les siens? Même si, elle était considérée juste figurine pour le reste et les praticiens. Le PPS par l’intermédiaire du ministre de tutelle issu de ses rangs, ne manque pas de pain sur la planche. Il est averti que les surveillants praticiens ou non, nationaux et centraux des lieux, investis par madame Baddou, ne font pas mine de bouger qu’en cas de force majeur. Et que les sbires de filiation partisane qu’elle avait fait parachuter ici et là en périphérie, paraissent eux aussi figés dans leurs états de service, ne s’employant qu’à tuer le temps. Que Dieu préserve le Maroc de cette léthargie gestionnaire d’accoutumance, conséquence du wait and see de cette période d’après, la naissance par forceps de la coalition qui se fissure jour après jour, pourtant venue de l’alternance démocratique par les urnes. Benkirane et les siens n’en disent toujours rien, par peur de la colère des istiqlaliens et surtout pour poursuivre leur maintien en forçant le destin.
Abdelaziz Ikkrou