Par Sami SHERIF
Le Président du Conseil Transitoire Libyen Mustapha Abdeljalil, vient de trouver la mort
aujourd’hui dimanche 30 septembre 2012 dans un hôpital public en Allemagne, suite à une crise cardiaque survenue après des crises de tension artérielle en chute libre.
Mr. Abdeljalil est connu pour avoir été un transfuge du gouvernement libyen sous Kadafi, gouvernement où il occupait le poste de Ministre de la Justice. C’est à sa personne qu’a été confiée la mission de monter un conseil transitoire de la révolution libyenne en attendant que le
régime s’écroule sous les attaques de l’aviation du NATO et de certains pays du Golf.
Il est aussi connu pour avoir été un ami à Bernard Henri Lévy, le sioniste notoire œuvrant pour les services du Mossad, et auquel il avait facilité le contacte avec certains groupes de rebelles libyens.
Un homme pieux et d’un Islam modéré et tolérant, il est aussi intègre sur le plan gestion administrative. Il fut l’un des grands juristes de la Libye. En 2007, sous l’impulsion de Saif al – Islamn Kadafi, qui cherche à développer une image plus moderne et plus présentable du pays, Abdeljalil est nommé ministre de la Justice de la Jamahiriya arabe libyenne. En août 2010, une représentante de Human Rights Watch loue le fait qu’Abdeljalil ait « très bien pris position » contre les arrestations arbitraires et les détentions prolongées sans procès : « Il a critiqué en public les agences de sécurité qui continuent de maintenir en détention des prisonniers qui ont été acquittés par les tribunaux». Dans un document publié en novembre 2010, Amnesty International affirme qu’Abdeljalil a « publiquement appelé à ce que soient relâchés » les prisonniers acquittés mais maintenus en détention, mais que l’Agence de Sécurité interne « refuse d’obtempérer ». Amnesty International rapporte en outre qu’Abdel Jalil indique qu’il ne peut pas ordonner une investigation sur les abus commis par l’Agence, les agents de celle-ci bénéficiant d’une immunité. Le ministre de l’Intérieur, seul habilité à lever cette immunité, aurait refusé à plusieurs reprises de le faire, selon Abdel Jalil5. Amnesty International le décrit comme « à peu près le ministre le plus indépendant d’esprit du gouvernement, et l’un de ceux capables de dénoncer les abus et critiquer les services de sécurité» Human Rights Watch effectue le même constat.
En janvier 2010, il tente une première fois de démissionner après le refus de la Sécurité intérieure de libérer 300 prisonniers. « À la réunion annuelle du Congrès général du peuple retransmise à la télévision d’État, il présente publiquement sa démission, affirmant ne pas être en mesure de libérer des prisonniers innocents d’Abou Salim en raison des “entraves” au sein de l’appareil d’État ». Sa démission est refusée par le colonel Kadhafi.
Sami Shérif