Palestine occupée : Dieu et Jérusalem font dérailler la convention démocrate. …

Par Chahid BENDRISS

C’était trop beau… Au deuxième jour de la convention, les démocrates ont fait dérailler leur message par une polémique au sujet de leur plateforme, un document que personne ne lit généralement (comme l’a dit hier Rahm Emanuel) mais qui a pris de l’importance cette année, compte tenu de la controverse autour de l’avortement chez les conservateurs. Comme chez les républicains, il y a manifestement une lutte d’influence entre la base et l’establishment; entre la gauche progressiste et les modérés. Traditionnellement, les plateformes étaient laissées à la base; le candidat se réservant le droit d’afficher ce qu’il juge le plus judicieux. Mais à part Rahm Emanuel, il y a des lecteurs maintenant pour les plateformes…

Dès sa publication, mardi, Paul Ryan et ses amis ont fait remarquer que Dieu ne figurait plus dans le texte démocrate.

Et que Jérusalem n’y était plus considérée comme la capitale d’Israël. (Un langage très codé : tous les présidents américains ont adopté cette position avant l’élection. Aucun n’a encore changé la capitale de Tel-Aviv à Jérusalem…)

Ces changements étant exploités par les républicains, l’état major démocrate a décidé de réintroduire les amendements. A la va-vite manifestement. Dès l’ouverture, mercredi, le président de séance, le maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa, a fait procéder à un vote sur la réintégration de Dieu (sous-la forme du mot composé « God-given »: donné par Dieu) et de Jérusalem.

Manifestement il a été surpris par les réactions…. Il y avait des NON ! Certains ont même entendu autant de NON ! que de OUI ! (c’est un vote oral) Le président de la convention allait-il réclamer un décompte des voix ? D’autant qu’il faut une majorité de deux tiers pour amender la plateforme ?

– « I guess »…

Il a hésité, regardé à droite à gauche. Et redemandé un vote : encore une fois, tout le monde a entendu beaucoup de Non

– « Les amendements ont été adoptés, » a–t-il tranché…

En termes de com’, c’est évidemment une bourde d’amateur. Les « pro » diront qu’il fallait d’abord faire voter le fait de modifier le texte, puis renvoyer à un petit comité… La gauche considère elle que l’état major a encore battu en retraite devant les républicains.

Chahid Bendriss

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