J’enchaîne avec cinq ou six appels où je dois réorienter les clients vers un autre service. Tant pis pour mon taux de réitération. Puis une explication de facture. Je vends une option. Ensuite une vieille dame a besoin d’aide. Elle ne comprends pas pourquoi, après avoir changé de forfait le mois dernier, sa facture est plus importante qu’auparavant alors qu’on lui avait promis un tarif mieux adapté et des économies… Encore une vente forcée, je rectifie le tir, lui garantis un meilleur contrat, procède à la réclamation. Elle s’inquiète encore, échaudée par sa mésaventure. Lui jure mordicus et explique à nouveau pourquoi elle va gagner de l’argent. Elle semble enfin me faire confiance. Elle me souhaite du bonheur et du courage « Que vos patrons fassent le tri entre le bon grain et l’ivraie. » Je ris de la formule désuète, la remercie et repars pour un tour, regonflé par ces paroles. Il n’est que 10 h 05.
Suivent une explication de facture, une réclamation, deux réorientations, une vente, une explication de facture, à nouveau une réorientation puis deux réclamations successives, une option demandée et placée, un remboursement…
Et ainsi de suite. Quel jour sommes nous ?
Chahid Bendriss.
