La plupart de nous n’aurons jamais à confronter un meurtrier, ou un viol. Mais nous sommes tous confrontés, journellement, avec le besoin de pardonner à notre partenaire, notre enfant, notre ami, ou collègue – peut-être une douzaine de fois par jour. Et, ce devoir n’est pas moins important. Dans son poème,
“Un Arbre Empoisonné,” (A Poison Tree), William Blake décrit comment le plus léger ressentiment puisse fleurir et porter des fruits empoisonnés.
Les petites rancunes de la vie sont les graines de cet arbre de Blake. Si elles tombent en terrain fertile, elles vont grandir, et si on les soigne, elles continuent à vivre. Elles semblent petites, insignifiantes, on les remarque à peine, mais il faut quand même les surmonter.
Blake nous montre combien ce peut être facile: il nous faut confronter notre rage immédiatement et la déraciner, avant qu’elle grandisse. Il est moins difficile de pardonner à un étranger, que ce n’est de pardonner à une personne que nous connaissons bien, et en qui nous avons confiance. Voilà pourquoi il est si difficile de surmonter la trahison d’amis chers ou de collègues. Ils connaissent nos pensées, nos faiblesses, nos bizarreries, et s’ils nous font un mauvais service, la tête nous tourne.
Par Chahid Bendriss