Par Jean-Marie LEMAIRE / Rim MATHLOUTI
Chômage, crise économique, manque de perspectives… De plus en plus de jeunes diplômés français quittent l’Hexagone pour le Maroc. Notre reporter a partagé le quotidien de ces jeunes en quête d’une nouvelle vie de l’autre côté de la Méditerranée.
Depuis plusieurs années, le Maroc est devenue une destination privilégiée pour les Français. Aujourd’hui, ils sont environ 55 000 d’entre eux à être installés dans le royaume chérifien. Si les retraités y trouvent une vie meilleure, moins chère et le soleil toute l’année, les jeunes diplômés y voient aussi des opportunités de carrière.
En recherche d’emploi, les jeunes Français sont attirés par le dynamisme économique du Maroc et tentent leur chance hors de la métropole, avant ou après une première expérience professionnelle. Crise, chômage, charges trop élevées sont autant de raisons qui les poussent à quitter la France et à s’expatrier dans un pays francophone à moins de trois heures de Paris.
Audrey, Aurore, Kevin et Charlotte ont tenté l’expérience dans des villes où les étrangers sont demandés. Paysagiste, architecte, créateur d’entreprise, ces expatriés découvrent peu à peu la réalité de la vie marocaine. Tous savent qu’ils s’installent dans un pays musulman, traditionnel mais également moderne. Ils y trouvent un emploi, bénéficient de la confiance des employeurs, contrairement en Europe.
Les diplômes français et la rigueur du travail « à la française » sont recherchés au Maroc si bien qu’à 25 ans, beaucoup se voient à la tête de postes à responsabilité. Les jeunes Marocains sont quant à eux moins bien considérés et ont des salaires parfois inférieurs à ceux des diplômés français.
Audrey et Aurore ont décidé de créer un magazine de luxe à Rabat, capitale du Maroc. Elles découvrent pas à pas les difficultés administratives et les limites à ne pas franchir concernant les mœurs du pays. Kevin a été appelé pour un projet gigantesque et inimaginable en métropole. Il profite d’un contrat de six mois mais ces premiers jours à Marrakech lui donnent envie de prolonger son séjour. Charlotte, quant à elle, termine une histoire qu’elle a commencée il y a trois ans. Attachée à sa famille, elle a décidé de repartir en France. Elle sait ce qu’elle perdra, et se demande encore si son choix est le bon, convaincue qu’elle aura des difficultés à trouver un emploi et une qualité de vie identique dans une France en crise.
Ces jeunes racontent leurs espoirs, leurs premiers jours dans un pays accueillant mais non moins difficile. Le parcours est semé d’embûches, mais la découverte du Maroc, et d’une nouvelle culture reste stimulante pour ces jeunes qui s’ennuyaient en France et ne voyaient pas de perspectives d’avenir.