La peur d’être taxés d’islamophobes tétanise tous ceux qui veulent lutter contre le racisme

Par Chahid BENDRISS

Autres sujets de la semaine : les contradictions de la gauche sur les questions de délinquance et de justice et le double discours des humanistes sur la peine de mort.

Justice et contradictions de la gauche

Et si ce qui caractérisait aujourd’hui la gauche française, dans son aspect le plus agaçant, ne serait pas cette contradiction permanente et sélective ?

Quelques exemples pour illustrer ce principe de contradiction :

– La prison. Ces deux dernières semaines, les déclarations de Madame Taubira et de quelques éminences socialistes dans son sillage auront déclenché l’éternelle et lassante polémique sur l’utilité de la prison.

Madame Taubira a en effet cru devoir considérer les centres d’éducation fermés pour mineurs comme un « fantasme ».

Première remarque : dès que la gauche de la gauche utilise à son profit un vocabulaire issu de la psychanalyse de bazar : je me méfie. L’insécurité était un fantasme, on connait la suite, l’immigration entraînant des modifications démographiques, un autre, et on connait la fin.

– La position de Madame Taubira est en parfaite contradiction avec le programme électoral du candidat socialiste élu et qui avait à cœur de montrer que sous le masque de son éternelle bonhomie ne se cachait certainement pas le visage du laxisme gauchisant.

Force est de constater, pourtant, que l’heure est à une faiblesse qui fera rougir de plaisir le syndicat de la magistrature.

Le journal le Monde ne s’y est pas trompé puisqu’il réclamait cette semaine dans son éditorial aux socialistes « un brin de clarté » mettant lui aussi en opposition le président et sa garde des sceaux. Malheureusement, le journal n’a pas poussé son désir de clarté jusqu’à nous dire s’il préférait la force ou la faiblesse.

Sur le fond, je renvoie le lecteur à l’excellente argumentation de mon ami Xavier Bébin, de l’Institut Pour la Justice, dans ces mêmes colonnes, qui indiquait qu’il y avait pire encore pour encourager la récidive que les courtes peines de prison : l’inexécution des décisions de justice et le sentiment d’impunité.

On croyait en avoir convaincu l’ensemble des socialistes, mais le tropisme du soleil noir de la gauche extrême est plus fort que ce qui n’était qu’une conversion de circonstance. Dans ce même article, Xavier Bébin rappelait que depuis 1990 la délinquance des mineurs entre 16 et 18 ans avait augmenté de 575 %. Mais sans doute ma ministre de tutelle considèrera ces chiffres comme autant de fantasmes se brisant sur le roc de sa réalité idéologique.

Son collègue socialiste, Monsieur Urvoas, que l’on présentait pourtant comme un possible ministre de l’intérieur, a donné raison à Madame Taubira en considérant les courtes peines de prison comme « vides de sens ».

Je n’ai pourtant jamais entendu qui que ce soit tenir ce genre de raisonnement concernant la délinquance financière ou, l’expression n’est peut-être pas innocente, les « cols blancs ». Je n’ai jamais, sous la plume de qui que ce soit, lu qu’un homme d’affaire coupable d’abus de biens sociaux, un policier dérapant, un politicien dévoyé condamné à deux ans de prison le serait inutilement et qu’il vaudrait mieux lui imposer des travaux d’intérêt général. On voit évidemment, la contradiction : l’impossibilité, que je rappelle désormais semaines après semaines, d’assumer la possibilité de contraindre ceux que l’on considère toujours comme les victimes de la société, en seraient-ils devenus ses bourreaux principaux.

Chahid Bendriss

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