L’ancien Premier ministre a appelé la France à se tenir prête pour une action dans la région. « La France ne doit pas rester les bras croisés et attendre un hypothétique effondrement du régime syrien ». L’appel de Dominique de Villepin est clair. L’ancien Premier ministre a estimé dimanche sur Europe 1 que la diplomatie française devait se mobiliser sur le dossier syrien et « garder l’option militaire ouverte ».
L’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac a dit comprendre que « Nicolas Sarkozy trépigne et qu’il essaie de faire entendre sa voix » – après que l’ancien président a fortement critiqué l’attentisme présumé de François Hollande sur le dossier syrien. « C’est la stabilité de la région qui est en jeu ».
Pour Dominique de Villepin, « c’est la stabilité de la région qui est en jeu ». « Je suis pour que la diplomatie française se donne des dents nécessaires, ça veut dire garder l’option militaire ouverte. Rien ne nous dit que nous ne serons pas amenés à un moment ou un autre à intervenir », a-t-il ajouté.
« Aujourd’hui une intervention militaire n’a pas de sens », estime Dominique de Villepin. Mais « si demain nous sommes sur une crise ouverte dans la région, il faudra bien que d’une façon ou d’une autre nous nous en mêlions », a jugé celui qui s’était opposé à une intervention en Irak en 2003.
« Des couloirs aériens pour garantir la sécurité des populations »
« Je suis favorable, non pas à une zone d’interdiction aérienne, mais nous pouvons prévoir des couloirs aériens qui nous permettraient de garantir une plus grande sécurité pour les populations. Cela veut dire que nous acceptions un déploiement aéronaval au large de la Syrie, avec un certain nombre de nos alliés », a précisé Dominique de Villepin.
L’ancien Premier ministre souhaite également que la France « règle le problème du consensus ». Il propose donc que le président de la République, François Hollande, convoque « un conseil restreint qui rassemble toutes les compétences, avec le ministre de l’Intérieur, et celui des Affaires étrangères pour que la France fixe une ligne claire ». Dominique de Villepin suggère encore que François Hollande réunisse un « Conseil des sages » avec « les anciens présidents de la République, les anciens Premiers ministres voire les plus engagés des ministres des Affaires étrangères et de la Défense », qui serait chargé de « faire des propositions ».
« Ne pas laisser en paix la diplomatie de la Chine et la Russie »
Dominique de Villepin espère enfin que la France et la communauté internationale réussiront à faire plier la Russie et la Chine, qui jusqu’à présent ont toujours opposé leur véto au Conseil de sécurité de l’Onu à une intervention militaire en Syrie.
« Nous ne devons pas laisser en paix la diplomatie de la Chine et la Russie », exhorte-t-il. Il plaide par ailleurs pour que l’Onu nomme « très vite » un successeur à Kofi Annan, qui a démissionné de son poste d’émissaire.
Chahid Bendriss